Hé ! Ca stagne ! Alors, pendant que je bosse sur cinq romans en - TopicsExpress



          

Hé ! Ca stagne ! Alors, pendant que je bosse sur cinq romans en même temps tout en gueulant du Goldman à tue-tête et en faisant des pauses pour aller lire Vice Magazine sur Internet, ruez-vous sur kisskissbankbank/la-grosse-revue et foutez du pognon dedans ! Il est où, le fou-furieux qui craquera son slip et balancera trois cent balles dun coup ? Hein ? Un tiers de SMIC, trois quart de RSA, la valeur dun pet de Johnny au Stade de France. Y a personne qui gagne de vrai salaire, parmi mes lecteurs ? Je suis fier décrire pour les pauvres, les crevards, les tarés et les cassosses, mais si y a avait quand même un bourge ou deux pour financer la partouze des cerveaux cassés, ce serait bien. Dans la grosse revue, y aura des romans. Et parmi ces romans yen aura un qui sappelle La place du mort, et qui commence comme ça : Quand jétais retranchée derrière mon mur de flamme, avec Alice morte à mes côtés, quand jétais là et que jattendais que les flics surgissent, jai songé à tout ce quon a détruit, à tout ce quon a brûlé, et jai souri. Jai songé aux chefs d’œuvres, aux siècles dHistoire, à la culture, à la beauté, jai songé à toutes ces merdes qui ont traversé les siècles et que nous avons transformées en cendres, jai songé au néant, et jai souri. Jen vois deux qui passent à travers les flammes, ils sont noirs et grands et boudinés et ils sont sans visage, on dirait des démons mais ce sont juste des commandos, je bondis sur mon sac pour attraper mon flingue, trop lente je men prends trois, deux dans le bide et une dans la tête, et je meurs avant davoir pigé quoi que se soit, je meurs plus vite que le son et quand jentends les tirs je suis déjà crevée. Jétais persuadée que mourir me ferait peur. Jétais sûre que jusquà la fin je ferais ma crâneuse mais quau dernier moment je me chierai dessus et finalement non, je suis restée crâneuse jusquau bout. Jétais certaine aussi quun tas de trucs marriverait, des lumières, des détails à la con venus du fond de mon enfance, que je franchirais des espaces considérables à une vitesse très élevée, mais rien de tout ça non plus. Je métais imaginée quau moment précis où je mourrais, au moment exact où ma conscience serait détruite, la dernière sensation de douleur serait infinie, comme un feed-back poussé au maximum dans sa chambre décho, rebondissant pour toujours sans jamais satténuer, sans jamais disparaître, mais je nai pas ressenti de souffrance du tout, je nai pas eu mal, et quand ma conscience a cessé dexister tout le reste à suivi, ça nétait pas léternité mais juste le néant, ça nétait pas le mouvement perpétuel de la dernière information devenue cinglée mais les limbes incolores et inertes de deux miroirs collés face à face. La dernière chose que jai vue, après que les balles mont frappée au ventre et à la tête et mont propulsée en arrière, cest la crête des flammes et leur danse au plafond noir. Et puisquil ny a rien, puisquil ny a pas de couloir lumineux ni aucun putain dange, je décide de les imaginer, jimagine tout ça, jimagine ce qui mattend. Jimagine le plafond qui souvre et les flammes qui grandissent, jimagine mon âme, qui sarrache à mon corps et se met à grimper avec les flammes en direction du trou dans le plafond, du trou dans le ciel, je mimagine rentrer là-dedans comme à lintérieur dun coquillage, comme à lintérieur dun escargot de mer, et plus cest profond plus cest sombre, plus cest profond plus le bleu devient noir, et les flammes rassemblées et tressées comme des lianes me suivent et sentortillent autour de moi et sont devenues froides et néclairent plus rien. Après je ne sais pas, après jen sais foutre rien. Sans doute Thomas me verra à la télé, ma mère me verra à la télé, mon beau-père où quil soit me verra à la télé. Tous ceux qui mont connue, tous ceux qui mont baisée, tous me verront à la télé, et peut-être quils comprendront. Ils connaîtront mon histoire, mon histoire tronquée par les médias, mon histoire résumée, déformée. Peut-être quils comprendront quelque chose, sans doute que non. Peut-être quils me comprendront, sans doute que non. Peut-être quils comprendront ce que jai voulu faire mais je ne crois pas. Quand je meurs mon péristaltisme sinverse et je chie par la bouche et je pense à toutes les inversions possibles et à tous les renversements possibles et puis tout se renverse pour de bon, le ciel bascule et les étoiles tombent comme des gouttes noires le long dune vitre incandescente, le monde se renverse, tout va à lenvers, tout se renverse, tout va à rebours, à la fin tout éclate en flashes incandescents plus vifs que la lumière, je suis un stroboscope et lunivers entier en devient un aussi.
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 22:36:25 +0000

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