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INTRODUCTION La région du Cap-Bon est localisée au Nord-Est du pays. Elle est limitée au Sud-Est par la mer Méditerranée, au Sud par le gouvernorat de Sousse et à lOuest par les gouvernorats de Zaghouan et de Ben Arrous. Elle se situe entre les parallèles 36°20et 37°10de latitude Nord et entre les méridiens 10°30et 10°10Est. Laquifère de la côte orientale occupe une superficie denviron 475Km2 (Fig.1), elle sétend depuis Beni Khiar jusquà Kélibia sur environ 45Km. Elle est limitée à lOuest par Jebel Sidi Abderrahmane, au Nord par Oued Hjjar (ville de Kélibia), à lEst par la mer Méditerranée et au Sud par la région de Béni Khiar. Elle est comptée parmi les principaux aquifères des plaines côtières Tunisiennes. Cette plaine est dépourvue de cours deau pérennes et lapport des Oueds Bouleddine, Lebna, Chiba, Abidis, El Kbhir et El Hjarr qui la traversent ne sont apparents quen période de crues. Ainsi, la seule ressource en eau disponible sur place, provient des eaux souterraines peu profondes. Cette disposition favorable à lirrigation par pompage a été lun des atouts majeurs du développement des cultures. Par ailleurs, le développement des pompages a engendré la surexploitation de laquifère, son dénoyage par endroits et par conséquent lavancée, a un rythme très accéléré, du biseau salé. CONTEXTE HYDRO-CLIMATOLOGIQUE GENERAL Le climat de la côte orientale du Cap-Bon est du type semi-aride à influence méditerranéenne. La pluviométrie moyenne annuelle est de 450mm. La température moyenne est de 19,2°C (27,3°C en été et 12,3°C en hiver). Les Oueds Lebna, Chiba, Abidis, et Bouleddine qui traversent la plaine sur toute sa largeur, sont de faible importance, leurs écoulements ne sont possible que pendant de courtes durées et en périodes des crues. Les oueds El Khbir et El Hjarr, qui constituent respectivement les limites Nord et Sud de laquifère, contribuent partiellement à son alimentation. Figure 1 : Situation hydro-géographique de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon. CONTEXTE GEOLOGIQUE La plaine de la côte orientale correspond à une partie de la péninsule du Cap-Bon qui sétend dans le Nord-Est de la Tunisie et correspond à des affleurements des terrains qui couvrent lEocène moyen et le Quaternaire. En effet, la plaine de la côte orientale correspond au flanc Est de lanticlinal de Jebel Abderrahmane, est déterminée par le synclinal de Dakhla qui constitue les dépôts aquifères du Pliocène et de Quaternaire discordant sur le Miocène supérieur. La série stratigraphique visible allant de lEocène jusquau Vindobonien supérieur au coeur de lanticlinal présente un pendage Sud-Est. Les séries néogènes du Cap-Bon, sont formées par un groupe, dâge Langhien moyen à supérieur et constitué par une succession de la formation Ain Grab à la base et la formation Mahmoud au sommet, et un groupe Oum Dhouil, dâge Langhien supérieur au Tortonien inférieur, est formé par un corps sableux à la base attribué à la formation Beglia. La formation Saouaf constitue la partie principale et supérieur du groupe. La région de Menzel Temime est caractérisée par labsence des séries du Miocène supérieure qui sont en majorité dorigine marine alors que le Pliocène repose en discordance angulaire sur les alternances argilo-gréseuses de la formation Saouaf dâge Serravalien-Tortonien. Ces séries du Pliocène sont réduites et ne dépassent pas 100m. La totalité des structures plissées de la péninsule du Cap-Bon, a montré une prédominance de direction atlasique avec une déviation axiale vers lEst au niveau de leur terminaison Nord-Orientale. La phase de serrage atlasique a provoqué des structures plissées ainsi que des grands accidents dextres, les plis NE-SW se tordent jusquà aboutir à une structure orientée E-W. