« Il y a Quelqu’un ?» j’ai bien entendu ! oui j’ai bien - TopicsExpress



          

« Il y a Quelqu’un ?» j’ai bien entendu ! oui j’ai bien entendu, j’en suis sûr : le son venait de devant moi ! Mon dieu, plus qu’un effort ! Je vais enfin sortir de cet enfer.. Il se mit ainsi à déployer toute son énergie afin d’avancer vers la voix, il devait réussir à se libérer de ces ténèbres. De toutes ces forces il essaya d’avancer. Il sentait qu’il bougeait, il allait sortir des ténèbres, la voix était juste devant lui, quelques efforts et il allait sortir, c’était certain maintenant. - 22 - Le mur se déforme, Il en était sûr, le mur se déformait ! Olivier regardait le plâtre s’effriter et s’accumuler toujours en une couche plus grosse sur le parquet. Il distinguait maintenant des proéminences se former à différentes hauteurs du mur. Elles apparaissaient lentement, mais il était clair que le mur se bosselait, cela était flagrant. Aucun des trois membres de la famille ne bougeait, ils restaient comme pétrifiés devant l’horrible spectacle s’offrant à leurs yeux. - 23 - Persévérant à avancer, Marc ressentit comme une résistance plus forte que d’accoutumée, il poussa de toute ses forces pour franchir ce dernier obstacle : sûrement la dernière avant le retour à la vie, se dit-il, mais il avait un mal de chien à avancer. Il persévéra alors encore plus : la résistance se faisait plus forte à chaque centimètre qu’il gagnait devant lui. - 24 - Tous restèrent tétanisés devant le spectacle surréaliste qui se déroulait devant eux : distinctement une main, un bras, puis une tête, prirent forme en lieux et place des bosses sur le mur. Une forme humaine se dessinait de plus en plus distinctement en relief sur la surface, le plâtre se fissurait et craquelait tout autour de la forme. Ils voyaient distinctement les mains bouger, elles devaient dépasser d’au moins dix centimètres du mur : on ne voyait pas trop les doigts, on aurait dit que deux gros moufles sortis du mur cherchaient à battre l’air d’un mouvement très lent. - 25 - Voyant qu’il n’avançait plus, pris de panique, Marc se remis à crier. Il hurla encore plus fort que précédemment : son cou lui faisait atrocement mal, il avait l’impression qu’une flamme lui brûlait la trachée, sa gorge n’était plus qu’un désert douloureux, mais il continuait à crier. Ce son plaintif et monocorde qu’il émettait avec tant de peine, vibrait et résonnait lourdement dans sa tête, il ne pensait plus à rien d’autre qu’à se faire entendre et qu’on vienne l’aider. - 26 - Du mur ils voyaient maintenant distinctement la bouche d’un être humain s’ouvrir : on aurait dit que le visage d’un être s’était sculpté dans le mur et s’animait dorénavant devant leurs yeux. L’intérieur de la bouche se dessinait par un creux peu profond, et le volume des dents transparaissait à travers les boursouflures sur la surface. Le nez ressortait comme une bosse proéminente au dessus de la bouche, et ne laissait ainsi aucun doute quand à l’humanité du visage qui se dessinait devant eux. Le cri repris et fut cette fois si fort, qu’Emilie, terrifiée, se mis à crier à son tour. Entre les hurlements venants du mur, et le cri de leur fille, le bruit devenait assourdissant. Olivier revenant subitement à la lucidité, se retourna et fixa Corinne. « On part d’ici, vite. » Elle acquiesça du regard, ne pensant même pas à essayer de parler, elle se sentait trop bouleversée pour dire quoique ce soit. Olivier prit Emilie dans ses bras, ils dévalèrent les escaliers à toute allure. Sortis de la maison ils coururent jusqu’à la voiture et s’enfermèrent tout de suite à l’intérieur, Emilie sur les genoux de Corinne. Olivier mis le contact aussi vite qu’il le put et parti en trombe, les pneus crissèrent sur le bitume, déchirant le silence de la nuit. Puis il accéléra très vite, et quelques secondes plus tard, la voiture disparaissait au coin de la rue. - 27 - Un cri, c’est un cri ! On dirait celui d’une petite fille... Eh oh, je suis là ! jute devant vous, ne me laissez pas comme ça, aidez-moi bon dieu ! Marc continua à hurler encore et encore. Il n’arrivait plus à avancer, mais