L histoire du Beaujolais nouveau Sera-t-il bon cette fois-ci - TopicsExpress



          

L histoire du Beaujolais nouveau Sera-t-il bon cette fois-ci ? La question revient chaque année. Et la réponse aussi : il a un goût de banane. Au-delà de cette rapide appréciation, les réfractaires continuent de le bouder et les adeptes la tradition, de le trouver à tout le moins sympathique. Parfait. Mais alors, pourquoi tord-on si volontiers du nez à lévocation de son arrivée ? Que lui reproche-t-on au fond ? Dabord, dêtre un vin de comptoir. Et qui plus est, un vin de comptoir mondial : car la (récente) tradition veut que, chaque troisième jeudi de novembre, tous les consommateurs de la planète boivent les premières gorgées du beaujolais nouveau. Chaque année, des millions de bouteilles senvolent vers le Japon, très attaché à la fête. Cest là son problème. Lhistoire rappelle dailleurs quà Lyon, le beaujolais (dont le cépage est le gamay) était le vin des cochers, quand les maîtres buvaient du pinot. Vin de lannée, le beaujolais nouveau existe en tant que tel depuis 62 ans. Légalement, les vins dAOC peuvent être vendus après le 15 décembre qui suit la récolte. Mais un amendement, voté en 1951, permet à certains vins dêtre mis sur le marché un mois plus tôt, soit à partir du 15 novembre. Les cafetiers affichent alors en vitrine leur célèbre le beaujolais nouveau est arrivé, inspiré, selon lhistorien Gilbert Garrier, auteur dun livre sur le sujet (éditions Larousse), du slogan placardé au lendemain de la guerre par les commerçants, pour prévenir leurs clients que la margarine et le savon sont arrivés. Déjà au temps de Rome Pour autant, personne na inventé le beaujolais nouveau. La célébration du vin nouveau, la course à celui qui le mettrait en vente le premier existaient déjà du temps de lEmpire romain. Pour être sûrs de nêtre pas distancés par un confrère, certains cafetiers de Rome achetaient même des moûts en cours de fermentation et laissaient celle-ci se terminer dans leur cave. On ne pouvait trouver de vin plus nouveau. Dune manière générale, on na pas su conserver correctement le vin avant le XVIIe siècle. Auparavant, on le buvait dès que sa fermentation alcoolique était terminée. Il restait stable jusquà Pâques parce quil faisait froid. Ensuite, avec le printemps, les fermentations pouvaient redémarrer. Souvent, cétait la fermentation malolactique (en fait une dégradation des acides) qui donnait des goûts bizarres, mais ce phénomène navait pas été identifié. Puis le vin se gâtait lentement dans les tonneaux. De petites fleurs blanches apparaissaient à sa surface et il devenait vinaigre. On le buvait encore largement coupé deau à lheure des premiers foins, dès juin, avant que vienne le temps des moissons, puis celui des vendanges. Très attendu, ce vin nouveau permettait au vigneron de régler ses dettes accumulées tout au long de lannée. Dans les périodes de disette, voire de famine, sa vente sauvait le vigneron pour une année encore. Et occasionnait une joyeuse fête. Au fil du temps, la vie du beaujolais nouveau sest raccourcie comme peau de chagrin. Il ny a pas si longtemps, il se buvait jusquà Noël, puis le délai a été ramené à la fin novembre. Celui qui sera servi jeudi prochain nattirera guère les amateurs quune huitaine de jours.La vinification du beaujolais est un peu particulière. Elle doit aller vite. Plutôt que de laisser faire, on ajoute des levures élevées en laboratoire qui, par nature, sont toutes identiques. Elles mangent le sucre et produisent ce goût qui fait penser à de la banane
Posted on: Wed, 20 Nov 2013 17:32:50 +0000

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