Journal la Voix de l’Enseignant n° 190 - TopicsExpress



          

Journal la Voix de l’Enseignant n° 190 Vendredi 13 septembre 2013 Notre Devise : Education de qualité ! Notre combat : Pour des conditions de travail et de vie améliorées ! Burundi – Education Des avis controversés sur l’opportunité de l’Ecole Fondamentale Le ministère se déploie pour démentir l’étude du professeur Libérat Ntibashirakandi sur l’école fondamentale au lieu de surseoir à la réforme en vue de mieux se préparer pour son introduction dans le futur. Le directeur du Bureau d’Etudes des Programmes de l’enseignement de Base continue à dire que les préparatifs vont bien alors que même l’école primaire de Kabondo qui se trouve dans les enceintes de son bureau les salles de cours ne sont pas couvertes, ne sont pas pavées, n’ont pas de pupitres, de tableaux, …. Pour lui, avant lundi le 16 septembre 2013, jour de la rentrée scolaire, tous ces travaux seront effectués et tout ce matériel disponible. Quel rêve ! Pendant que la deuxième session de formation destinée aux futurs enseignants qui vont dispenser les enseignements de l’Ecole Fondamentale, session étalée sur cinq jours, du 9 aux 13 courants, les appréciations sur l’opportunité de la réforme mise en œuvre ne sont aps convergentes. Les enseignants confessent ne pas être prêts, l’Etat veut les faire humilier. Certains enseignants bénéficiaires de la formation disent n’être pas outillés pour mettre en œuvre, dès la rentrée des classes prévue pour le 16 septembre, les acquis méthodologiques dont ils ont bénéficié. Une formation de cinq jours seulement, est loin de répondre aux attentes des stagiaires qui, selon eux, la matière qui a fait objet d’apprentissage, est quantitativement, inversement proportionnelle à la durée de formation. Cette formation longuement attendue depuis le début du mois d’août et initialement programmée pour deux semaines, vient d’être organisée et écourtée sur une semaine avant la rentrée scolaire .Il est clair comme l’eau de roche que tout vient de se faire dans la précipitation et les indices de celles-ci sont multiples. D’abord, aux enseignants invités à la formation, il a été demandé de se présenter avec le cahier de notes qu’ils ont reçu en début de la première formation pendant les vacances de Pâques. Dans les usages, le matériel à utiliser est distribué à chaque formation. La formation, en province de Ngozi a démarré le mardi car au premier jour, les organisateurs se sont avisés qu’il fallait procéder au remplacement des enseignants du niveau universitaires par ceux du niveau D7.La raison est que les calculs faits, un déficit en enseignants au secondaire serait criant après l’affectation des enseignants qualifiés au fondamental. Il reste que les enseignants remplacés sont en train de réclamer leur per diem pour la journée de lundi. L’étonnement a été si grande chez les stagiaires, d’apprendre que la grille horaire des cours pour les classes du fondamental sera unique et fixe pour toutes les classes sur l’étendue nationale. Les deux enseignants qui partageront une classe de 7ème fondamentale auront chacun une charge de dix-sept séances de prestation mais n’auront pas de journée de préparation à domicile, connue sous l’appellation de congé pédagogique, comme il est de coutume dans le cursus du secondaire. Une autre nouveauté qui a surpris les enseignants c’est que tous les participants sont formés sur les manipulations méthodologiques de toutes les disciplines, indistinctement des cours groupés que l’on sera appelé à dispenser. Les organisateurs de la formation ont justifié cette prévision par le fait que les deux enseignants se présenteront en classe du début à la fin de la journée. L’un sera animateur pour les cours faisant objet de ses attributions, l’autre l’assistera .Ils seront si complémentaires qu’en cas d’empêchement de l’un, l’autre dispensera toutes les matières prévues pour toute la journée. Les enseignants formés se plaignent qu’ils soient ainsi surestimés. Ils ne comprennent pas comment un enseignant spécialisé en langues pourra suppléer son collègue spécialisé en mathématiques et sciences. Les enseignants estiment plutôt que c’est là l’une des meilleures façons de faire humilier les enseignants par les apprenants. Car il est loin d’être évident que même à l’intérieur du groupe des