gesticulait autant qu’il le pouvait contre cette barrière invisible. Il sentait l’épuisement le gagner, les minutes passèrent, il parvenait de moins en moins à crier, sa douleur à la gorge devenait tout bonnement insupportable. Il n’arrivait pratiquement plus à bouger, il était à bout de force, mais il fallait qu’il continue, il fallait qu’on le trouve et qu’on le sorte de là. Il n’avait pas rêvé, il avait entendu des voix de l’autre côté, il en était sûr ! ... Il fallut une heure environs avant que Marc, qui pendant tout ce temps n’avait cessé d’essayer de passer la barrière devant lui et qui n’avait arrêter de crier, s’évanouisse, totalement à bout de force et absolument désespéré. - 28 - Olivier avait directement foncé jusqu’au commissariat, la tension était alors comme palpable : l’ambiance dans la voiture était très tendue, personne ne parlait, chacun se demandant si ce qu’il avait vu était réel. Le commissariat était fermé à cette heure-ci, mais il y avait de la lumière à une fenêtre près de l’entrée. Ils frappèrent à la porte pour se faire entendre, et la standardiste fini par arriver, les voyants, elle leur ouvrit la porte, puis finalement les fit rentrer dans le hall. Olivier et Corinne, lui racontèrent ce qu’ils avaient vu, la femme ne répondit pas grand chose, mis à part poser des questions pour trouver une explication « logique » à ce qui c’était passé. Au final, elle se décida à appeler le policier de garde pour qu’il passe voir directement sur les lieux. Olivier se proposa d’y aller pour le rejoindre à la maison, il laissa sa femme et sa fille au commissariat. Quand Olivier arriva devant chez lui, un véhicule de police était déjà là, garé dans la rue, il y avait un agent à l’intérieur. Il s’arrêta et descendit de sa voiture, le policier en fit autant, il s’avancèrent l’un vers l’autre. « Monsieur Fayard. - Oui, c’est bien moi. - Je vous attendais, je suis monsieur Tesnal. - Enchanté. - Alors que c’est il passé ici ? » Olivier se sentait de nouveau gêné, aller dire qu’ils avaient vu une silhouette humaine sortir du mur n’était pas chose aisée. Il l’avait déjà bien vu avec la standardiste qui paraissait ne pas trop croire ce qu’ils racontaient. En même temps cela n’avait rien de trop surprenant... Tout cela semblait tellement surréaliste ! « Oh, je ne sais plus très bien ce que j’ai vu... j’en doute de plus en plus. - Mais vous doutez d’avoir vu quoi ? » Olivier pensait qu’il devait expliquer ce qui c’était passé à l’agent, ainsi il essayait d’y aller finement pour éviter qu’il ne réagisse mal. « Oh... vous me croiriez si je vous disais qu’il y a quelqu’un d’emmuré vivant dans la maison. - Non, je penserais que vous avez mal interprété quelque chose de normal qui serait arrivé. - Pourtant j’ai beau réfléchir, je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. - C’est bizarre, il y a deux mois de cela, je venais de nuit à la maison où vous habitez pour trouver cette pauvre femme. - Ah ? C’était vous qui aviez trouvé le corps en premier. - Oui... vous êtes peut être influencé par ce qui c’est passé dans cette maison ? - Non, je ne pense pas, on l’a tous vu : ma femme, ma file et moi. - Soit... de toute façon, c’est plutôt avec mon supérieur qu’il faudra en parler. » Sur ce, ils se dirigèrent vers la maison, Olivier appréhendait d’y entrer de nouveau, il fit un effort pour ne rien laisser transparaître. Arrivés silencieusement dans la chambre d’Emilie, le policier inspecta la pièce, tout en questionnant Olivier en même temps. « C’était ici alors. - Oui. - Vous n’aviez pas mis un chauffage d’appoint, ou un absorbeur d’humidité à cet endroit ? - Non... vous savez, on est parti d’ici précipitamment, on à touché à rien. - Je vois... vous savez, à part le mur qui semble bien fissuré, je ne vois rien d’autre. Je ne préfère pas trop bouger les choses dans la pièce, ce sera mon supérieur, monsieur l’inspecteur Kerll qui le fera. En attendant, ce que je vous propose, c’est que l’on rentre au poste et que je prenne votre déposition. - D’accord. » Ils quittèrent alors la pièce. En sortant de la maison, le policier scotcha devant la porte