Impossible de travailler plus longtemps sans parler de la pénibilité. Mais la question mêle réparation et prévention ce qui ne facilite pas les discussions. Résultat : nombre d’entreprises ne sont pas en règle : le gouvernement a prévenu : la réforme des retraites autorisera le départ anticipé des salariés exposés à des carrières pénibles pour "réduire les inégalités" face à la retraite. Depuis la réforme de 2010, peuvent partir à taux plein à 60 ans, au lieu de 62, les salariés ayant un taux d’incapacité permanente supérieur à 20%, ou compris entre 10 et 20% s’ils ont été exposés dix-sept ans durant à des conditions de travail pénibles. Des modalités tellement strictes que depuis l’ouverture du dispositif, le 1er juillet 2011, seules 55 366 personnes en ont bénéficié. Ces chiffres s’expliquent aussi par le fait que les salariés de cette génération ont surtout utilisé le dispositif des carrières longues, moins compliqué. Le rapport sur les retraites de Yannick Moreau propose de raccourcir les carrières des personnes exposées à l’un des deux facteurs de pénibilité que sont le travail de nuit et les produits cancérigènes. La CFDT réclame un départ avancé d’un an pour dix ans de métier pénible. Faire évoluer les mentalités "Le système actuel de départs anticipés a tellement verrouillé les vannes que même les employeurs ont une très forte frustration, juge un fin connaisseur des questions de pénibilité. Ils ne peuvent pas avancer sur la prévention tant que ce point n’a pas été réglé." C’est effectivement cette question qui a bloqué les négociations sur la prévention de la pénibilité dans les entreprises comme dans les branches. "Le mot pénibilité convoque immédiatement la question de la compensation et des départs anticipés !
Posted on: Sat, 29 Jun 2013 14:05:53 +0000