Il n’y avait plus personne au bout de la route. Les Allemands - TopicsExpress



          

Il n’y avait plus personne au bout de la route. Les Allemands étaient partis. Cependant, j’avais appris très vite ce coup là à ne plus marcher désormais que dans le profil des arbres. J’avais hâte d’arriver au campement pour savoir s’il y en avait d’autres au régiment qui avaient été tués en reconnaissance. Il doit y avoir des bons trucs aussi, que je me disais encore, pour se faire faire prisonnier !… Çà et là des morceaux de fumée âcre s’accrochaient aux mottes. « Ils sont peut-être tous morts à l’heure actuelle ? » que je me demandais. Puisqu’ils ne veulent rien comprendre à rien, c’est ça qui serait avantageux et pratique qu’ils soient tous tués très vite… Comme ça on en finirait tout de suite… On rentrerait chez soi… On repasserait peut-être place Clichy en triomphe… Un ou deux seulement qui survivraient… Dans mon désir… Des gars gentils et bien balancés, derrière le général, tous les autres seraient morts comme le colon… Comme Barousse… comme Vanaille… (une autre vache)… etc. On nous couvrirait de décorations, de fleurs, on passerait sous l’Arc de Triomphe. On entrerait au restaurant, on vous servirait sans payer, on paierait plus rien, jamais plus de la vie ! On est les héros ! qu’on dirait au moment de la note... Des défenseurs de la Patrie ! Et ça suffirait!... On payerait avec des petits drapeaux français !...La caissière refuserait même l’argent des héros et même elle vous en donnerait, avec des baisers quand on passerait devant sa caisse. Ça vaudrait la peine de vivre.
Posted on: Sun, 18 Aug 2013 13:30:44 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015