« Hors de question de laisser Free Mobile manœuvrer. Mon mari porte un pacemaker. Il a 84 ans. Croyez-vous qu’il supportera longtemps les radiations des micro-ondes pulsées émises par leurs trois antennes ? ». L’appel d’Huguette Garnier, 81 ans, est criant. Des semaines durant, l’habitante du 241-243, route de Genas, a gardé ses lunettes vissées sur son large front découvert, à rédiger des invectives, à éplucher les enquêtes mettant en garde contre les éventuels dangers sanitaires liés à l’exposition à de trop fortes radiations. Elle est craintive, elle se débat : « Nous tapons de partout. Nous ne voulons pas de l’installation de cette nouvelle station sur notre toit. C’est nous exposer à trop de risques : les ondes des téléphones portables fatiguent déjà mon mari », argue la propriétaire, à la tête du collectif des opposants au projet. Une mesure réalisée par Robin des Toits donne à 4,8 volts/mètre les actuelles radiations dans l’appartement. C’est au-dessus de ce que préconnisent l’Union européenne (directive de 2004) et la France (décret de 2006), soit pas plus de 3 v/m. « Nous habitons le septième étage sur huit, ce serait dormir à moins de 25 mètres des émetteurs ! » Adrienne Masclaux-Aulagnier, « les jambes de l’opération », habite l’immeuble bis du 241-243. Elle aussi peste contre cette implantation. Elle dénonce notamment le manque cuisant de communication dont fait preuve le futur opérateur téléphonique. « A l’assemblée générale du 6 janvier, où la majorité des copropriétaires a voté pour l’implantation de Free Mobile, sous réserve d’un loyer annuel supérieur à 6 000 euros (soit une économie d’à peine 100 euros sur les charges), seule une commerciale s’est présentée. Elle n’a pas su répondre à nos interrogations. Elle est partie hâtivement, avant même la fin de la session. De même, aucun renseignement de la part du conseil syndical n’a filtré, seulement le rappel de « faibles nuisances » électromagnétiques indiquées dans la notice «Les antennes-relais et la santé», remise par Free Mobile. » La société se refuse à toute interview. Bien connue en tant que fournisseur d’accès à Internet, elle lancera son service téléphonique en début d’année prochaine, d’où son appétit pour l’installation rapide d’antennes relais sur tout le territoire. De son côté, Hugette Garnier a diligenté, à ses frais, une assignation au tribunal de grande instance de Lyon, où il est argué par l’huissier de justice qu’un vote à l’unanimité est requis lorsqu’une décision a trait aux parties communes. Celui de l’assemblée générale serait ainsi invalidé. Par ailleurs, une réunion extraordinaire a été commandée par le conseil syndical, le 20 avril. « Nous ne sommes pas contre le modernisme, pour peu que celui-ci ne présente aucun risque », résume Huguette Garnier à sa fenêtre, quant à deux pas de là, aux abords d’un terrain de football, une antenne est d’ores et déjà sortie de terre. Jérémy Gabe
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 20:36:30 +0000