un ruban « défense d’entrer » : « Comme ça au moins, d’autres ne viendront pas ici avant la venue de monsieur Kerll » dit-il en tendant le ruban entre les deux murs entourant la porte. - 29 - « Marc ? - Hein ? Heu... Hmm... - C’est mal tu sais. - Mais j’ai ri... - Tu as peur hein ? - Oui. - Je te fais peur ? - Oui. - Alors tu sais ce que je vais dire. - Mais... je... heu... je voulais sortir de là ! - Tu n’y arriveras pas de toute façon. - Je ne veux pas rester comme ça toute ma vie ! - Justement, si, et tu le mérites bien. Tu sais, ils sont tous parti, tu es de nouveaux seul, mais ils risquent de revenir pour fouiller, alors je t’ai mis hors de portée de leur recherches. - Saloperie ! Tu n’es qu’u... - S’ils t’avaient trouvé, tu en serais mort ! Ils t’auraient déchiqueté, déchiré morceau par morceaux en démolissant le mur. - Quoi ! le mur ? - Tu croyais vraiment toujours à ton histoire de coma ? Idiot. Tu es encore dans ta maison, tu ne comprends donc pas ? - Comment tu as fait pour... - Je demanderais plutôt comment toi tu as fait pour bouger, tu ne devrais pas le pouvoir, je ne comprends pas pourquoi, mais peu importe, je ne comprends peut être pas la cause, mais je peux en empêcher les conséquences. - Quoi ! mais enfin quoi ! je ne comprends pas. - Tu ne comprends pas ? ah ! vraiment ? Mais tu crois que je vais te laisser gueuler comme ça longtemps. Et tu t’imagines que je vais te laisser te balader où tu veux ? Vraiment ? - Non ! Vous ne pouvez pas me mut... - Tais-toi ! tu crois que quelqu’un va m’en empêcher ! Rah, tu m’énerves, tu es comme les autres : ah ! ç’est plus facile quand on est le plus fort, hein ? Vous n’hésitez pas à faire les pires atrocités si c’est vous qui tenez le manche de la fourche, hein ? Mais quand la situation est inversée, vous faites moins les malins ! - Mais de qui vous parlez, je n’ai rien fait de mal moi. - Si ! celui d’exister ! - Mais tuez-moi à la fin alors ! - Arrêtes de tout vouloir tout de suite comme ça, je prends mon temps... le désir, le plaisir, n’en est que plus grand. » Sans avoir de temps pour répondre, la souffrance l’envahi de nouveau. L’horreur s’empara de lui : la douleur provenait cette fois ci de son cou ! Il avait la sensation qu’on lui dévorait la gorge. Il entendait un bruit continu qui lui faisait penser à celui de quelqu’un croquant une bouchée de bonbons durs. Le son continuait, la douleur à son cou aussi, mais l’esprit de Marc s’enfuyait. Face à l’horreur et au dégoût des mutilations qu’il subissait, Marc s’évanouis de nouveau. - 30 - Au matin, Philippe, dès son arrivée au commissariat eu à peine le temps de se verser un café que déjà on le sollicitait : Il fallait qu’il passe voir une famille qui avait eu des problèmes pendant la nuit. Il s’agissait d’une certaine famille « Fayard », il ne les connaissait pas, et quand on lui dit qu’ils étaient les nouveaux propriétaires de la maison des Duvals, il s’exclama : « ah oui ! je vois de quelle maison vous voulez parler ! Mais je ne connais pas les nouveaux propriétaires... jamais vus. ». Intrigué par la raison qui pouvait les amener ici, il s’empressa, sans trop de zèle quand même, d’aller les rejoindre : Ils n’étaient pas beaux à voir, leur fille dormait, mais le couple était toujours éveillé, et n’avait pas trop l’air d’avoir dormi de la nuit, ils semblaient autant épuisés qu’effrayés. Philippe s’isola donc avec eux à son bureau : L’histoire qu’il lui racontèrent le fit d’abord sourire intérieurement : Bon, il faut que je garde mon sérieux, ces gens ont l’air morts de peur, je ne peux pas me bidonner devant eux ! Puis la discussion continuant, il comprit qu’il ne pourrait pas ne rien faire pour eux, il fallait qu’il essaie au moins de trouver une réponse. Il demanda donc au couple de venir avec lui sur les lieux, Corinne ne le souhaitait pas et ressentait trop le besoin de dormir pour faire quoique ce soit de plus. Il partit donc avec Olivier. Dix minutes plus tard, ils arrivaient dans la cour de la maison, Philippe arrêta la voiture. « Bon ! vous allez me montrer tout ça alors ! - Oui, enfin vous verrez, à part le mur qui est dégradé, il