Intervention de Jean-Pierre GORGES Assemblée Nationale – - TopicsExpress



          

Intervention de Jean-Pierre GORGES Assemblée Nationale – Mercredi 16 octobre 2013 Intervention de Jean-Pierre GORGES, député-maire de Chartres, prononcée lors du débat sur le budget 2014, mercredi 16 octobre 2013. Retrouvez la vidéo de l’intervention en cliquant sur ce lien ou en le copiant collant dans votre navigateur : dai.ly/x1631qb Monsieur le Ministre, J’ai le regret de vous dire que votre modèle ne marche pas. Il y a 18 mois, vous êtes arrivés aux affaires, vous aviez gagné et vous alliez nous montrer ce que vous saviez faire. Nous avons subi la leçon, nous avons quand même essayé de vous alerter lors de la discussion budgétaire de l’an dernier. La litanie du bilan a été votre seule réponse. Vous nous avez aussi fait sentir que vous étiez les meilleurs et les plus intelligents. Soit. Aujourd’hui, vous revenez nous voir avec un projet de budget 2014, en nous affirmant comme l’an dernier, qu’il est non seulement le meilleur, mais aussi le plus juste et donc le seul possible. Comme vous avez fait au moins une fois l’exercice, je vais me permettre de vous dire ce que j’en retiens, au moment où votre impopularité bat des records. Le vice fondateur de votre échec est simple : vous avez refusé de réduire tout de suite les dépenses publiques. Au contraire, vous avez créé par milliers de nouveaux fonctionnaires et multiplié les dépenses fiscales financées exclusivement par des impôts nouveaux. Les économies ? Vous en parliez, mais vous n’en avez jamais fait. Pourtant les seules exemples de réforme de l’Etat réussies à l’étranger, et parfois par vos amis, indiquaient toutes la même chose : pas de redressement des finances publiques sans diminution des dépenses publiques. Les Canadiens l’ont fait, les Suédois l’ont fait, les Suisses l’ont fait. Pas vous. Résultat : les impôts ont augmenté rapidement ; les déficits ont continué à croître, et le chômage aussi. Est alors venue la deuxième étape : le principe de réalité a repris le dessus, avec ses cortèges de licenciements. Vous avez découvert la crise. Les chefs d’entreprise se sont révoltés. Les plus grands d’abord. Puis les moyens, et aujourd’hui les auto-entrepreneurs, les plus petits. Après les acteurs, ce sont les contribuables qui l’ont senti passer. Pendant ce temps, vous avez prétendu assumer l’impopularité au nom de la justice fiscale. Et c’est sans doute au nom de cette justice fiscale que vous avez créé 1 million 300 000 nouveaux contribuables. Or ce sont les mêmes, au moins en partie, qui avaient déjà encaissé le choc salarial de la fin de l’exonération et de la défiscalisation des heures supplémentaires. Nous vous avions prévenu, mais vous avez préféré financer des emplois qui n’ont d’avenir que le nom. Aujourd’hui, nous arrivons à la troisième étape. Dans votre budget 2014, nous n’avons que 2 certitudes : les impôts vont continuer d’augmenter, beaucoup ; les seules économies lisibles que vous nous promettez vont frapper les collectivités locales, c’est-à-dire l’investissement public. Devant la révolte des contribuables, qui ne croient plus la première lettre de vos promesses, vous avez adopté une démarche en crabe. Vous supprimez des niches, mais vous créez des rustines. Vous supprimez une dépense fiscale, mais vous en créez aussitôt une autre, pour faire passer la pilule à telle ou telle catégorie. Vous créez quelques ingrats, et des milliers de mécontents. Personne n’y comprend plus rien. Les effets d’annonces contradictoires désorientent tout le monde. Vos électeurs restent chez eux, quand ils ne désertent pas pour les extrêmes. Aujourd’hui, le verdict est sans appel. Il est aussi sans issue : vous augmentez les impôts mais les recettes fiscales diminuent. 79% des français jugent vos impôts injustes. 72% les trouvent excessifs. 88% jugent que l’argent public pourrait être mieux dépensé. Vous avez inventé le plébiscite négatif. Alors, comme le Président de la République, vous nous dites que la reprise est au coin de la rue, que les résultats sont là. Et qu’avec les résultats, la confiance va renaître. Ce sont les mots même du président américain Hoover quelques mois après le déclenchement de la crise de 1929. Cet homme n’est pas resté dans l’histoire. Tous ceux qui ont vécu et travaillé dans l’économie réelle savent tout le contraire : c’est d’abord la confiance qui créée la croissance. Comme vous n’avez pas commencé à baisser les dépenses publiques, vous allez devoir ramer encore plus pour atteindre l’objectif de baisse des déficits publics que vous avez convenu avec l’Europe. Autant dire que nous pouvons prendre d’ores et déjà rendez-vous pour le débat budgétaire 2015. Nous aurions pu nous en douter : alors que la France ne connaissait pas la crise, alors que la croissance était à 4 %, Lionel Jospin et vous-même n’avez jamais engagé l’effort nécessaire de réforme de l’Etat. C’est pourtant quand tout va bien qu’il faut réorganiser. Je vous laisse donc l’excuse de la crise, même si vous avez été élu sur sa négation. En fait, vous aurez convaincu les Français d’une seule vérité : l’impôt est socialiste ! Jean-Pierre Gorges Député-Maire de Chartres Jean-Pierre Gorges Député-Maire de Chartres
Posted on: Thu, 17 Oct 2013 21:40:28 +0000

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