LA FORET DES CEDRES : « ... J’ai vu un coin d’Algérie très - TopicsExpress



          

LA FORET DES CEDRES : « ... J’ai vu un coin d’Algérie très inconnu où j’ai trouvé encore des ravins en des forêts vierges de conte. Ce qui signifie en des forêts vierges, comme celles dont on lit la description dans les contes. Je pars demain pour la forêt de cèdres de Théniet-El-Had dans la chaîne de l’Ouarsenis. On la dit une des plus belles au monde... G. de Maupassant ================= Alphonse Daudet écrivit en 1861, après avoir séjourne à Théniet-El-Had et visiter la forêt de cèdres : « Je viens d’un pays où on se repose après y avoir dormi » A tout seigneur, tout honneur. Il n’est pas permis à un Thénietien de parler de Théniet-El-Had sans penser affectueusement à ce remarquable membre du « nobiliaire sylvestre » . C’est le majestueux cèdre de Théniet dont certains arbres sont plusieurs fois centenaires, la cime dans les nuages, perpendiculaires au sol, enracinés profondément dans l’humus accumulé durant des millénaires. Les cèdres tabulaires ne plient jamais. Au crépuscule de leur vie, ils cassent et tombent de tout leur long, tout imbu de leur grandeur et de leur dignité, de leur noblesse et de leur fierté. Ils ont transmis un peu de leur caractère aux Thénietiens qui ont le sentiment de vivre par et pour le cèdre. La jalousie qu’éprouvent ces derniers pour leur forêt n’est d’aucune commune mesure avec un autre sentiment. Elle n’a d’égal, toutefois, que leur honneur et leur fierté. Nous nous arrêterons sur le caractère de cette espèce de résineux imputrescible dont la morphologie longitudinale est aussi droite qu’un fil à plomb d’un maçon. La hauteur peut atteinte trente voire quarante mètres. PLINE parle des poutres de cèdre de Numidie d’un temple d’Hutipe élevé lors de la création de la ville et qui étaient encore en bon état mille ans plus tard. L’auteur romain VITRUVE dans son traité d’architecture publié au 1ère siècle de notre ère, vante les qualités du bois de cèdre qui n’est jamais vermoulu. Il y a quelques années, on a trouvé au sud de Tebessa, des tablettes en bois de cèdre sur lesquelles étaient rédigés en latin des titres de propriété datant du Vième siècle de notre ère et authentifiéEs. Après 1400 ans, elles étaient encore intactes et toujours lisibles. La forêt des cèdres de Théniet-El-Had est restée à l’état sauvage, la main de l’homme n’a apporté en de très rares exceptions que quelques transformations. Elle est un musée à ciel ouvert, de sorte qu’il suffit au visiteur de fermer les yeux pour remonter le temps et découvrir la splendeur des lieux à leur création qui, semblerait-il, remonte loin dans le temps (Certains écrits parlent de l’introduction du cèdre par les Phéniciens venus de Tyr). Pour aller au Rond Point, « capitale du paradis des cèdres », on emprunte la route ouverte en 1926, en pente beaucoup plus prononcée jusqu’à la colonie de vacances puis en pente douce à partir du carrefour de Ouertane traversant la forêt sur son flanc Est jusqu’au Rond Point. C’est une route tortueuse, ombragée, romantique à certains endroits qui laisse rêveur les amoureux de la nature. On s’élève progressivement au dessus de Théniet-El-Had qui nous parait blotti dans une concavité encaissée. Nous passons donc devant le centre de colonie de vacances qui a fait la joie de jeunes colons, mais qui traîne derrière elle comme un boulet de forçat, son triste passé où, durant la guerre de libération, plusieurs Thénietiens sont passés de vie à trépas après d’atroces tortures. Aujourd’hui, elle et sa source d’eau ferrugineuse sont abandonnées à leur triste sort et font palir de jalousie un site de ruines romaines. Le Kef Sahchine du haut de ses 1400 mètres, surplombe une jolie clairière verdoyante appelée communément « ranch » ou « plate forme » et, plus haut, le « parasol », vieux cèdre sortant hardiment du milieu d’un rocher étalant ses branches en forme de parasol. Par temps clair, il peut être visible à partir de Miliana. Au croisement des routes sur le versant sud de Kef Sahchine, au milieu des chênes liège et chênes verts nous pouvons prendre à gauche la piste carossable qui mène à Ferssiouane, Djedj Elma (poule d’eau) et Sidi Boutouchent et à droite vers un lieu paradisiaque : Ouertène, but de promenade fort intéressant. C’est une paisible maison forestière entourée d’une combe boisée. Une source fortement ferrugineuse coule à proximité. Elle est adossée à un écran de chênes de diverses espèces, biscornus, tordus par les effets de l’âge, dont les troncs présentent des protubérances en forme de nœuds. En face de la maison forestière, une vaste prairie de toute beauté où pousse une herbe grasse et où, jeunes scouts, nous organisâmes à maintes reprises nos veillées nocturnes autour d’un feu de camp. Un souvenir nostalgique d’une douce romance ayant bercé notre candeur et qui nous fait revivre des moments inoubliables, extraordinaires que nous avons vécus avec nos chefs scouts aussi pédagogues, éducateurs que formateurs d’hommes tels un Zemirli Abdelramane, Zemirli Mohamed dit « Mowgli », Sansal Charef, Ledjiar Abdelkader, Brahim-Djeloul Mohamed et son frère Ahmed, Raïs Guessab, Khelifa Abdelaziz, Zelazel Mohamed ou Azzaz Ahmed maintenant tous ou presque disparus de la mémoire collective de Théniet comme le furent le « parasol » ou le châlet de M. Jourdan. C’était des moments exquis. En rejoignant la route qui vient de Théniet-El-Had, nous croisons le Rocher du Lion, qui doit son nom à la légende attribuée