Il y a quelque temps, le fil sur le décès de Montserrat - TopicsExpress



          

Il y a quelque temps, le fil sur le décès de Montserrat Figueras, la sublime soprano catalane, a dévié sur les cathares et linquisition. Cette période étant mal connue, jouvre ce fil pour donner la liste des inquisiteurs (catalans et autres) morts martyrs, du moins parmi les Dominicains : *Bx Pere de Cadireta ou de la Cadireta (Moià, Bages - la Seu dUrgell, 26 décembre 1277/1279), compagnon de st Ramon de Penyafort à Barcelone. Il prêche dans le sud de la France, à l’époque de la croisade contre les albigeois. En 1250, le provincial de Tolède le désigne, avec sept autres frères, pour étudier l’arabe en Tunisie, dans le but d’étudier les textes islamiques et de prêcher aux musulmans. L’Inquisition fut établie en Catalogne en 1232 au diocèse de Lérida, puis à Urgel où elle coûta la vie au premier inquisiteur Pierre de Planedis. De là elle passa en Castille en 1236, en 1238 en Navarre. Pierre est nommé inquisiteur général en 1257, à Barcelone. Il lutte activement contre l’hérésie et l’usure, participant à la condamnation du cathare Ramon de Jossa et, en 1262, à celle dArnau et Ermessenda de Castellbó. Il fait tuer beaucoup de cathares à Siurana et Prades. En 1273 il fonde le couvent de la Seu dUrgell, dont il est prieur, et d’où il dirige la lutte contre l’hérésie dans la région. Il meurt martyr, le jour de la saint Étienne, dans des circonstances pas claires, lapidé par un groupe d’hérétiques, avec son compagnon Ponç de Planella. Il est enterré à la cathédrale de la Seu dUrgell, puis ses restes sont transférés à l’église Saint-Dominique de cette ville, puis à nouveau à la cathédrale; il est vénéré localement (Urgel, Moia) comme bienheureux (fête le 19 juillet). Mais sa béatification, initiée en 1866, est restée interrompue. * Bx Bernat de Travesseres, né au 13ème au château de Travesseres (près de Lles, basse Cerdagne), + v1260 à Seu dUrgell (Alt Urgell). Il entre chez les dominicains de Toulouse, prêche dans le sud de la France à l’époque des Albigeois. Nommé inquisiteur général, il lutta activement contre l’hérésie. Il est mort martyr dans des circonstances peu claires, vraisemblablement poignardé et coupé en morceaux par un groupe dhérétiques. Enterré à la cathédrale d’Urgel, d’abord à la sacristie puis dans un tombeau somptueux, actuellement disparu. Son sarcophage de bois, peint par le Maître d’Estamariu et conservé au Musée diocésain d’Urgel, est une pièce importante de la peinture gothique de la région. Bernard n’a jamais été formellement béatifié mais il est l’objet d’un culte local en Cerdagne (fête le 31 janvier). *Bx Pierre Cambiani de Ruffia, 1320- Suse (Piémont) 2 février 1365, martyr. Abandonnant les richesses de sa noble famille, il entra de bonne heure dans la vie religieuse, au couvent dominicain de Savigliano. Ses qualités attirèrent l’attention de ses supérieurs, qui l’obligèrent à faire une carrière ecclésiastique. La renommée de saint et de savant prédicateur qu’il acquit rapidement auprès des religieux, arriva jusqu’à Rome, au pape Innocent VI, qui le nomma en 1351 Inquisiteur général pour toute la Haute-Italie. Les albigeois, craignant son zèle, envoyèrent un sicaire le poignarder dans le cloître du couvent franciscain qui l’hébergeait. Culte approuvé en 1856. *Bx Antonio Pavoni, Savigliano 1326 – Bricherasio (Piémont) 9 avril 1374, martyr. Dune noble famille piémontaise, enfant pieux et intelligent, il entre à quinze ans chez les dominicains de Savigliano, près de Cuneo. Au couvent il continue ses études, il est ordonné prêtre en 1351 et aussitôt s’engage dans le combat contre l’hérésie des Lombards (Vaudois). En 1360, le pape Urbain V le nomme inquisiteur général pour la Lombardie, la Ligurie et le Piémont (il succède à Pierre Cambiani). Pendant 14 ans, il exerce ce job