Jamais Michel Arsenault n’a voulu répondre directement devant - TopicsExpress



          

Jamais Michel Arsenault n’a voulu répondre directement devant la caméra aux questions des journalistes d’Enquête. Son porte-parole a même déjà dit à une recherchiste de Radio-Canada que son patron ne voulait plus jamais mettre les pieds dans l’édifice de Radio-Canada après la diffusion de nos reportages. Il n’a cessé de mettre en doute notre rigueur depuis le début de nos enquêtes. Il s’en est pris à nos méthodes, surtout l’utilisation des sources anonymes dans nos reportages. Il nous a traités de tous les noms. Il est allé jusqu’à faire des pressions directement sur nos patrons alléguant que nos reportages étaient sans fondement. Pourtant, il a fini par admettre que ça avait été une erreur de séjourner sur le Touch. « Autre temps, autres mœurs », a-t-il dit. Devant le tollé, le Fonds de solidarité, financé en grande partie par les fonds publics, a décidé de revoir ses règles de gouvernance. Mis au courant de l’existence d’un enregistrement entre son conseiller politique Gilles Audette et Ken Pereira discutant de la présence du crime organisé autour du Fonds de solidarité, Audette a tenté d’obtenir une injonction pour empêcher sa diffusion, en vain. Par la suite, Michel Arsenault et le Fonds de solidarité ont porté plainte à l’ombudsman de Radio-Canada contre nous, encore là sans succès, quoiqu’il en dise. Son ami Tony Accurso a aussi tenté de nous intimider en multipliant les poursuites contre nous, dont une sur le traitement de faveur que lui aurait réservé le Fonds de solidarité de la FTQ. M. Accurso a fini par abandonner ses poursuites civiles après avoir admis en cour que tout ce que nous avions dit était vrai. La FTQ a aussi voulu faire taire Ken Pereira, le premier qui a parlé dans cette histoire, en signant avec lui une entente l’écartant de postes de direction à la FTQ, contre un montant de plusieurs milliers de dollars, entente assortie évidemment d’une clause de confidentialité. M. Arsenault a continué à tout nier, notamment l’histoire diffusée en décembre 2011 d’un cadeau qu’il a reçu de Tony Accurso, soit un objet de chez Birks d’une valeur de plus de 12 000 $. La veille, le président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée, avait admis avoir bénéficié d’une cure d’amaigrissement dans une chic clinique allemande, toujours aux frais de M. Accurso. Mais aujourd’hui, M. Arsenault n’en peut plus. Alors que la commission Charbonneau a commencé à se pencher sur les résultats de l’enquête Diligence de la Sûreté du Québec et alors que d’autres médias y vont de nouvelles révélations, il a décidé d’aller jusqu’au bout dans sa démarche pour museler les médias. L’enquête de la SQ Après avoir admis il y a trois ans avoir été l’objet d’écoute électronique de la Sûreté du Québec, il dénonce les médias qui en font toujours état. Cette semaine, il a écrit au ministre de la Sécurité publique pour lui demander d’enquêter sur les fuites d’information émanant de la surveillance électronique effectuée par la SQ à son égard. Dans les heures qui ont suivi, le directeur général de la Sûreté du Québec a ordonné la tenue d’une enquête criminelle sur cette histoire. Après ça, on nous dira qu’il y a un mur de Chine entre la police et le politique! Y a-t-il eu des pressions « politiques » sur le directeur de la Sûreté du Québec pour qu’il obtempère aussi rapidement à la demande d’enquête de M. Arsenault? Que vont faire les policiers? Vont-ils écouter les conversations des journalistes? Vont-ils fouiller dans nos carnets d’adresses? Dans nos ordinateurs? Dans nos cellulaires? Vont-ils traquer nos sources? Les mettre sous filature, les accuser et les mettre en prison? Belle façon de faire taire nos sources et de nous intimider! Déjà dans les heures qui ont suivi la décision du directeur de la SQ de tenir une enquête, une de mes meilleures sources m’a demandé de ne plus lui parler. Sans les révélations de ces sources, il n’y aurait pas eu d’escouade Marteau. Il n’y aurait pas eu d’UPAC et encore moins de commissions Charbonneau. Le Fonds de solidarité serait toujours sous l’influence d’hommes d’affaires puissants, comme Tony Accurso. Il n’y aurait pas eu d’arrestations de maires ou d’entrepreneurs en construction sans scrupules. On n’aurait rien su de l’infiltration de la mafia dans l’attribution des contrats publics, notamment à Montréal. Nous paierions encore jusqu’à 30 % trop cher pour nos infrastructures. M. Arsenault se réclame du système d’une société de droit pour justifier cette demande exceptionnelle. Il oublie sans doute que ce système a fermé les yeux pendant très longtemps sur des crimes autrement plus graves que les indiscrétions de sources qui ont à cœur la justice et la vérité!
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 15:26:14 +0000

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