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE Le système aquifère de la côte orientale comprend deux aquifères : - de surface : celle du Quaternaire, - profonde : logée dans le dépôts du Pliocène. Ces deux aquifères sont confondues sur les plans hydraulique et lithologique, puisquil ny a eu identification daucun imperméable qui permet leur individualisation piézomètrique et les puits de surface recoupent généralement les deux horizons. Mais vu que le modèle utilisé exige un mono-couche, on a supposé une schématisation à un horizon le deux couches aquifères (la première couche est celle du pliocène, la deuxième du quaternaire). En amont, lalimentation se fait par les importantes séries gréseuses inférieures de lOligo-Miocène. La vitesse découlement entre les oueds Bouleddine et Lebna vers la mer, se fait dune manière très faible, leau senfonce profondément sous la puissante série marneuse de Miocène terminal sans échange possible avec les aquifères superficielles, ce qui permet une recharge de laquifère. Lalimentation de larrière pays de Kelibia se fait à partir des nombreuses barres de grès peu épaisses, des séries moyennes et terminales en disposition périsynclinale. Ces barres qui sont souvent en contact avec le Quaternaire permettent des échanges verticaux ou latéraux. Vers le Sud, le sable de Somâa joue à priori le rôle des relais entre le Miocène et les formations plus récentes du fait du grand accident tectonique qui tronque le synclinal. Le Pliocène molassique ou sableux à des caractéristiques hydrauliques plus favorables et forme en profondeur le synclinal de Tafelloune qui est composé des matériaux détritiques riches en bioclastes. A la surface, il se présente sous forme dun vaste glacis découpé en plateaux par des cours deau permettant ainsi une alimentation de laquifère. Linfiltration directe de la pluie se fait sur tous les affleurements Pliocènes de la plaine, une partie de lécoulement souterraine dans ces formations transite par le Quaternaire avant datteindre la mer ou bien est repris par le réseau hydrographique. Les limites du Pliocène peuvent être débordées par le recouvrement Quaternaire qui peut se trouver en relation avec le Miocène comme à larrière pays de Kélibia et au niveau de la région de Somâa. Il faut signaler aussi que le cordon dunaire fossile qui jalonne la plage du Tyrrhénien, joue un rôle particulier dans la capacité dinfiltration favorisée par le barrage topographique quil constitue pour le ruissellement de surface. Ces caractéristiques lui permettent dexercer tout au long de la côte un effet de barrière hydraulique superficielle (Fig.2). Figure 2 : Modèle géologique et hydrogéologique utilisé pour élaborer un modèle conceptuel. Les principales caractéristiques hydrogéologiques de laquifère plio-quaternaire sont récapitulées dans le tableau 1. Tableau 1 : Principales caractéristiques hydrogéologiques de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon. Aquifère Recharge Substratum Epaisseur saturée (m) Profondeur (m) T(m2/j) S (%) Quaternaire Pluies Marno-Gréseux 10 à 15 0 à 70 60 9 Pliocène Pluies Argiles 10 à 20 70 à 150 30 4 T est la transmissivité et S est le coefficient demmagasinement. Le sens de lécoulement de la laquifère se fait généralement du lOuest vers Est, sauf au Nord de Menzel Témime où il change de direction pour sorienter vers loued El Hjarr (Kélibia). Entre Diarr El Hojjaj et El Mida, la surface piézométrique est plate, présentant un espacement constant et un gradient hydraulique faible (1%). Entre Menzel Horr et Tefelloune, le gradient est de lordre de 3%. Cette différence du gradient hydraulique dune zone à lautre est due principalement à la variation de la perméabilité. SALINITE DES EAUX DE LAQUIFERE PLIO-QUATERNAIRE La carte de la de salinité de laquifère plio-quaternaire de 2005 montre une concentration excessive de leau dans la bande côtière, ayant dépassée 8g/l à lEst de la plaine (Diarr El Hojjaj-Tefelloune), au Nord de loued Bouledine et à lOuest de loued Lebna, alors quelle nexcédait pas dans ces lieux 3 g/l en 1970. Cette augmentation de la salinité est due à lappel du biseau salé suite à la multiplication des pompages et la réduction des apports à laquifère ce qui a entraîné labandon de plusieurs puits au début de lannée 1990. En dehors de la bande côtière, la salinité de leau a atteint 2.5 g/l entre Mâamoura et Tazarka contre 1.5 g/l en 1970 et 4 g/l entre Menzel Témime et Hammam El Guezaz contre 2 g/l en 1970. ETAT DEXPLOITATION DE LAQUIFERE PLIO-QUATERNAIRE Lintensification de lexploitation de laquifère, conjuguée à la sécheresse, a entraîné : - une baisse du niveau piézomètrique