difficile et dangereux pour un jeune prêtre, c’est même quasiment une sentence de mort. Sur un territoire comme le Piémont cette charge était très importante : dans les vallées alpines vivaient de nombreuses communautés hérétiques, et leurs rapports avec l’Église catholique étaient assez tendus. Pavoni pense pouvoir résoudre ces luttes avec seulement la parole et le zèle apostolique. Il est nécessaire d’argumenter avec des hommes très instruits dans une hérésie subtile. Sa pauvreté de vie était un reproche aux hérétiques. Il vint parmi les pauvres et leur fit voir qu’il était l’un d’eux, ce qui déconfit tant les hérétiques, furieux du succès de sa prédication, qu’ils décidèrent de le tuer. Il le sait, mais continue son œuvre. En 1368 il est élu prieur du couvent de Savigliano et fait construire un nouveau couvent, ce qu’il accomplit sans qu’on critique son luxe, critique que les hérétiques sont toujours soucieux de faire contre les constructions catholiques. Le samedi après Pâques, veille de sa mort, il dit au barbier du village : « Fais-moi beau, car je dois sous peu aller à la noce ». Étonnement du barbier qui n’avait entendu parler d’aucun mariage dans les environs. Il passe la nuit en prière, le matin il célèbre la messe dans un village près de Turin et prêche avec vigueur contre l’hérésie. À la sortie, sept hérétiques le poignardent. Sa sépulture à Savigliano fut un lieu de pèlerinage jusqu’en 1827 (divers miracles). Son corps est conservé dans l’église dominicaine de Racconigi. Béatifié en 1868. *Bx Bartolomeo Cerveri, Savigliano 1420- 21 avril 1466. De famille noble (son père était seigneur de Cuffia, Cervere et Rosano), il entra très jeune au couvent de Savigliano, où furent aussi les Bx Antoine Pavoni, Aimon Taparelli et Pierre Cambiani. Dès sa jeunesse il montre une grande ferveur pour les études et pour la vie monastique. Il fut alors envoyé poursuivre ses études à Turin où, cas unique dans les annales de l’école, le l8 mai 1452 il réussit en même temps la licence, le doctorat et le diplôme de professeur. Il enseigna la théologie à Turin, fut deux fois élu prieur du couvent de Savigliano, dont il fit agrandir l’église, et fut en outre directeur des monastères féminins de Savigliano et de Revello. En 1451 il fut nommé inquisiteur de la foi pour le Piémont et la Ligurie, charge dangereuse vu le grand nombre d’hérétiques, mais où il obtint de bons fruits grâce à sa parole et à sa renommée de sainteté, plutôt qu’avec les méthodes fortes en usage à l’époque. Son activité ne tarda pas à lui attirer la haine des hérétiques et il savait qu’il était appelé à donner sa vie en témoignage de sa foi. Il sembla être averti surnaturellement de la fin qui l’attendait, quand le 21 avril 1466 il se mit en chemin vers Cervere avec les Frères Giovanni Boscato et Gian Piero Riccardi pour le travail apostolique habituel. Il se confessa à un des frères, puis, comme en plaisantant, il lui confia que ce serait la première et dernière fois qu’il viendrait à Cervere, ce lieu dont il portait le nom: “Je m’appelle Bartolomeo de Cervere, je n’y suis jamais venu, aujourd’hui j’y vais comme inquisiteur pour perdre la vie”. Ayant quitté Bra, à environ 1 km de Cervere près d’un vallon appelé depuis « la combe de la mort », les trois religieux furent entourés par cinq hérétiques, qui en blessèrent un gravement et frappèrent mortellement au ventre Bartolomeo de plusieurs coups de lance. Le troisième frère réussit heureusement à se sauver. Le martyr expira en priant pour ses assassins. Sa mort fut suivie de faits miraculeux. On dit qu’au moment même du crime, les habitants de Savigliano virent le soleil à l’est, c’est-à-dire en direction de Cervere, alors que c’était le soir. Sur le lieu du crime, où aujourd’hui s’élève une chapelle en son honneur, poussa un arbre avec les branches en forme de