Journal de Jeanne, fragment JJ VIII, 5-42 Est-ce la Providence, - TopicsExpress



          

Journal de Jeanne, fragment JJ VIII, 5-42 Est-ce la Providence, l’Univers ou les Parques qui m’ont aiguillonnée vers ce destin que je n’avais pas prophétisé malgré mes dons incontestables de voyance ? Ma quête spirituelle m’a contrainte à un détour lorsque j’ai découvert au mois de mai 2008 l’ouvrage - Écrits gnostiques - publié aux Éditions de la Pléiade dans une librairie à Ottawa. Je fus saisie d’émerveillement à la lecture du texte intitulé L’Ogdoade et l’Ennéade. Déjà cinq années à essayer de déchiffrer et comprendre des textes, la plupart hermétiques. Depuis, j’ai accumulé quantité de livres « bibliques » et je les ai organisés en une bibliothèque. Dans l’un de ces ouvrages dits bibliques, j’ai été témoin d’une querelle byzantine entre le philosophe Celse, auteur du - Discours véritable - et l’un des plus grands Pères de l’Église, un dénommé Origène, qui lui a répondu dans le - Contre Celse -. Le philosophe Celse reprochait beaucoup de doctrines aux chrétiens ; entre autres, il les accusait d’avoir trahi les enseignements de Platon. C’est un conflit épique que le jésuite Michel Fédou raconte dans sa thèse de doctorat intitulée - Christianisme et religions païennes - ouvrage captivant que j’apprécie grandement. J’y ai appris, entre autres, que l’auteur païen Celse démontrait la création du monde en dessinant des diagrammes alors que le Père chrétien Origène préférait les échelles. Ce qui a beaucoup attiré mon attention dans les propos de Celse c’est qu’il avait identifié sept démons archontes et les décrivait : Le premier est figuré sous la forme d’un lion. Le suivant, le second est un taureau. Le troisième est un amphibie aux sifflements horribles. Le quatrième a une forme d’aigle. Le cinquième a la face d’un ours. Un ours ! Il y a une vingtaine d’années, j’ai rêvé d’un ours qui m’avait déclaré : « The bear began dancing ». Récemment, j’ai été déconcertée de trouver dans le jeu de Tarot de Jean Noblet, réédité par le regretté cartier français M. Jean-Claude Flornoy, la dame de l’arcane la Force ouvrant la gueule d’un ours et non celle d’un lion, comme à l’accoutumée. J’avoue ici que ces recherches bibliques entreprises émanent de la contemplation quotidienne de l’arcane du Monde dans le Tarot de Marseille. Bien entendu, en tant que profane, mes lectures m’amènent à faire des rapprochements hasardeux. Je suis « une chrétienne débordante d’imagination » (Meier). Des questions obsédantes me privent de la paix intérieure. Ainsi selon l’évangile de Luc, chapitre 8, verset 2 et celui de Marc, chapitre 16, verset 9, Jésus aurait délivré Marie-Madeleine de sept démons. Que symbolisent ces sept démons ? Les péchés capitaux ? D’abord, qui a mentionné en premier les péchés capitaux ? Je me souviens avoir déjà lu que les sept péchés capitaux correspondaient aux sept sphères planétaires que connaissait le monde antique. Le Soleil serait associé symboliquement à l’orgueil, la Lune à la paresse, Mercure à l’envie, Vénus à la luxure, Mars à la colère, Jupiter à la gourmandise et Saturne à l’avarice. Jésus en délivrant Marie-Madeleine de sept démons aurait-il accompli auprès d’elle une sorte d’initiation, lui offrant la grâce de retourner vers l’Ogdoade ? Dans les Écrits gnostiques, page 940, dans sa notice, M. Jean-Pierre Mahé écrit : « […] Mais d’autre part, tout l’élan de notre texte (L’Ogdoade et l’Ennéade) est commandé par la croyance hellénistique dans le déterminisme astral. S’élever jusqu’à l’Ogdoade, cela signifie d’abord se libérer de l’influence des sept sphères planétaires de l’Hebdomade, pour accéder au monde supérieur où réside le divin ». En premier lieu, il faut s’assurer de l’intégrité de ces textes et ensuite y croire. Ces écrits renferment tant de variantes qu’une chrétienne débordante d’imagination s’affole, risquant de perdre l’esprit et de sombrer dans un puits sans fond. Pourquoi ai-je emprunté cet itinéraire ? Itinérante ou égarée ? J’aurais besoin d’un guide pour les égarés. Une lueur d’espoir jaillit. J’ouvre un recueil de poésie de Marc Alyn et j’en lis quelques lignes : « Te revoici argile entre les mains de Dieu » et la chute n’a pas lieu. Je suis embarrassée de dévoiler un secret. Même si je suis attachée aux énigmes, aux symboles et aux signes, je m’accommode de la diversité des croyances vu que j’en ai peu. Des Massorètes qui recréent le monde avec des voyelles, de savants exégètes qui intervertissent celles-ci au gré de leurs croyances, soixante-douze sages qui traduisent la Torah en grec, à l’unisson sous l’inspiration divine, les manuscrits de Qumrân et les Écrits gnostiques me font perdre mon bulgare et plus cruellement ma foi en Dieu ! Je chemine sur une voie encombrée de mystères afin d’inverser mon regard naturel. Je me pratique à suspendre les errances de ma pensée, en chasser les ombres, ainsi, renverser mes idoles. Pourquoi occuper mon temps à déterrer les mots, à tenter de séparer le bon grain de l’ivraie toxique ? « Avant même de me former dans le ventre maternel », l’Éternel m’a-t-il prédestinée à l’élection divine ? Pour cela, il me faudrait avoir la foi en l’Évangile. Comment savoir si je ne suis pas damnée de toute éternité ?
Posted on: Mon, 07 Oct 2013 01:28:37 +0000

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