Jésus, la Rupture [Par Jean Claude Barreau] Rabbi non - TopicsExpress



          

Jésus, la Rupture [Par Jean Claude Barreau] Rabbi non conformiste, prophète plein d’autorité, Jésus, en même temps qu’il annonce l’urgence du Royaume, dévoile progressivement sa mission. Il en vient à assumer le messianisme de ses contemporains. Certes, avec beaucoup de précautions et en se démarquant sans cesse des demandes trop politiques des disciples et de la foule (nous avons déjà évoqué cette attitude de discrétion qu’on appelle le « secret messianique »), mais sans ambiguïté. Les gens sentent très clairement que Jésus est plus qu’un rabbin, qu’il est autre chose qu’un prophète à la manière de Jean Baptiste. Ils se posent à son sujet cette question que l’on trouve souvent dans nos textes : « Qui est cet homme ? » (Marc 4,41), le mot de « Messie » étant la réponse qui leur vient naturellement sur les lèvres. Jésus connaît les équivoques contenues dans cette définition. Il commence donc par se dérober (secret messianique) mais, implicitement, il se conduit avec l’autorité du Messie. Deux fois même, dans l’intimité, il en assume pleinement le titre. -Avec la Samaritaine, femme hérétique à laquelle, fatigué du chemin, il avait demandé à boire, assis sur la margelle du puits dans lequel elle venait puiser l’eau. Il avait découvert en elle, cette pécheresse aux cinq maris (« et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari », un cœur si pur qu’à sa profession de foi : « je sais que le Messie, celui qu’on nomme le Christ, doit venir »), il n’avait pu se retenir d’avouer : « je le suis, moi qui te parle » (Jean 4, 5-27). - Avec ses disciples, qu’il interroge : « Qui suis-je au dire des gens ? » (Marc 8,24-31) et qui lui détaillent les diverses opinions ayant cours à son sujet : « Jean Baptiste revenu-le nouvel Elie- quelqu’un des prophètes... », il avait fini par poser la question décisive : « Et pour vous, qui suis-je ? » Prenant la parole au nom des douze, Simon- Pierre lui avait alors répondu : « Tu es le Christ. » - « Christ » est l’un des titres traditionnels du Messie. C’est une expression des écritures qui signifie « le consacré », celui qui a été « oint » d’une onction d’huile, comme les Rois d’Israël. Ce titre indique clairement qu’on attend du Messie la « Royauté ». « Christ », ce titre messianique deviendra comme le nom de famille de Jésus : « Jésus- Christ », et donnera naissance au nom générique de ceux qui croiront en lui : « chrétiens ». La rupture avec la Cashrout La Cashrout consiste à manger selon les préceptes de la loi juive, la Halakha Halakha Loi juive religieuse basée sur le Talmud et les décisionnaires rabbiniques. Littéralement cela veut dire "marcher", la marche à suivre ou la loi en mouvement… Il existe de nombreux débats jurisprudentiels dans la Halakha qui n’est pas un système uniforme. La Cashrout constitue l’un des aspects essentiels du judaïsme. Dès les débuts de sa vie biblique, nous voyons Jésus disputer avec les prêtres du temple, les docteurs de la loi et les pharisiens. C’est qu’en effet le Christ est amené à prendre de plus en plus de distance avec les règlements minutieux et les interdits édictés par les scribes. L’observance de cet ensemble de règles, qu’on appelle aujourd’hui la casherout, était déjà caractéristique du judaïsme au temps de jésus. Marc, l’évangéliste, écrivant pour des Romains qui ne comprennent rien à cela, se voit obligé de le leur expliquer. « Les pharisiens, en effet, et le commun des juifs ne mangent pas sans s’être lavé les bras jusqu’au coude, et ils ne mangent pas sans s’être aspergés d’eau, et il y a beaucoup d’autres pratiques qu’ils observent : lavage des coupes, cruches ou plats, etc. » (Marc 7,1-5). Les règles de pureté Concernant les préceptes sur des personnes, elles sont les premières violées par Jésus. Pour les pharisiens, seuls les vrais croyants étaient purs, et encore à condition qu’ils fussent de stricte observance. Les goyim (païens) étaient impurs, mais aussi les simples gens que leur métier rendait incapables d’observer à la lettre les multiples prescriptions rituelles : les paysans, les marins-pêcheurs, sans parler des publicains ou des filles 6 de joie. On ne devait ni accepter leur invitation, ni les recevoir chez soi, ni même entrer chez eux. Les prêtres romain Pilate, un goy évidemment, n’entrèrent pas dans le prétoire pour ne pas se souiller, constate Jean, ce fut Pilate qui sortit » (Jean 18, 28-29). Les pharisiens ne sont pas contents quand Jésus accepte l’invitation de publicains ou « sans -loi » : « Pourquoi mange-t-il avec ces gens là ? » (Marc 2,16) demandent-ils, obligeant le Christ à leur répondre : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ! » (Marc 2,17). Jésus ne fait pas de discrimination : il dîne chez le publicain, entre chez le centurion romain et se laisse essuyer les pieds par la prostituée. Les rites de pureté concernant les aliments font sourire le Christ, il ne leur attache aucune importance. Il ne pratique pas, avant de manger, les rites de purification prescrits et n’oblige pas ses disciples à les pratiquer, s’attirant cette question des docteurs : « Pourquoi tes disciples prennent-ils leur repas avec des mains impures ? » (Marc 7,1-2). Il ne mange pas casher. Comme le hallal pour l’islam, la prohibition du porc, la nécessité d’égorger les animaux et de les vider de leur sang avant d’en consommer la viande sont exactement