atteignant 10m par endroits, avec une baisse moyenne de 0,66cm par an. - lavancée de lisopièze zéro à environ 5Km à lintérieur de la plaine. - la dégradation de la qualité de leau avec des salinités pouvant atteindre 10g/l notamment dans la bande côtière. Depuis le premier inventaire fait en 1961, lexploitation de laquifère a largement évolué suite à lélectrification de plusieurs puits et à lapprofondissement dautres. Le nombre total de puits équipés est passé de 270 en 1962 à 6069 en 2004 (Tab.2) ; de même, le taux déquipement a connu durant la même période un accroissement remarquable. Cependant, il a été constaté que le nombre de puits abandonnés (comblés ou sec) na cessé également daugmenter. Tableau 2 : Exploitation de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon. Année nbr. de puits équipés nbr. de puits non équipés nbr. de puits abandonnés nbr. total de puits Exploitation en m3 1962 270 15 15 300 4.701.850 1974 954 156 90 1200 18.203.950 1987 1067 --- 219 1286 11.865.745 2004 6069 3170 --- 9239 54.000.000 Les volumes deau prélevés à partir des eaux souterraines ont été estimés à 1712 l/s, soit un volume total annuel de 54 Mm3/an , (1200 l/s pour lirrigation et 500 l/s pour lalimentation en eau potable des populations et labreuvement du cheptel). Il a été constaté que malgré la réalisation de certains puits en 1960 leur utilisation effective à des fins agricoles na démarré quen 1970. Ainsi, sur les 9239 puits, 65 % ont été réalisés et équipés en motopompes entre 1980 et 1990. Dautre part, la fréquence des pompages opérés est souvent inférieure à 15mn/jour à cause des baisses rapides des niveaux deau. Avant 1970, le bilan était équilibré et les prélèvements modérés par rapport à la recharge moyenne. Par contre le bilan de 2004 (Total des entrées: 50Mm3, Total des sorties: 54Mm3) montre un déficit relativement important de 4Mm3, corollaire dune exploitation abusive de la laquifère et dun déficit pluviométrique denviron 790mm/an soit donc un déficit moyen à combler denviron 7900m3/ha/an. MODELISATION DE LAQUIFERE PLIO-QUATERNAIRE EN REGIME PERMANENT ET BILAN La modélisation hydrodynamique de laquifère côtière du Cap-Bon est réalisée par lapplication du code MODFLOW . Le maillage adopté dans ce cas est un maillage carré régulier de 250m de côté. La discrétisation du domaine est composée de 104 colonnes et 208 lignes avec 6352 mailles de calcul, 1145 mailles à potentiel imposé et 1299 mailles à débits imposés, soit au total 8796 mailles actives (Fig.3). La dimension des mailles a été choisie en tenant compte de la densité et de la variabilité des données disponibles . Figure 3: Représentation du maillage choisi et des conditions aux limites considérées. Les conditions aux limites adoptées dans la conception du modèle sont : potentiel imposé constant égal à zéro le long de la mer Méditerranée ; potentiel imposé constant le long de la limite Nord constituée par loued Hjarr à Kélibia (La charge hydraulique considérée est égale à la différence entre le niveau topographique et la hauteur du lit de loued. Dans le cas présent, la charge varie entre 2 et 3 mètres) et le long de la limite Sud de laquifère constituée par loued El Kbhir à Béni Khiar (en adoptant les même hypothèses que pour la limite Nord) ; débit imposé constitué par les puits dexploitation de la région. La limite Ouest est une limite fictive dans laquelle on considère lécoulement latéral . La distribution des perméabilités est représenté dans la figure 4. Figure 4 : Carte de la conductivité hydraulique de laquifère plio-quaternaire. Pour le régime permanent, on va adopté un coefficient dinfiltration estimé à 15% pour les affleurements Plio-quaternaires dominants sur lensemble des mailles actives du domaine de travail. La recharge actuelle de laquifère plio-quaternaire seffectue par linfiltration : - des ruissellements en amont essentiellement par les puissantes séries gréseuses inférieures qui enserrent lOligocène du jbel Abd Errahmen, - des eaux de crues des oueds traversant la plaine, des pluies excédentaires des années exceptionnelles. Lévaporation directe est considérée non nulle lorsque la profondeur de la nappe est inférieure à 10m. On comptabilise un déficit pluviométrique denviron 