Journalistes tués au Mali : la piste Aqmi explorée Les - TopicsExpress



          

Journalistes tués au Mali : la piste Aqmi explorée Les circonstances qui entourent lenlèvement et lassassinat des envoyés spéciaux samedi de RFI à Kidal demeurent très mystérieuses. 1 - Aqmi et les djihadistes sont-ils responsables? Laurent Fabius a affirmé dimanche que les auteurs étaient les «groupes terroristes qui refusent la démocratie». Sans les nommer, le ministre des Affaires étrangères désigne comme responsables al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ou une autre des mouvances salafistes qui gravitent dans le nord du Mali comme le Mouvement pour lunicité et le jihad en Afrique de lOuest (Mujao), une mouvance plus ou moins fondue dans al-Mourabitoune, la faction dirigée par lAlgérien Mokhtar Belmokhtar. Ces islamistes, délogés par loffensive française dans le nord du Mali lhiver dernier, se réorganisent ces derniers mois. Ils ont les moyens et la détermination pour mettre au point cet enlèvement qui demandait une certaine planification et des renseignements. «Si des islamistes sont à lorigine de ce drame nous le saurons très vite car, comme tous les mouvements politiques, ils revendiquent leurs actions», remarque un diplomate. Les soupçons, dans une moindre mesure, peuvent aussi se porter vers les rébellions autonomistes ou indépendantistes regroupant des Touaregs dont Kidal est la capitale. Le Mouvement national de libération de lAzawad (MNLA), un groupe laïque, est très présent dans la ville, quil contrôle officiellement. Le Haut Conseil pour lunité de lAzawad (HCUA) est là lui aussi. Tous deux ont fermement condamné les meurtres dans des communiqués. Mais ces groupes ne sont que peu hiérarchisés et disciplinés. Or, à leur base, on trouve beaucoup dhommes ayant des liens avec Ansar Dine, le mouvement touareg proche dal-Qaida. 2 - Ces meurtres sont-ils liés au versement éventuel dune rançon contre la libération des otages dArlit? «Il y a une forme de prolongement entre ces deux événements qui nous oblige à nous interroger sur ce point», confesse un bon connaisseur du dossier. La remise en liberté des quatre otages se serait faite contre des contreparties dont notamment une rançon. Comme toujours dans ces cas-là, les sommes ne vont pas quaux seuls ravisseurs, mais elles irriguent aussi une foule dintermédiaires, «daides» et de petites mains. Et elles suscitent de fortes envies et de fortes jalousies. Certains ont pu se sentir grugés de ne pas avoir touché ce quils pensaient être leur dû. Ils se seraient alors vengés de la France et des bénéficiaires du pactole en tentant à leur tour denlever des Français ou en organisant ces assassinats. Selon un officiel malien, il nest pas non plus à écarter que Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes aguerris et professionnels, aient au cours de leur enquête découvert des informations gênantes sur certains gagnants du marché autour des otages. Ils auraient alors été tués pour éviter quils ne révèlent leur scoop. La tuerie peut aussi trouver son origine dans les concessions politiques accordées ces derniers jours à certains chefs touaregs. Si rien ne prouve que les blancs-seings donnés par Bamako lont été à la demande de la France, la plupart des Touaregs en demeurent persuadés. Or les Touaregs sont très divisés. Comme pour largent, des mécontents auraient pu chercher à déstabiliser la région en ordonnant ces enlèvements. 3 - Quel est lobjectif recherché par les assassins? Si la responsabilité des islamistes devait être établie, le message serait sans ambiguïté. Ils démontreraient là que leur capacité de nuisance est loin dêtre anéantie, quils continuent de représenter une force et un danger alors que le pays doit organiser des élections législatives le 24 novembre. En dautres termes, quAqmi, en dépit de ses récents revers, affirmerait là avoir toujours des ambitions dans le nord du Mali. La piste de meurtres en forme de règlement de comptes sur fond de vengeance financière ou politique est plus complexe. Il faudrait alors du temps pour décrypter les raisons et les réseaux au sein des relations nébuleuses entre les différentes communautés du nord du Mali. 4 - Les reporters ont-ils été capturés pour être tués? Lhypothèse dun rapt ayant mal tourné a été privilégiée par la plupart des responsables touaregs dans un premier temps. Depuis, face aux indices accumulés, cette piste perd de son intensité. «Il ny a pas de certitudes pour linstant, mais il semble que lon ait affaire à des exécutions planifiées», expliquait «avec prudence», une source française.
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 18:32:55 +0000

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