croix. Arrivée à Savigliano, la dépouille fut enterrée avec de grands honneurs, obtint de nombreuses grâces et le martyr commença à être invoqué contre la foudre et la grêle. En 1802, avec la suppression du couvent de Savigliano, il fallut transporter les reliques à Cervere, où elles reposent encore aujourd’hui dans une urne sous le grand autel de l’église paroissiale. Culte confirmé en 1853. *Bx Guillaume Arnaud (né à Montpellier, dominicain à Toulouse, devint le bras droit de l’inquisiteur Pierre Seila, compagnon de saint Dominique), Bernard de Roquefort (dont nous ne savons rien), prêtres, et Garcia d’Aure (du diocèse de Comminges), religieux, tous trois de l’Ordre des Prêcheurs, et leurs huit compagnons (2 Franciscains, 2 Bénédictins, 4 prêtres séculiers, un laïc), † martyrs 29 mai 1242 à Avignonet-Lauragais (près de Toulouse). Dans cette région, la vie de l’Église était troublée par le débordement de l’hérésie albigeoise. Le pape Grégoire IX décida d’intervenir dans cette situation qui risquait de dégénérer: le 22 avril 1234 il nomma Guillaume Arnaud premier inquisiteur dans les diocèses de Toulouse, Albi, Carcassonne et Agen. Guillaume ne tarda pas à se mettre à l’ouvrage, avec une excessive rigueur, au point de faire exhumer les cadavres des hérétiques pour les brûler sur le bûcher. Il commença donc à rencontrer de sérieuses difficultés et le comte de Toulouse Raymond VII demanda au pape de freiner l’indomptable inquisiteur, imposant en outre à ses sujets d’éviter tout contact avec le frère et mettant des gardes à la porte des couvents. Le 25 novembre 1225 tous les frères dominicains furent chassés de la ville et partirent en procession en chantant des hymnes. Un an plus tard, le pape Grégoire IX obtint son retour ; Étienne de Saint-Thierry lui fut adjoint. Mais la haine des hérétiques grandissait et provoquait parfois des tumultes. Le jour de l’Ascension 1242, Raimond d’Alfar, bailli d’Avignonet, invita les onze inquisiteurs dans son château voisin de Toulouse, sous prétexte d’une rencontre avec les albigeois. En réalité, c’était un piège: il les fit enfermer dans une grande salle du château et assassiner en pleine nuit. Les religieux ne se laissèrent pas intimider et allèrent à la rencontre du Christ, affrontant le martyre pour l’amour de lui et chantant le Te Deum. Au nom de ces martyrs fleurirent des miracles et leur culte dura des siècles. Guillaume Arnaud et Garcia d’Aure furent dès leur mort objets de vénération. Leur tombe était dans l’église Saint-Romain près de leur couvent de Toulouse, mais leurs restes furent dispersés à la Révolution. Chaque année à l’anniversaire de leur mort on célébrait leur fête et celle de leur frère Bernard de Roquefort. En 1809 l’archevêque de Toulouse fit ôter de l’église d’Avignonet un tableau qui représentait les 11 martyrs. Il fut ensuite remis en place, mais disparut en 1861. Le pape Innocent IV reconnut en 1243 le martyre de Guillaume Arnaud et de ses compagnons, mais c’est seulement en 1866 que leur culte fut confirmé. *St Pierre de Vérone (Vérone v1203/1205 – près de Seveso 6 avril 1252), le premier martyr dominicain. Fils de cathares, il se convertit très jeune à la foi catholique. On dit que tout petit, malgré les réticences familiales, il récitait plusieurs fois par jour le Credo. À Bologne où il faisait ses études, il rencontra les Frères prêcheurs et reçut lhabit dominicain des mains de st Dominique, à l’âge de 16 ans. Après son ordination, il prêcha surtout chez les cathares du nord de l’Italie, auprès desquels il pratiqua, à lexemple de st Dominique, la méthode évangélique du dialogue. Puis sa renommée augmenta et il fut choisi comme prieur à Asti, Plaisance, Gênes, Aoste, Iesi, Côme. Toutefois, presque toute son activité se déroulera principalement à Milan, où il finit par fonder le couvent Saint Pierre in Campo Santo. Tout