Italie/Migrations/Corne de l’Afrique Lampedusa : Des migrants - TopicsExpress



          

Italie/Migrations/Corne de l’Afrique Lampedusa : Des migrants aux mains de « mafieux racistes » (MFI/06/10/2013) Après le naufrage au large de Lampedusa, le 3 octobre dernier, dun bateau de migrants africains, Léonard Vincent, correspondant de RFI au Maroc, et spécialiste de la Corne de l’Afrique, explique les rouages de ces drames. Actuellement, « les passages sont plus dangereux, plus chers, l’attente est devenue plus périlleuse, explique-t-il. Les migrants sont aux mains, la plupart du temps, de mafieux sans scrupules et animés, il faut le dire, par un racisme terrible ». RFI : Léonard Vincent, malheureusement, ce genre de drame est régulier. Pouvez-vous nous citer quelques exemples similiaires ? Léonard Vincent : Le naufrage d’aujourd’hui est d’une ampleur exceptionnelle, mais pas un phénomène inédit. Déjà, en 2009, un navire qui transportait 200 migrants venant de l’Erythrée, ce petit pays d’Afrique de l’Est, avait chaviré au large de la Sicile. On n’avait compté qu’un seul survivant, un jeune homme qui avait pu raconter son histoire. Un an après, deux navires ont fait naufrage au même endroit. Près de 400 migrants, essentiellement Erythréens, Ethiopiens et Somaliens, ont péri en mer, dont une célèbre journaliste érythréenne et une athlète somalienne qui avait participé aux Jeux olympiques. Rien que la semaine dernière en Sicile, une quinzaine d’Erythréens se sont noyés au large des côtes en essayant de gagner le rivage à la nage. En plus d’être une épouvantable tragédie pour les victimes et leurs familles, c’est aussi un vrai drame pour la Sicile. Certains pêcheurs siciliens s’organisent pour surveiller la mer bien que la loi italienne leur interdise de porter assistance aux migrants clandestins. En 2008, par exemple, des pêcheurs tunisiens ont même fait de la prison à Agrigente, dans le sud de la Sicile, pour avoir secouru une quarantaine de clandestins en perdition. Et il faut rappeler que bien sûr, l’aide à l’immigration clandestine est un crime en Italie, comme d’ailleurs dans un certain nombre de pays européens. RFI : Ce jeudi, un Tunisien a été arrêté, soupçonné d’être un passeur. N’est-il pas un simple maillon de la chaîne ? L. V. : S’il s’avère que lhomme arrêté est bien le « passeur », il n’est en effet qu’un employé en bout de la chaîne qui, sans doute, aurait cherché lui aussi à obtenir l’asile en Europe. Il y a déjà eu des cas similaires. Les réseaux dont ferait partie cet homme sont très bien organisés et très riches. Une place sur l’un de ces bateaux de fortune - qui coulent régulièrement - coûte plusieurs milliers de dollars aux Africains. La somme évoquée par les clandestins survivants est souvent de 3 000 dollars, ce qui est considérable. Les enquêtes des associations de défense des droits de l’homme, et même de l’ONU, ont montré que les responsables de ces embarquements appartiennent pour la plupart à des réseaux mafieux transfrontaliers impliquant des Soudanais, des Libyens, des Tunisiens. Ils connaissent les routes pour traverser le Sahara. Il y a là certains trafiquants notoires de cigarettes, de drogue, d’armes... et aussi de migrants. Ces mafias bénéficient souvent de la complicité d’autorités locales payées pour fermer les yeux. Elles touchent parfois aussi une commission sur le prix et les rançons payés par les migrants. Il y a bel et bien un business très lucratif du trafic de clandestins sur toute la longueur de l’Afrique du Nord. RFI : Les pays européens ont tenté d’endiguer ce phénomène. Cela n’empêche pas ce genre de drame. Cela veut-il dire que les politiques ne servent à rien ? L. V. : Les politiques ne fonctionnent pas ou elles fonctionnent avec des effets pervers terribles. Le naufrage d’aujourd’hui, c’est une nouvelle manifestation épouvantable, très macabre, d’un problème qui n’a manifestement pas été correctement résolu par l’Europe, quand elle a décidé de fermer ses frontières maritimes avec le Sud. L’Europe a essentiellement délégué la répression de l’immigration clandestine aux pays des rives sud de la Méditerranée. Et tout cela n’a pas été préparé dans la profondeur, en réfléchissant à toutes les conséquences. Un exemple : l’Italie de Silvio Berlusconi avait donné, il y a quelques années, beaucoup d’argent à la Libye de Mouammar Kadhafi, pour moderniser sa flotte, ses garde-côtes. Une flotte chargée de contrôler le départ des embarquements clandestins. Les programmes d’assistance - financière et militaire - offerts aux pays d’Afrique du Nord, ont eu pour conséquence de rendre la vie extrêmement dure aux migrants massés sur ces rivages. Les passages sont plus dangereux, plus chers, l’attente est devenue plus périlleuse encore. Les migrants sont aux mains, la plupart du temps, de mafieux sans scrupules et animés, il faut le dire, par un racisme terrible. Le périple de ces migrants dure souvent plusieurs années. Et en Afrique du Nord, les Subsahariens constituent une main-d’œuvre bon marché, malléable et corvéable à merci. Ainsi, ils paient leur passage en travaillant au bénéfice de certains pays de passage. Donc, finalement, rien n’arrête réellement le flux de clandestins. Les opérations Frontex de l’Union européenne ne marchent pas. Au contraire, la vie impossible en Afrique du Nord désespère davantage les gens. Ils sont donc incités à prendre plus de risques pour passer vers l’Europe. RFI : Beaucoup de migrants d’Afrique de l’Ouest passent par le Maroc. Que font aujourd’hui les autorités ? L. V. : Le Maroc semble être en train de changer de cap. Après la publication, cet été, d’un rapport accablant du Conseil national des droits de l’homme, le roi Mohammed VI a annoncé, il y a quelques semaines, une nouvelle politique migratoire, avec la création d’un statut de réfugié, de demandeur d’asile. Le bureau du HCR à Rabat dit être enthousiasmé par ce revirement - tout en restant vigilant - mais c’est une première en Afrique. Des négociations sont en cours avec le HCR pour déterminer les procédures à suivre par le Bureau des réfugiés et apatrides qui a ouvert ses portes la semaine dernière à Rabat. En Tunisie ou en Libye, en revanche, rien n’a changé. Pendant la guerre civile, les milices rebelles ont chassé les migrants africains sous prétexte qu’ils servaient de milices supplétives au régime de Kadhafi, ce qui s’est révélé faux. Les migrants africains sont les grands oubliés du « printemps arabe ». En Egypte particulièrement, les Erythréens, les Ethiopiens et les Somaliens qui cherchent à passer en Israël sont traités comme des esclaves. Ils sont détenus dans des conditions assez effroyables par les clans bédouins dans le Sinaï. Et une fois en Israël, ceux qui ont survécu à cette effroyable traversée font d’ailleurs face à de nouvelles difficultés. Les autorités israéliennes se disent débordées, notamment par l’afflux d’Erythréens qui constituent –avec plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes, 30 000 est un chiffre qu’on cite souvent -, la plus importante communauté immigrée dans l’Etat hébreu. Propos recueillis par Alexandra Cagnard Dramatique naufrage d’un bateau de migrants à Lampedusa Rapport dAmnesty International 2013 : focus sur la situation des migrants dans le monde RFI
Posted on: Sat, 12 Oct 2013 00:51:20 +0000

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