n’y à pas d’autres choses à voir. - Décidément, pas de chances autour de cette maison... deux fois qu’il y a des problèmes ici en deux mois... enfin, cette fois ci il n’y a pas eu de morts au moins. - Mais on à eu peur tous les trois... Je n’arrive toujours pas à trouver une raison logique à tout cela vous savez. » Sur ce, Olivier descendit de la voiture de police, Philippe en fit de même quelques secondes après, et marcha jusqu’à Olivier qui se tenait sur le perron. « Vous savez Olivier, on est là pour ça : pour trouver les réponses. - Hmm, Hmm... » Olivier ne croyait pas trop que l’inspecteur puisse faire quelque chose pour lui : il n’était pas là au moment où tout cela c’était passé et il ne le croirait pas. D’un autre côté, il ne savait pas trop quoi faire d’autre... Peut être ce monsieur Kerll aura t’il une idée... on ne sait jamais après tout. Arrivé dans la chambre, l’inspecteur examina le mur pendant au moins cinq bonnes minutes... Il ne croyait pas du tout à l’histoire d’Olivier : Les gens ne sortent pas des murs pensait-il. Néanmoins c’était son métier, il ne pouvait pas couper à chercher une explication, au moins un minimum. Est-ce qu’une canalisation passe par là ? Est ce que la pierre n’est pas pourrie à cet endroit du mur ?, à tout cela il ne pouvait pas répondre simplement, il faudrait faire un trou. Philippe se senti une bouffée de fatigue le gagner en comprenant cela, cette histoire saugrenue le désintéressait, mais il allait en plus falloir faire casser une partie du mur pour en savoir plus... Il décida d’en référer au père de famille. « Hmm... le mur est bien effrité et fissuré de partout à cet endroit. Mais je ne pense pas qu’on puisse trouver grand chose sans creuser un peu. - Quoi ! creuser un peu ? - Oui : Y a t’il une canalisation derrière, un problème dans les matériaux du mur à cet endroit là, ou encore une infiltration d’eau qui aurait abîmer le mur à l’intérieur. - Ce que j’ai vu cette nuit ne ressemblait pas à tout cela. - Quoique vous ayez vu, c’était bien à cet endroit là du mur... Où il y a du plâtre sur le sol... c’est bien là ? » Philippe Kerll pointait du doigt le petit tas de plâtre dispersé au bas du mur sur le parquet de la chambre.. « Oui. - Bon, eh bien si c’est une canalisation, nous le verrons. Si c’est un homme qui est là dedans, nous le trouverons. - Oui, c’est sûr. - Mais par contre, la décision de le faire ou non vous appartient : je ne suis pas expert là dedans, mais derrière le mur on est dehors, il y a onc de fortes chances que le mur soit porteur, donc il y aura un risque pour la maison à y creuser. Et si on ne trouve rien, on ne pourra pas à mon avis démolir d’avantage, sauf si vous voulez que votre maison s’écroule. - Je comprends... Bah oui, on fera le minimum alors, sinon je ne pourrais jamais me débarrasser de cette maison. - Vous êtes déjà décidé à en partir ? - Oui, avec Corinne - ma femme - cette nuit, on en a parlé : Elle surtout, mais moi aussi, ne voulons pas vivre une minute de plus entre ces murs. » Philippe ne trouvait de réponse à dire, il l’invita donc à aller poursuivre les recherches dans les autres pièces la maison. Pendant que l’inspecteur examinait les différentes pièces, Olivier expliquait ce qui c’était passé et les bruits qu’ils avaient entendus depuis leur arrivée. Au bout d’une heure de recherches infructueuse, toujours sans indices valables, ils s’accordèrent pour faire venir quelqu’un pour creuser le mur dans la chambre, pour au moins avoir le cœur net sur ce qui pourrait s’y cacher derrière. - 31 - La douleur l’arracha de son sommeil : Marc, reprenait peu à peu conscience d’elle, de sa présence. Elle se faisait de plus en plus forte au fur et à mesure qu’il revenait à lui. Il voulait qu’elle arrête de progresser, qu’il retourne dans le néant sans douleur qu’il était en train de quitter. Mais rien n’y faisait, la douleur était déjà insupportable, il aurait pu croire qu’on lui brûlait gorge et oreilles au chalumeau tellement la douleur se faisait aiguë. Oui, il avait pu imaginer, mais il le savait, il se souvenait bien de ce qu’il subissait avant de s’évanouir, qu’il