quatre langues, l’enseignant ait la compétence de les enseigner toutes de façon optimale. Pour enseigner une langue, il faut au préalable la parler et l’écrire, bref, savoir communiquer dans cette langue. Sinon, comment un enseignant dont les connaissances en Swahili se limitent aux simples salutations pourra dispenser un cours à un apprenant ayant cette langue comme langue maternelle ? Les institutions de l’Etat trouvent non fondées les inquiétudes des enseignants. La ministre ayant l’enseignement de Base et secondaire dans ses attributions, ainsi que le Directeur du Bureau d’Etudes des Programmes de l’Enseignement de Base (BEPEB) se disent confiants quant à la réussite de la réforme. Ils disent que le processus d’étude de cette politique nationale a respecté les normes à travers les diverses consultances et validations. Cette réforme aura bénéficié de plusieurs analyses et bénédictions par des personnes expertes et autorisées. De surcroît, l’Ecole Fondamentale vient pour répondre au souci d’harmonisation de l’Education avec le système des autres pays de la communauté Est-africaine qui seraient déjà en avance depuis plusieurs années et où a fait preuve le système en adoption. Quant aux inquiétudes soulevées par les enseignants formés qui qualifient les notions apprises d’indigestes, le directeur du BEPEB indique que chaque nouveauté comporte des difficultés et est sujette aux hésitations et tâtonnements. Pour lui, il est normal qu’une réforme comme l’Ecole Fondamentale expose les enseignants aux difficultés d’adaptation à la pédagogie de la centration sur l’apprenant, une pratique nouvelle qui ne rentre pas dans la routine où ont versé les enseignants pendant des décennies. Les enseignants devront s’adapter à la nouvelle approche et surtout pratiquer la pédagogie de la construction et celle des groupes. Les enseignants d’aujourd’hui et de demain sot appelés à être des animateurs, des guides et non des dispensateurs de savoir que les élèves digèrent passivement. Chaque enseignant travaillera en collaboration avec le deuxième enseignant qui l’aidera dans ses tâches, ce qui constitue une facilité. Une étude a fait découvrir le mensonge : l’EAC n’a pas un système unique ! Un spécialiste des questions de l’Education, un burundais exerçant à l’Université Libre de Bruxelles, le professeur Libérat Nibashirakandi, à l’issue d’une recherche menée sur le système de l’Ecole Fondamentale, considère non fondée l’argument de l’harmonisation du système éducatif burundais avec celui des quatre autres pays de la communauté Est africaine. Il fait savoir qu’il n’existe pas un système éducatif unique et partagé par les autres pays de la communauté. Exemples à l’appui, il informe que l’enseignement au Rwanda repose sur une durée de 6 ans pour le primaire et 6 ans pour le secondaire. Au Kenya le primaire porte sur 8 ans mais bientôt il pourrait adopter le système rwandais. En Tanzanie, le primaire est organisé sur 7 ans et le secondaire sur 6 ans. Au regard de tous ces systèmes, le professeur Libérat considère que le système de l’enseignement burundais dont le primaire va s’étendre sur 9 ans est atypique et ne s’apparente nullement à aucun des systèmes des pays Est africaine où chaque pays fait cavalier seul. En attendant, les futurs enseignants du fondamental attendent presque désarmés, la peur au ventre, comment ils vont mettre en marche cette grosse machine qu’est l’enseignement sous la version fondamentale. AT Burundi – Education La société civile est préoccupée de l’improvisation de l’école fondamentale Les organisations de la société civile ne cessent de s’exprimer quant à la mauvaise préparation de l’école fondamentale. Le cadre pour la conscientisation de l’enseignant et de professionnalisation de son métier, « C.E.P.M » en sigle dans une déclaration rendue publique le 10 septembre 2013 fait savoir que les enseignants n’ont pas été préparés pour enseigner dans l’école fondamentale qui débute avec cette année scolaire 2013-2014. Cette association constate avec regret que même la formation que les enseignants sont entrain de suivre n’est pas une formation disciplinaire. C’est une formation sur le fonctionnement de ce nouveau système d’enseignement, ce qui ne les aidera en rien du point de vue de connaissance parfaite des disciplines d’enseignement. Or, la première