Il faut le dire… Depuis notre dernière parution, - TopicsExpress



          

Il faut le dire… Depuis notre dernière parution, tant d’évènements se sont si bousculés au portillon de notre éditorial qu’il nous a été difficile d’opérer un choix. En effet, la mutinerie inachevée des ex- potes du Général Amadou Haya SANOGO et leur débandade, l’annonce de la suspension, puis de la reprise des pourparlers avec le Gouvernement du MNLA (Mouvement de Libération de l’Azawad), l’élargissement d’une vingtaine de prisonniers présumés terroristes, le retour et l’adresse tonitruante de Laji Burama à la nation, des tirs d’origine inconnue revendiqués plus tard par le MUJAO (Mouvement Unifié du Jihad en Afrique de l’Ouest) sur la ville de Gao etc. sont tous des sujets dignes d’intérêts qui méritent bien une fine analyse. Une voix papale, ce n’est pas rien en occident ! Mais la terrible catastrophe survenue en Méditerranée le jeudi 03 octobre est venue éclipser les problèmes nationaux. Il s’agit bien sûr de la disparition des centaines de jeunes africains, avalés par la mer. Ceci nous intéresse car nous sommes un pays d’émigration et qui sait combien de jeunes maliens faisaient partie de ce voyage morbide ? Hier, c’était Ceuta et Mélina à la frontière Maroc / Espagne avec ses barbelés de la mort et des embarcations de fortune affrétées par la mafia qui faisait miroiter mille merveilles aux candidats à un voyage périlleux, casuel, incertain. Aujourd’hui, pour la plupart de ces jeunes africains embarquant de Libye pour l’Europe, le rêve d’un eldorado se mue souvent en cimetière marin. Malheureusement, ceux qui ont péri ce funeste jeudi 3 octobre, étaient de ceux-là. Ce drame survenu aux larges de l’île méditerranéenne de Lampedusa (Italie), n’est certes pas le premier et ne sera hélas certainement pas le dernier. Une des raisons qui ont fait qu’il a été à la une de la presse internationale pendant plusieurs jours est due certainement à son ampleur exceptionnelle : plus de 300 victimes pour une seule embarcation, et ce n’est pas fini, le décompte macabre continue! Même les boat people qui partaient d’Asie au cours des années 1960 et 1970 n’ont pas été aussi nombreux à périr que les jeunes africains que draine le flux migratoire de l’Afrique vers l’Europe. Une autre raison et non des moindres de la grande médiatisation de cette tragédie, a été l’intervention papale. En effet, pour la première fois, un Pape, Benoît XVI s’est personnellement impliqué pour prier pour le repos des âmes des victimes de Lampedusa et a dénoncé l’égoïsme et l’indifférence des pays riches. Une voix papale, ce n’est pas rien en occident ! Ceci dit, l’émotion suscitée par cette tragédie sera-t-elle le déclencheur de la recherche d’une solution viable à l’émigration dite clandestine ? Je crains que non. Pourquoi ? Deux arguments m’amènent à cette conclusion pessimiste : l’hypocrisie, l’égoïsme, le racisme et la xénophobie des européens ; l’inconscience, le manque de patriotisme de la plupart des africains et de leurs dirigeants, mais aussi la xénophobie de certains africains. Les premières vagues d’émigration dans le monde sont parties d’Europe Les nations européennes se sont bâties sur la violence. Toute l’histoire de l’Europe est parsemée de violences. Leur développement s’est construit sur fonds de concurrences, de guerres, d’intolérances religieuses, et d’exclusions. Faut-il alors s’étonner que les premières grandes émigrations soient parties d’Europe ? Aujourd’hui, dans leur tour de prospérité, les européens ne voudraient recevoir que des immigrés « utiles » : l’immigration choisie ! Et pourtant, ils sont les premiers à parler de droits de l’Homme. Nous pensons que le premier droit de l’Homme c’est le droit à la vie. Et pourtant, ils refoulent sans ménagement ceux qui fuient la faim et la mort. Ils parlent des droits des travailleurs. Et pourtant, ils n’hésitent pas à embaucher nos frères rescapés « des chemins de croix » dont la destinée est l’Europe avec des salaires de misère. Taillables et corvéables à volonté, car non éduqués et sans papier, ces malheureux sont tenus à la passivité et à la clandestinité. Ils parlent d’égalité, de lutte contre le racisme. Et pourtant, nos frères qui