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Jacques Ferron serait vraiment heureux des efforts déployés ces jours-ci par l’équipe du Festival international de poésie de Trois-Rivières pour saluer la mémoire de son ami Clément Marchand. De son vivant, André Laurendeau (1912-1968), journaliste et homme politique, a dit de lui : « On trouve peu de pages dans notre littérature qui aient cette plénitude et ce mouvement, peu de morceaux aussi admirablement composés, et qui, pourtant, ressemblent, par la nouveauté de l’image et le raccourci, à un grand tableau de primitif. » Roger Brien (1910-1999), membre fondateur de l’Académie des lettres du Québec, a, pour sa part, écrit : « Jamais peut-être un fils de chez nous n’a manié la langue avec plus de justesse et de sincérité. La prose de Marchand reste l’une des plus parfaites du Canada français, peut-être même la plus ciselée et la plus dense. » Pour la petite histoire, Clément Marchand et Gabrielle Roy ont été admis la même année à la Société royale du Canada (année académique 1947-1948). Pour donner une idée de l’homme, Marchand termine son allocution d’admission par ses mots : « … Aujourd’hui cette optique objective, ces idées simples et fécondes (celles de son professeur l’abbé Albert Tessier), n’ont plus besoin d’introduction. Tous s’en prévalent et s’en inspirent, et nos écrivains actuels, dans un effort louable de synchronisme et d’adéquation, achèvent de refouler les trop proches frontières, de déborder les cadres d’un provincialisme limitateur. Grâce à cet aiguillonnement de la conscience créatrice, nous sommes en voie de mieux comprendre l’essence de l’homme et la complexité du monde, et le jour sans doute approche où il jaillira de cette connaissance des œuvres plus largement humaines. Même si en cours de route, un écrivain évolue au point de connaître plusieurs manières, il assume le prolongement des états et des idées qui ont marqué ses débuts. Malgré son instinct de renouvellement et le désir de refléter le plus fidèlement possible son moi actuel, il ne peut échapper à ses premières impressions conscientes, à une vue initiale qui laisse en lui un prolongement durable. Et c’est à ce passé qui m’est cher, aux amitiés intellectuelles (Nérée Beauchemin, Alfred DesRochers, Albert Pelletier, Olivar Asselin, Harry Bernard, Claude-Henri Grignon, etc.) dont j’ai bénéficié, à cette atmosphère d’amour gratuit de la vie, d’émulation en la recherche d’un humanisme désintéressé que j’ai voulu, malgré la faiblesse de mes moyens, rendre un témoignage ému en ce jour de mon entrée à la Société royale. » Texte tiré du cahier de la Société royale du Canada, section française, no 5, année académique 1947-1948. Cette allocution suivait une introduction officielle faite par l’abbé Albert Tessier, préfet des études au Séminaire des Trois-Rivières où a étudié M. Marchand.
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 02:21:38 +0000

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