HorS StADE 11e édition de l’UtMB (aujourd’hui) « La Broche » aux portes du Graal À peine sorti des 24 Heures vélo, où il a fait « tourner les jambes », Laurent Brochard s’attaque à l’Ultra- trail du Mont-Blanc. Malgré une préparation contrariée, il entend boucler les 168 km de l’épreuve. David BErtHÉLEM david.berthelem@maine-libre Laurent Brochard aurait dû naître en montagne. Au lieu de cela, il a grandi au Mans, au quar- tier des Sablons. Depuis, 45 années ont passé, marquées par une longue carrière de cycliste professionnel (1992-2007). L’ancien élève de Cy- rille Guimard a franchi le pas du cy- clisme pour emprunter les sentiers des courses nature, qui connaissent un boom depuis dix ans... Dans le sillage de l’Espagnol Kilian Jornet et des passionnés de ce sport qui sé- duit les amateurs d’effort physique en milieu naturel, Laurent Brochard a fait son trou. À 45 ans, l’ancien champion du monde est même en- tré dans le club très fermé des trailers capables de boucler la « CCC » (Cour- mayeur-Champex-Chamonix), petite sœur de l’Ultra-trail du Mont-Blanc. C’était l’année dernière. Le Sarthois avait disputé l’épreuve avec un épanchement au genou, ce qui ne l’a pas empêché de terminer l’épreuve de 98 km. « Je me suis asséché » « Je suis passé par les courses sur route, le marathon. Mais je m’épanouis plei- nement dans le trail », indique Bro- chard. A la fréquence d’une course par mois, l’ancien champion s’est forgé un nouveau corps. S’il n’a pas changé son rapport taille/poids de- puis ses années pros (1,80 m pour 68 kg), le Manceau a considérablement évolué musculairement : « Je me suis asséché : j’ai perdu deux tailles de cuis- sard », indique t-il. Affûtée comme une lame de rasoir, « La Broche » est devenue au fil des mois un au- thentique trailer. Moins puissant qu’à l ’époque de ses 12 Tours de France, il a acquis tous les réflexes de la discipline. Le plus fondamen- tal : évacuer toute appréhension, no- tamment dans les descentes. « Pour le reste, c’est essentiellement apprendre à se raisonner, se freiner sur un effort très long, sans comparaison avec ce que j’ai pu connaître avant », argumente l’ancien champion du monde. Et cela fonctionne. Sur les courses lon- gues comme sur les formats les plus courts : comme il y a quinze jours, avec sa victoire à Saint-Georges-le- Gaultier (10 km) : « C’est là-bas que j’avais remporté ma première course de vélo », s’amuse celui qui s’est classé avec le team Mondovélo 25e des 24 Heures, dimanche. Malgré une préparation tronquée, il a contracté une blessure au mollet après le trail du Ventoux en avril, Bro- chard s’élancera cet après-midi de la station de Chamonix avec l’objectif de boucler les 168 km de l’Ultra-trail et ses 9 600 mètres de dénivelé po- sitif. Comme on dit dans le milieu, fi- gurer dans les « finishers » de la plus prestigieuse épreuve du monde, par- courue sur trois pays (France, Italie et Suisse) : un rêve à portée de main pour cet amoureux de la montagne. « Pour pouvoir prendre le départ, il faut d’abord obtenir un minimum de points puis se soumettre à un tirage au sort. Mais ma 10e place sur la CCC m’a qualifié d’office », indique le Manceau, conscient du privilège d’être parmi les 2 300 engagés. S’il ne se fixe pas d’objectif de place, le Sarthois espère passer sous la barre des 25 heures. Un effort plus long que l’épreuve du circuit Bugatti, qu’il a disputée en re- lais. Et à 6... Ultra-trail du Mont-Blanc, départ aujourd’hui à 16h30 de Chamonix Saint-Georges-le-Gaultier, août 2013. À 45 ans, Laurent Brochard prend pour la première fois le départ de l’Ultra-trail. Photo « Le Maine Libre »
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 08:44:03 +0000