en luttant contre les croyances des cathares, il se consacra à la formation chrétienne des laïcs, à la diffusion du culte de la Vierge, et à la création dinstitutions visant à la défense de lorthodoxie catholique. Ses prédications, renforcées par de solides connaissances de la Bible, saccompagnaient dune vie dascèse et de charité, des miracles lui sont aussi attribués. Par un travail apostolique inlassable, il obtint de nombreuses conversions et fut aussi le promoteur dAssociations de la foi et de Confréries de louange de la Vierge Marie. À Florence, il noua de profondes amitiés avec les sept fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie, et finit même par devenir leur conseiller. Nommé inquisiteur de Lombardie en 1242, puis en 1251 inquisiteur pour Milan et Côme (en cette dernière ville il fut aussi nommé prieur), il envoya au bûcher bon nombre de cathares et vit se concentrer sur lui la haine des ennemis de la foi catholique, ce qui lui fit dire quil sattendait à mourir de mort violente. Et il avait raison, car le 6 avril 1252, jour de Pâques, il fut attaqué sur la route de Côme à Milan, en un lieu nommé Barlasina, par des assassins, notamment un certain Pietro de Balsamo, dit Carino, qui le blessa avec une serpe et le poignarda ensuite (par la suite, Carino se convertit). Avant de mourir, Pierre écrivit avec son sang le début du Credo. Son compagnon frère Dominique fut tué aussi. Onze mois après sa mort, dès 1253, Innocent IV le canonisa, “pour exalter en lui le héros de la lutte contre lhérésie cathare”. Dans sa Bulle de canonisation le Pape lui reconnaissait « dévotion, humilité, obéissance, bienveillance, piété, patience, charité » et le présentait comme un « amant fervent de la foi, son éminent connaisseur et son encore plus ardent défenseur ». Sa vie fut écrite quelques années après sa mort par un de ses anciens compagnons dapostolat, frère Thomas de Lentini, prieur et fondateur du couvent de Naples, qui donna lhabit à saint Thomas dAquin. Patron de Côme, Crémone, Modène, de la Lombardie ; des accouchées, des brasseurs à Cologne. Un des plus beaux éloges de cette vie a été écrit par Catherine de Sienne dans son Dialogue (2, 5). « 750 ans après sa mort, saint Pierre de Vérone, fidèle disciple de lunique Maître, quil a cherché sans trève dans le silence et dans la contemplation, annoncé inlassablement et aimé jusquau don suprême de sa vie, exhorte les chrétiens de notre temps à dépasser la tentation dune tiède et partielle adhésion à la foi de lEglise. Il invite chacun à recentrer son existence, avec un engagement renouvelé, sur le Christ quil faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui lhistoire jusquà son achèvement dans la Jérusalem céleste. Saint Pierre indique et repropose aux croyants le chemin de la sainteté, ce haut degré de la vie chrétienne ordinaire, pour que la communauté ecclésiale, les individus et les familles sorientent toujours dans cette direction. Chaque chrétien, en suivant son exemple, est encouragé à résister aux illusions du pouvoir et de la richesse pour chercher dabord son Royaume et sa justice (Mt 6, 33) et pour contribuer à linstauration dun ordre social qui réponde toujours mieux aux exigences de la dignité de la personne. Dans une société comme celle daujourdhui, où lon ressent souvent une inquiétante rupture entre lÉvangile et la culture, drame récurrent dans lhistoire du monde chrétien, saint Pierre de Vérone témoigne quun tel écart ne peut être comblé que lorsque les différentes composantes du Peuple de Dieu sappliquent à devenir des cierges qui resplendissent sur lensemble du candélabre, en orientant nos frères vers le Christ, qui donne un sens ultime à la recherche et aux attentes de lhomme » (Jean-Paul II, en 2002).
Posted on: Sun, 03 Nov 2013 13:30:40 +0000

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