ait mal était une chose, mais pourquoi avait-il mal ? Dans quel état étaient ses oreilles ... sa gorge ? Les minutes passèrent, la douleur, elle, continuait. Elle était insupportable, elle devait cesser. Il essaya de se débattre, de se dégager de nouveau de sa prison. Dès lors il se rendit compte qu’il ne ressentait plus toute cette pression sur son corps, elle avait disparue... Il ne se sentait pas bouger non plus : la sensation de frottement qu’il avait auparavant en se déplaçant n’existait plus. Il se risqua à crier, sa gorge se fit encore plus douloureuse, mais il n’entendit aucun son. Il ne sentait pas non plus les muscles de son corps travailler malgré les efforts qu’il faisait pour tenter de se déplacer. Il ne sentait plus que la douleur. Et l’absence d’autres sensations le terrifiait. - 32 - Le mur de la chambre fut creusé, rien ne fut trouvé. Face au choix de démolir le mur encore un peu plus, ou de revendre la maison en un état acceptable, Olivier et Corinne firent le second choix. L’enquête fut suspendue faute de plus de preuves, il faut dire l’inspecteur Kerll n’était pas tellement emballé par ces histoires de forme humaine qui sortent des murs : il ne faisait pas ce métier là pour entendre ce genre d’extravagances, il le faisait pour résoudre des cas réels et concrets. Par contre, les habitant de Barelot furent très avides de cette histoire peu commune. Le bruit se répandit donc très vite dans la ville, que ce qui se passait à la maison du 110 rue pasteur n’était pas très catholique. Déjà que les deux morts successives du fils et de la mère Duval avaient émoustillés beaucoup d’esprit, l’histoire de gens dans les murs enfonça le clou dans l’esprit des habitants qui n’étaient pas encore convaincus par l’idée que cette maison était à éviter. Ainsi l’opinion publique dans la ville devenait sans équivoque : cette maison était peut être de nouveau à vendre, mais ce serait folie que de l’acheter. Pendant que leur maison était en vente, les trois membres de la famille Fayard dormaient à l’hôtel en attendant de pouvoir récupérer leur argent investi et de pouvoir rechercher une nouvelle maison. Malgré toutes les difficultés que la vie à l’hôtel leur imposait, à aucun moment ils ne pensèrent à retourner vivre dans la maison, pour rien au monde ils n’auraient passé une nuit de plus là bas. Cela faisait maintenant un mois que la maison était en vente, mais aucun acheteur se présentait, l’opinion faite sur la maison était bien trop négatif, personne n’en voulait. Et du côté de Corinne et d’Olivier l’attente se faisait longue, l’espoir de la voir être vendue s’amenuisait : de leur nouvelle vie si prometteuse qui commençait, ils avaient plongé dans l’horreur puis dans le cul de sac d’une situation inextricable pour laquelle ils ne voyaient pas d’issue. - 33 - Pourquoi d’un côté ais-je tant mal, et d’un autre je ne ressens plus rien ? Il m’a dit qu’il m’avait mis hors de porté des recherches, peut être suis-je dans un autre endroit et c’est pour cela que je ne ressens plus rien... Ou alors peut être est-ce pire... Est ce que j’ai encore un corps ? peut être que je ne suis plus qu’une tête qu’il aurait coupée et maintenu en vie je ne sais comment ? Peut être que je suis mort ?... Ou peut être que je ne ressens plus mon corps... A quoi je ressemble maintenant ? Qu’est ce que je suis devenu ? Qu’est ce qu’il à fait de moi ? Depuis combien de temps je suis ici ? C’est vrai que je ne sais même pas si on est le jour ou la nuit. J’ai l’impression d’être là depuis une éternité, j’ai l’impression d’avoir rêvé d’avoir vu un jour la lumière du soleil... tout cela me parait si loin maintenant : C’était le dix mars 1989, ce jour maudit pendant lequel Nicolas était mort. Donc deux semaines après ce fut la nuit où l’accident avec Carole était arrivé, et depuis je suis là... On était en mars 1989... c’était la nuit du vingt cinq ou du vingt six mars ?... C’était le début du printemps... j’aimais bien voir la nature s’éveiller au printemps... Est-ce que maintenant c’est l’automne au dehors ? l’été ?... Est-ce que tout le monde m’a oublié ? Qu’est ce qu’on à