790mm/an. Les prélèvements par pompages sont supposés nuls en régime permanent (état piézomètrique de1970). Calage du modèle Létat de référence retenu pour caler le modèle en régime permanent est la piézomètrie de 1970 correspondant à létat avant le début des pompages. La carte (Fig.5) montre la distribution de la perméabilité obtenue à lissue du calage. On distingue principalement quatre zones : - au Sud doued Hjarr (Kélibia) où laquifère circule dans les calcaires et les dolomies, la perméabilité varie entre 10 et 12m/j, - au voisinage de lOued Chiba et El Khbir, la perméabilité est faible, allant de 4 à 5m/j (les dépôts dalluvions limoneux peuvent expliquer ces faibles valeurs), - à proximité du barrage Chiba où la laquifère circule dans les schistes, la perméabilité varie entre 9 et 11m/j, avec 10m/j comme valeur prépondérante, - le long de la bande côtière, elle est en général de lordre de 8m/j, ce qui est légèrement inférieur à lordre des perméabilités mesurées. Figure 5 : Carte de la perméabilité après calage du modèle plio-quaternaire de laquifère de la côte orientale. Figure 6: Comparaison entre la carte piézomètrique de 1970 observée et celle simulée par la modèle en régime permanent. Ce calage du modèle en régime permanent a permis la reconstitution du bilan global de laquifère par évaluation de ses différentes composantes (Fig.7). ENTRÉES À LA NAPPE (+) : Recharge par les oueds+barrage = 161666,25m3/j SORTIES DE LA NAPPE (-) : Drainage par les oueds = 95144,7m3/j SORTIES DE LA NAPPE (-) : Pompage des puits + évaporation = 147945,2m3/j ENTRÉES À LA NAPPE(+) : Recharge directe et indirecte =81422,38m3/j AQUIFÈRE PLIO-QUATERNAIRE DE LA CÔTE ORIENTALE Figure 7 : Bilan hydrogéologique du modèle plio-quaternaire de laquifère de la côte orientale. MODELISATION DE LAQUIFERE PLIO-QUATERNAIRE EN REGIME TRANSITOIRE ET BILAN Cette partie, consacrée au modèle en régime transitoire représente une continuité au calage en régime permanent. Lobjectif principal de cette étape de la modélisation hydrodynamique est le calage du coefficient demmagasinement et lhomogénéisation des données du système hydraulique en régime transitoire. Les pompages nayant commencé à se développer qua partir de 1973, ce qui laisse supposer que la piézométrie de 1970 sest maintenue jusquà cette date. La phase de simulation est considérée de 1975 à 2005. Labsence de données consistantes nous a conduit à subdiviser cette phase en 3 périodes avec un pas de temps de 5 ans. Les deux premières parties sont utilisées pour le calage du modèle et la troisième partie est utilisée pour la vérification. La première période (1975-1993) se caractérise par une exploitation moyenne de 40Mm3/an. Les niveaux piézomètriques observés dans quelques puits de contrôle sont utilisés pour le calage du modèle. Cette phase servira pour étudier le comportement général de laquifère plio-quaternaire et produire la carte piézomètrique qui sera utilisée comme carte dinitialisation de la deuxième période. La deuxième période (1994-2001) est la phase la plus importante pour la construction du modèle. En effet, le réseau piézomètrique est constitué 28 puits de contrôle, répartis sur tout le domaine de laquifère plio-quaternaire fournit une chronique de référence bien plus riche. Une fois le modèle calé, il est validé sur une troisième période (2002-2005). Pour calculer la recharge de chaque période, deux coefficients dinfiltration sont utilisés : 15% pour les formations quaternaires (particulièrement pour les limons rouges superficielles en amont) et le barrage topographique du cordon dunaire et 7% pour les affleurements Pliocène et ces échanges latéraux avec les séries gréseuses dOligo-Miocène. Le tableau 3 donne le taux de recharge pour chaque période. Tableau 3 : Recharge de laquifère plio-quaternaire en Mm3/an par période. Période 1 2 3 4 5 6 Recharge (Mm3/an) 65,22 60,32 63,92 60,25 34,46 48,44 Laccroissement de lexploitation de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale est en relation avec une évolution économique de la région. Aux années soixante, lexploitation se faisait par des dâlous et des seaux. Ces techniques de captage qui ne se permettent pas lexhaure dun débit qui peut affecter le