ont l’expertise et qui sont légalement sur leurs territoires, parce qu’ils ont l’épiderme plus foncée ne sont pas traités comme leurs concitoyens en contraction avec leur loi sans que cela contrarie la plupart d’entre eux. L’incurie des africains face aux défis de leur développement Et quid des nations africaines ? Arc- bouter sur leurs nationalismes primaires les dirigeants africains sont incapables de se regrouper pour formuler un quelconque projet commun porteur pour leurs peuples ou bien s’ils le formulent, celui-ci reste dans le tiroir de l’oubli. Ils adoptent plutôt le dicton qui dit : « Il vaut mieux être à la tête des mouches qu’à la queue du lion !» Bien que l’expérience de développement de nos micro- nations au cours des cinquante dernières années ait été en deçà de l’attente de nos peuples, ils préfèrent garder le statuquo, chacun préférant jouer son rôle de coq dominant de la basse-cour. Au-delà de cette tragédie, nous africains devrions nous poser certaines questions, interpeller nos dirigeants et faire notre propre introspection. Généralement un individu part de chez lui pour une autre destination pour l’une des trois raisons suivantes : tourisme (loisir, affaires, études, médical etc.), la quête d’aventures, la recherche d’une vie matérielle et / ou morale meilleure. On peut dire que pour la majorité de jeunes africains, l’expatriation est essentiellement économique. Une fois la cause principale identifiée, sa solution nous revient, nous africains. L’Asie est là, qui nous montre la voie. Il y a à peine quarante ans, elle était à la une de tous les journaux avec ses guerres, ses boat people et autres catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Aujourd’hui rien d’important ne se décide au monde sans elle. Après plus d’un demi- siècle d’indépendance et avec les énormes potentialités dont regorge notre continent, nous n’avons aucune excuse pour notre mal développement à moins que nous ne nous considérions comme des sous-hommes, thèse qui apporte de l’eau aux moulins à la pensée et aux écrits d’invétérés racistes et négriers de la renaissance européenne et même de l’époque contemporaine. Le drame de Lampedusa a sonné le tocsin pour l’U.A Si nous voulons fixer nos jeunes sur notre continent, il faut leur donner du travail. C’est l’absence de perspectives sur place qui conduit nos jeunes à scruter d’autres horizons et à partir vers l’Europe au péril de leur vie. Comment se fait-il, qu’un professeur, un ingénieur, un technicien, une sage-femme, etc. formés à coup de millions de dollars se retrouvent sans emploi, au chômage, alors que tout reste à faire sur notre continent ? Les projets tels que le NEPAD, grands barrages, interconnexions électriques, et autres transafricaines des routes, rails sont restés soit lettres mortes ou se réalisent à pas de caméléon. Nous craignons que tous ces beaux projets ne soient un jour, si ce n’est déjà fait, archivés au musée des virtualités inaccomplies. Il faudrait que nos dirigeants dépassent leurs égos pour élaborer et réaliser d’ambitieux programmes communs d’infrastructur es, acceptent la libre circulation des personnes et des biens. Il faudrait qu’ils acceptent de mutualiser leurs ressources et savoir faire pour bâtir des grands centres et instituts de recherche. La population africaine est jeune, dynamique et pleine d’initiatives et de créativité pourvu qu’on lui offre des opportunités et qu’on la laisse se mouvoir en toute liberté sur tout l’espace continental. Alors, alors seulement le flux migratoire sera inversé au grand bonheur de nos peuples et singulièrement des jeunes. Ce drame de Lampedusa a sonné le tocsin pour l’Union Africaine(U.A), ses organisations sous-régionales et la société civile africaine qui, du reste, on ne sait pas pourquoi sont toutes demeurées discrètes, timides, sinon absentes du concert d’émotions suscitées par cette tragédie. Il est grand temps que ces organisations à travers leurs dirigeants prennent des décisions courageuses et surtout les appliquent, ce qui indiquerait enfin, que l’Afrique est engagée sur la voie de sa Renaissance. …sans rancune Wamseru A. Asama
Posted on: Thu, 10 Oct 2013 11:21:41 +0000

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