les mêmes en Israël et en Islam. L’hindouisme, issu pourtant d’une autre culture, confrère lui aussi une importance extrême aux rites de pureté alimentaire. Jésus, au contraire, a décidé de manger n’importe quoi. Mieux, il prend à ce sujet la foule à témoin, ajoutant le scandale à la non-observance : « Ecoutez-moi, vous tous, et comprenez-moi bien : il n’est rien d’extérieur à l’homme qui pénétrant en lui puisse le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur. » Quand ils furent rentrés dans la maison, à l’écart de la foule, ses disciples, troublés, l’interrogèrent sur ce qu’il avait dit, et il insista : « Vous aussi, vous êtes à ce point sans intelligence ! Ne comprenez vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le rendre impur, parce que cela ne pénètre pas dans le cœur, mais dans le ventre, puis s’en va aux lieux d’aisance ! » « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur. Car c’est du cœur de l’homme que sortent meurtres, cupidités, mépris, envies, méchancetés, diffamations,…, ces mauvaises choses sortent du dedans de l’homme ; elles ne viennent pas de l’extérieur » (Marc 7, 14-23). Et l’évangéliste de souligner : « Ainsi, il déclarait purs tous les aliments. » Il y a là en effet un progrès radical en matière de religion : d’abord, comme le Paradis (le Royaume), l’Enfer est au-dedans de nous : ensuite, le formalisme est rejeté. Les rites de pureté alimentaire, générateurs de bonne conscience et d’hypocrisie, sont un carcan insupportable pour l’homme, et l’histoire doit remercier Jésus d’en avoir montré l’inutilité : quelle liberté chez ce prophète ! Sa souveraine distance par rapport aux préjugés des siens est surprenante. Et l’on voit à quel point il est à mille lieues des élucubrations des moines de Qumrân, peurs entre les purs ! Le Sabbat Dès ses débuts également, Jésus se heurte aux pharisiens à propos de l’observance du sabbat. Certes, le Christ se conforme au repos du septième jour, mais refuse de ses laisser ligoter en même temps pas les multiples prescriptions des scribes qui interdisent aux Juifs de lever ce jour-là le petit doigt, tombant ainsi dans le ridicule. Les pharisiens protestent quand ils voient les disciples arracher des épis de blé et les manger le jour du sabbat : « Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n’est pas permis ? » (Marc 2,23-24). La question est d’importance. Le sabbat était, est encore, l’institution la plus sacré d’Israël, et son observance scrupuleuse était, est encore, impérative. Jésus conteste à de multiples reprises cette stricte observance qui conduit à des situations absurdes et à l’hypocrisie : « Lequel d’entre vous, si sa brebis vient à tomber dans un puits le jour du sabbat, hésitera à l’en retirer ? (Matth.12, 11) Jésus finit par assener aux docteurs de la Loi cette phrase définitive : « le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » - et il ajoute, prétention inouïe : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Marc 2,27-28). Jésus finit par assener aux docteurs de la loi cette phrase définitive : « le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour l’argent, etc. Les institutions, fussent-elles sacrées, sont nécessaires ; pour Jésus ce ne sont que des moyens. Le Temple Jésus conserve la même ligne de conduite en ce qui concerne le Temple de Jérusalem. Il y va souvent faire ses dévotions, mais il en pense ce que déjà en pensait le prophète Isaïe : « Cessez de m’apporter des offrandes inutiles, dit Yahvé, leur fumée m’est en horreur. Je hais vos fêtes et vos mains pleines de sang. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux. Le sacrifice qui me plaît est le suivant : secourir l’opprimé, être juste pour l’orphelin ; rechercher le droit » (Isaïe1, 13-17). La localisation du temple de Salomon est pour lui secondaire, blasphème suprême qui sera retenu contre lui lors de son procès. A la Samaritaine qui lui dit : nos pères ont adoré en Samarie et vous, vous dites que c’est à Jérusalem que l’on doit adorer, Jésus rétorque ces phrases importantes (par leur facture et leur style, certainement des ipsissima verba) : « Crois-moi, femme, l’heure est venue où ce n’est ni sur cette montagne de Samarie ni à Jérusalem que l’on devra adorer... Les vrais adorateurs adoreront le Père, en esprit et en vérité » (Jean 4,20-23). « En esprit et en vérité »... La religion « en esprit » s’oppose évidemment à celle qui préfère la lettre de la cashrout à l’esprit du judaïsme. Mais l’homme étant pécheur ne saurait être approché de DIEU sans un sacrifice pour le péché. Une victime figurait à l’avance le sacrifice de CHRIST, maintenant accompli pour jamais, «une fois pour toutes». Il ouvre le chemin à l’adorateur, assure son approche (Héb. 10:16-20). Et enfin le croyant ici-bas, faillible et toujours exposé à la souillure, a besoin que soit toujours rappelée devant Dieu la valeur de cette offrande de CHRIST, par laquelle il est sanctifié, rendu propre à se présenter devant Dieu : un tel rappel fait partie des fonctions de sacrificateur, et c’est ce que fait pour nous l’intercesseur divin, Christ lui-même. Cette intercession a lieu, non pour obtenir au croyant la justice et la paix avec DIEU — elles lui sont acquises sans retour, par la rédemption — mais pour l’en faire jouir effectivement dans ce corps mortel.( bibliquest.org)
Posted on: Thu, 03 Oct 2013 23:34:56 +0000

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