régime naturel des nappes, sont actuellement changées par des équipements modernes électriques ou à combustion ainsi que la pratique de forage profond qui permet lexploitation intensive des nappes. Depuis 1974 jusquà actuellement, lexploitation de laquifère a connu une évolution suite à lélectrification de plusieurs puits et à lapprofondissent dautres. Le tableau 4 donne les prélèvements par périodes de temps. Tableau 4 : Prélèvement de laquifère plio-quaternaire en Mm3/an par période. Période 1 2 3 4 5 6 Prélèvement (Mm3/an) 18,20 32,83 34,50 43,93 46,50 50 Le calage est basé sur le suivi piézométrique disponible au niveau de 8 points dobservation choisis pour leurs séries longues parmis le réseau de contrôle existant (Fig.8). Figure 8 : Localisation de 8 points dobservation utilisés dans le calage en régime transitoire. La figure 9 montre lévolution de la piézométrie calculée et celle mesurée durant la période de simulation. Dans lensemble, la piézométrie calculée au droit du contrôle présente des résultats satisfaisants avec celle mesurée. Figure 9. Comparaison de lévolution de la piézométrie calculée et mesurée dans deux puits de surveillance (IRH : 8420 et 8862). En labsence de mesures disponibles de la porosité efficace, on a considéré que chaque faciès géologique à une porosité relativement constante. La carte de la répartition de la porosité efficace obtenue par le calage du modèle est assez homogène, avec les caractéristiques suivante (Fig.10) : - dans la zone côtière, à lEst de Diarr El Hojjaj, une porosité efficace de 9% correspond à laquifère des calcaires gréseux qui est doté de bonnes capacités demmagasinement, - pour les argilo-grézeuses, elle varie de 6% dans la bande côtière à 4 % dans le reste de la zone, dénotant un aquifère micro-fissuré et poreux, peu capacitif, - Pour les marno-calcaires, elle est de 5%, confirmant le caractère plus capacitif de ces formations. Figure 10 : Porosité et emmagasinement spécifique de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon. Ce calage du modèle en régime transitoire a permis la reconstitution du bilan global de laquifère par évaluation de ses différentes composantes (Fig.11). Il dépend de la recharge et du régime de lexploitation, ces deux paramètres présentent une forte irrégularité. Figure 11 : Bilan hydrogéologique du modèle plio-quaternaire de laquifère de la côte orientale en régime transitoire. Les cartes piézomètriques de 2002 et 2005 produites par le modèle coïncide, sur une grande part du domaine de laquifère, avec la carte observée. Cépondant, la partie amont présente une erreur importante, peut être liée à des erreurs dobservation ou à des hétérogénéités géologiques locales, par exemple au voisinage du puit de contrôle n0 0001. Figure 12 : Comparaison entre la carte piézomètrique observée et modelée de 2002 en régime transitoire de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale. Figure 13 : Comparaison entre la carte piézomètrique observée et modelée de 2005 en régime transitoire de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale. Sorties du modèle de transport «MODPATH » Le modèle de simulation MODPATH a la propriété de représenter la migration des flux de pollution à linterface des aquifère côtiers et de simuler le cheminement des particules de sel (chlorure et sulfate). En effet, le code numérique de ce modèle se base sur la différence de gradients de concentration en sel. Le cheminement se fait de la zone à gradient fort vers la zone la zone à gradient faible. Figure 14: Cheminement des particules de sel dans la région de Korba simulée par le modèle `MODPATH. LOUTPUT du modèle de simulation MODPATH (Fig.14) confirme bien une invasion saline dorigine marine provoquant la laugmentation de la salinité des eaux de laquifère plio-quaternaire. En plus, les flux verticale de la pollution met en relief une salinisation dorigine anthropique due à lusage intensif des engrais chimique et au lessivage des terres agricoles lors de lirrigation. En effet les lignes rouges indiquent le sens de cheminement et de déplacement des particules de sel ainsi que leurs positions après chaque jour. GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA ZONE CÔTIERE DU CAP-BON