Je déconne à mille à l’heure Besoin de chialer comme une - TopicsExpress



          

Je déconne à mille à l’heure Besoin de chialer comme une madeleine. Des larmes chaudes et salées, de la morve plein la tronche, des pleurs pareils aux lamentations du vent. Envie d’une accolade paternelle pour extirper ma perdition dans l’immensité. Las. Sans ressort. A la recherche de rien. Même pas semblant. Je n’adhère à rien. Rien de rien. Sans trace, sans ailleurs. Sans colère. Le pain reste farine. Ramolli à l’extrême. Tout est flasques. Je n’ai pas de place à ma place. Regonfler un gars jusqu’il soit grand format : un secret qu’on ne peut pas partager avec personne. Nécessite de sortir du ghetto du langage enfermé, nécessité de chercher un langage multiplié comme l’est celui de la rue, avec ses personne passagères, qui s’entrechoquent, s’entrecroisent, s’arrêtent discutent, se reflètent l’une dans l’autre, essayant de rapatrier la parole de l’exil, nécessite de s’enraciner dans les lopins de vie, dans les formidable réceptacles d’imaginaire qu’ils contiennent. Lutter contre le langage appauvri, humilié, appauvri. Puiser dans l’intérieur de chaque phrase le mot qui cogne, les mots qui jurent, qui conjurent l’outrage. Qui décide du sens ? On sort quand les autres rentrent. On poursuit le croissant dans le ciel jusqu’à ce qu’il devienne lune. On achète aux arbres leurs ombres et on crie derrière le vent pour l’effrayer : Barbar , Tatar, Clochar, Jajar, Sarsar, Harhar … On marche à petits pas, comme des félins, sans bruit, de peur que les pierres se réveillent. Les feuilles mortes ressuscitent les poussières, s’effarouchent, se camouflent, sèment la panique. Je suis celui qui déconne dans le fond de la classe. Celui qui se paie la prof. L’inconsolable contrarié. Taoufik Ben Brik
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 17:16:43 +0000

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