condition indispensable pour bien enseigner est que le pédagogue connaisse la discipline qu’il enseigne. Le « C.E.P.M » réalise avec consternation que les enseignants n’avaient pas été préparés dès le départ pour enseigner à l’école fondamentale. Le cadre de conscientisation de l’enseignant et de professionnalisation de son métier reste persuadé que pour assumer une responsabilité quelconque, il faut avoir l’assurance que l’on est maître de soi. Le découragement le plus profond est celui qui nait de la conviction de « ne pas pouvoir», fait remarquer cette association. Selon elle, le système éducatif burundais souffre depuis longtemps d’un manque du personnel enseignant qualifié et ce manque risque de perdurer si rien ‘est fait dans l’immédiat. L’école fondamentale qui débute avec dans une semaine comptera deux enseignants par classe qui seront titulaire de tous les cours prévus. Ce pendant, ces enseignants n’avaient pas été préparés dès le départ pour réaliser une telle tâche. Ceux qui ont eu la chance d’accéder à l’enseignement universitaire se sont spécialisés dans une discipline bien précise telle que le prévoit l’organisation de l’enseignement supérieur au Burundi actuellement. Croire qu’un enseignant de français serait à mesure d’enseigner à mesure de dispenser l’Anglais, le Kiswahili et le Kirundi ou vice-versa serait se tromper, fait remarquer le « C.E.P.M ». Une autre préoccupation de cette association, est que l’enseignement supérieur, organe de préparation des enseignants du secondaire, continue à fonctionner de façon classique c’est –à-dire formation disciplinaire spécifiée, ce qui maintient l’école fondamentale dépourvue du personnel qualifié à jamais. Le C.E.P.M conclut en disant que le manque de planification en matière de la préparation intégrale des enseignants est un signe éloquent qui témoigne que l’importance de l’enseignant est ignorée au Burundi. Selon elle, oublier l’enseignant, c’est oublier le pilier de l’éducation, elle–même le pilier du pays. Depuis longtemps, on a tendance à croire que pour être enseignant du secondaire, il suffit d’avoir fréquenté l’enseignement universitaire quelque soit la filière de formation. C’est pourquoi la plupart des burundais y compris les enseignants pensent que l’enseignement n’est pas une carrière.DH Burundi – Education A Ngozi, d’autres bénéficiaires de la formation pour le fondamental entrent dans le jeu Ce sont les D6, A2, A3,…qui sont en train de suivre la formation pour occuper les classes au fondamental. Et ceux-là n’avaient pas bénéficié de la formation du mois d’avril 2013. On patauge. Dans la province scolaire de Ngozi, les initiés d’avril au fondamental ne suivent plus la formation de ce mois de septembre. Pour cause, les directeurs se sont plaints qu’ils n’auront pas d’autres enseignants pour remplacer les enseignants de niveau ENS et IPA III, qui seraient partis pour enseigner dans le fondamental. Le vendredi 6septembre 2013, au cours d’une réunion du directeur provincial de l’enseignement avec les directeurs d’établissement, la décision de laisser les enseignants de l’ENS et de l’IPA III a été prise. L’on a fait recours à tous ces gens là des secrétariats, peu importe la qualification. Depuis mardi 10 septembre, les futurs enseignants du fondamental suivent les cours de sensibilisation. Parmi eux se trouvent des gens qui travaillaient dans l’administration des niveaux différents et souvent inférieurs au diplôme D7. Il se trouve alors des D6, A2, A3,…. Et ceux-là n’avaient pas bénéficié de la formation du mois d’avril 2013. Ceci pour montrer à quel point le fondamental n’est bien étudié. Ceci s’est fait à Ngozi où peut-être le directeur provincial de l’enseignement serait clairvoyant quant à l’occupation d’autres salles de cours au-delà de la 7ème fondamentale ou encore, qu’il peut prendre une décision différente de celles des autorités du ministère au niveau central par sa position ou son influence au niveau du parti présidentiel. Ailleurs les directeurs d’établissement se trouvent dans l’incapacité de trouver des gens qui enseigneront dans les autres classes autre que la 7ème fondamentale. Pourquoi le gouvernement veut se cacher derrière une réforme qui ruinerait toute une nation ? RR
Posted on: Fri, 13 Sep 2013 17:34:39 +0000

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