Les résultats du modèle hydrodynamique en régime transitoire montrent que laquifère côtière de la côte orientale du Cap-Bon est surexploitée avec un déstockage moyen de lordre de 4 Mm3/an. Ce déstockage a engendré la baisse du niveau piézométrique et la dégradation de la qualité de leau, en raison de lintrusion marine. Ces deux facteurs limitent le développement agricole dans la zone. De ce fait, des mesures devront être prises pour améliorer la qualité de leau. Pour le secteur en état de surexploitation (la zone Korba et Menzel Horr), une stabilisation des pompages à leur niveau actuel couplée à une recharge artificielle de laquifère permettront vraisemblablement une amélioration de la qualité des eaux de la nappe. Pour cela on a adopté une méthodologie basée sur lindex damélioration de la salinité qui a été défini en comparant le rapport eau douce / eau de mer dans le bilan de 2005 par rapport à la situation actuelle (2002) qui est utilisé comme référence, les valeurs dindex inférieures à 1 témoignent dune détérioration de la qualité de leau, les valeurs supérieures à 1 dénotent une amélioration qui est dautant plus importante que lindex est élevé. Après plusieurs scénarios dinjection, il sest avéré que limpact positif de ce projet ne se fait sentir qua partir dun débit dinjection supérieur à 100l/s. Deux scénarios ont été choisis : a - injection de 100l/s dans les mailles (108/63) ; (109/62) ; (110/61), b - injection de 200l/s dans les mailles (85/75) ; (85/76) ; (85/77) ; (85/78). Eventuellement les ressources en eau superficielles de Lebna et Bouleddine peuvent être utilisées pour accomplir la recharge artificielle laquifère côtière. Les résultats de la recharge artificielle sont donnés par le tableau 5 : Tableau 5 : Effet dune recharge artificielle sur la qualité des eaux de laquifère plio-quaternaire de côte orientale. Situation en 2002 Situation en 2005 Débit de recharge l/s - 100 200 Apport eau douce l/s 226,36 212,49 212,49 Entrée eau de mer l/s 20,5 16,5 9,42 Eau douce/ eau de mer 11,04 12,87 22,55 Index damélioration de salinité 1 1,15 2,32 Piézométrie minimum (m) -5 -8,7 -5,7 La recharge artificielle dans la zone menacée, a un effet direct sur la salinité de la zone en réduisant les entrées deau de mer et en provoquant une remontée de la piézométrie. Un débit de recharge supérieur à 200l/ s est nécessaire pour obtenir une amélioration significative de la salinité dans le secteur Korba-Menzel Horr avec un rapport eau douce / eau de mer supérieur à 2 et une piézométrie minimum égale à - 5,7m NGT largement inférieure à la piézomètrie minimum observée en 2005 qui est de -15m NGT. CONCLUSIONS La modélisation hydrodynamique de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon par le code Modflow a permis de comprendre le fonctionnement hydrodynamique de laquifère, en estimant les échanges latéraux de laquifère avec la mer. Le calage du modèle en régime permanent a permis la détermination de la perméabilité qui varie de 5 à 12m/j. Les porosités et lemmagasinement spécifique sont déduits à partir du calage du modèle en régime transitoire. La porosité de laquifère plio-quaternaire de la côte orientale du Cap-Bon est comprise entre 3 et 9%. Lemmagasinement spécifique oscille entre 3 10-5 et 2 10-3 m-1. La simulation des scénarios dans la zone Korba-Menzel Horr à montré quun débit dinjection de 200 l/s permet dinverser le gradient hydraulique et donc de faire reculer le biseau salé dans cette zone. La modélisation de laquifère suggère la présence de valeurs piézomètriques erronées. Ces erreurs semblent liées aux données topographiques ou à la hétérogénéités géologiques locales. Des compagnes piézomètriques et topographiques sont nécessaires pour améliorer le modèle. Le modèle ainsi construit nest quun premier outil de synthèse et de contrôle des données hydrogéologiques. Ses insuffisances nous poussent à compléter le jeu de données actuellement disponibles. Ce nest quultérieurement que devra être envisagé le développement dun modèle plus fiable, pouvant aider à la gestion de ressources en eaux souterraines de la région.
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 21:45:41 +0000

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