dit sur ma disparition ? Est-ce qu’on est encore au printemps ? Peut être que juste un mois c’est passé ?... J’en sais rien... je n’en sais plus rien... je ne sais même plus ce que je suis... oh mon dieu... - 34 - Il leur restait de moins en moins d’espoir de vendre la maison. Un soir ils reçurent un appel à l’hôtel, c’était l’agent immobilier responsable de la vente. La nouvelle était assez bonne : il avait eu une proposition d’achat pour démolir la maison et y construire un petit super marché à la place : en effet l’entrepreneur allait acheté les champs avoisinants, il ne lui restait plus qu’à acquérir le terrain de la maison. La moins bonne nouvelle était qu’ils devaient brader la maison en dessous de ce qu’avait été leur prix d’achat. Mais peu leur importait, il leur fallait récupérer l’argent, même s’ils en perdaient un peu au passage. Ils acceptèrent donc l’offre, et signèrent l’acte de vente le surlendemain. Ce fut deux semaines plus tard, pendant les premiers jours chauds et ensoleillés du mois de juillet que les bulldozers prirent la route de leur maison pour commencer les travaux. - 35 - - Bonjour Marc. - Heu... quoi ?encore vous ? - Oui, tu ne m’aime pas hein ? - Comment le pourrais-je. - Les bulldozers arrivent, ils sont en chemins, ils vont démolir la maison. - Quoi ? mais je suis dedans n’est ce pas ?... Non... vous ne pouvez pas ? - Oui, tu es dans la maison.... Et je suis d’accord, j’ai été trop cruel... je... regrette. - Heu... Mais qu’est ce qui me dit que vous le regrettez. - Je vais te libérer d’ici. - Hein ? C’est vrai ? - Oui, c’est vrai, je vais te laisser partir. - Enfin ! je vais enfin pouvoir retrouver ma liberté ! - Oui, allez, il ne faut pas perdre de temps, j’entends les moteurs des bulldozers. - Je ne les entends pas. - Laisse-moi d’abord te sortir de là, tu verras tout cela après. Marc sentit quelque chose le pousser dans son dos. Il se sentait heureux : il allait recouvrer la liberté, il n’y croyait pas, cela lui paraissait tellement merveilleux. - 36 - Puis il se sentit comme aspiré devant lui, d’un coup, tout ne fut plus que lumière, il était complètement aveuglé, il reçut un très gros coup à la tête, il plissa les yeux sous le choc. Il les rouvrit et peu se rendre compte que la lumière qui l’aveuglait était la lumière du jour qui passait à travers le toit en morceau : il était dans le grenier de sa maison. Marc était allongé sur le dos, il sentit l’air s’engouffrer de nouveau dans ses poumons, mais il ne sentait pas l’air passer par sa bouche ou ses narines. Il respirait au travers du trou béant à sa gorge. Il essayait de bouger, mais rien n’y faisait, à la base de sa nuque on pouvait distinguer un amas d’os et de chair mélangés : sa moelle épinière était sectionnée au niveau des cervicales. Ainsi il ne ressentait plus rien, même la demi jambe gauche qui lui restait ne lui causait plus aucune douleur. Il resta comme cela pendant quelques secondes avant de comprendre. Comprendre qu’il ne pouvait bouger ou crier. Comprendre qu’on lui avait rendu la liberté pour mieux le voir mourir. Le godet de la pelleteuse était au-dessus de lui, il ne l’entendait pas, tout était calme, paisible : les deux trous rougeâtres et cayeux de chaque côté de sa tête ne pouvaient lui permettre d’entendre quoi que ce soit. Le godet s’abattit sur le toit, puis sur lui. Il ne sentit rien, aucune douleur, aucun bruit, il se sentait comme un spectateur, comme si tout cela ne lui arrivait pas puisqu’il ne sentait rien : il put juste voir un peu de sang gicler, puis quelques secondes plus tard, il ressentit de la chaleur vers sa nuque : il baignait maintenant dans son sang, le corps coupé en deux au niveau de l’abdomen, les jambes avaient été emportées vers les étages inférieurs par le godet. Le ciel est si bleu, le soleil brille tant... ce que c’est beau... Il me réchauffe le visage... ce que c’est bon... le ciel est si beau... Il se sentait fatigué, si fatigué, de plus en plus fatigué. voila derniere histoire jespere que sa vous a plus !!! ;)
Posted on: Tue, 13 Aug 2013 22:02:39 +0000

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