au capitaine Marguerite qui aurait tué un lion sur ce rocher. Une autre légende rapporte, comme nous l’avons vu plus haut, que ce même capitaine aurait fait la chasse au lion et à la panthère au Djebel Ghilés réputé pour ses grottes et ses gouffres vierges à ce jour. En reprenant le chemin sinueux vers le Rond Point, nous entrons pratiquement dans une sorte de nef d’église formée par de gigantesques cèdres vétérans, chargés de siècles, aux pieds desquels de jeunes arbrisseaux poussent joyeusement leurs tiges vers le ciel au prix de mille efforts car sur ce versant le manque d’eau est ressenti d’une manière cruciale par ces jeunes pousses dont les racines farfouilles le sous sol pour aller chercher la moindre humidité. Il est préférable de faire le restant du trajet à pied et déambuler donc en empruntant une route forestière, ou plutôt ce qu’il en reste, pour s’imprégner du silence religieux de la sylve entrecoupé par le crissement des cigales ou le gazouillis des oiseaux. Nous conseillons expressement aux anciens de Théniet-El-Had, en mal de nostalgie, et aux touristes étrangers d’emprunter ce trajet pedestre qui ne manquera pas de décloisoner la mémoire des uns et de faire découvrir aux autres des lieux paradisiaques. La route empierrée longe maintenant la lisière Nord de la forêt. Nous prenons de l’altitude au fur et à mesure de notre progression vers le Rond Point. Les diverses espèces de chênes, qui rivalisent en morphologie avec les résineux les plus âgés, deviennent rares laissant place aux seuls cèdres qui finissent par devenir l’essence nettement dominante avec, plus ou moins répandues, des espèces européennes, telles que l’if, le houx, le sorbier, l’amélanchier, les alisiers. Sur le côté gauche de la route, des fontaines et des sources d’eau s’annoncent çà et là par leur clapotis rafraîchissant. La fontaine Tirsout à quelques encablures de Ouertane, propose chaleureusement une reposante halte aux randonneurs où ils peuvent siroter une eau, plate et cristalline et une autre férrugineuse qui coule d’un autre robinet. Presque toutes les sources de la forêt des cèdres, y compris celles de Ain El Harhar et de la colonie de vacances sont ferrugineuses carbonatée à 12°. Ces eaux sont conseillées dans le traitement des maladies intestinales et des ulcères. A mi chemin, nous dépassons l’endroit le plus triste de la forêt : un grand cimetière de vieux cèdres au Nord de Ras El Braret. Ce sont de vieux troncs d’arbres qui, victimes non seulement de la loi de la nature mais aussi des mains criminelles de l’homme, sont tombés en s’enchevêtrant les uns dans les autres. Le temps et les intempéries ont polis et blanchis les troncs et les branches que l’on prendrait à ne point s’y méprendre, pour des squelettes d’animaux du néolithique. La plupart de ces arbres ont fait l’objet d’un abattage systématique échappant à tout contrôle au moment de la création du centre de Théniet-El-Had par Marguerite (1843) sans pour autant penser à leur débardage devenu extrèmement difficile. D’après Ab. Combe, cet abattage a duré 15 ans. La forêt des cèdres s’étendait alors à partir de la partie sud de la ville, sur le versant ouest longeant la route de Tiaret, jusqu’au nord à partir de l’actuelle bâche d’eau où, sur le talus, en face du carrefour menant au village agricole de Amrouna, il existe actuellement le dernier cèdre qui a échappé miraculeusement à l’homme. Un autre cèdre orne la placette faisant face à l’ancienne église Sainte Anne devenue mosquée près l’indépendance. La création du centre entraina donc un abattage systématique des arbres, particulièrement des chênes, pour dégager un terrain d’assiette. La repousse a été pratiquement impossible de part et d’autre de la route de Tiaret étant donné que les indigènes pratiquèrent l’arrachage des racines (djèdra) pour les besoins de chauffage et de cuisson. La conséquence de cette déforestation a fait que le sol a été soumis à une très forte érosion surtout en contrebas de Kef Sahchine où il a été impossible de construire une usine SNLB et un hôpital. Le sous sol étant constitué en grande partie de marne grise, imperméable. Après avoir subi une colonisation territoriale et culturelle, les Thénietiens assistèrent indolents à un autre crime : le recul de leur forêt jusqu’au contrfort de Kef Sahchine frontière actuelle de la forêt (côté Ouest de la ville). Notre forêt des cèdres comptabilise énormément de qualités qui font d’elle un « paradis des cèdres » ayant donc valeur artistique pour qu’on y pratique des coupes pour les besoins de la construction, encore moins pour la grande exploitation. LE ROND POINT : PARADIS DES CEDRES Le Rond point se fait annoncé par le « tournant de la mort ». C’est un virage à épingle à cheveux dont sa négociation doit être, le moins que l’on puisse dire, très habile, car très encaissé et pierreux. Virage éponyme, « le tournant de la mort », a été le lieu d’un terrible accident de moto dont a été victime le jeune Esposito en 1952. En effet, lors des fêtes de la Pentecôte célébrées au Rond Point des Cèdres, le jeune Esposito, devait rejoindre le reste des fêtards et, pour épater quelques jolies demoiselles en promenade, fonce à toute berzingue, loupe le virage et, happé par la force centrifuge, se retrouve au fond d’un ravin de vingt mètres de profondeur dont l’escarpement est une cascade de rochers. Ce tournant est un belvédère qui domine enfin le « Centre de gravité » du « Paradis des cèdres » qu’est le Rond Point (1461m). Quel site merveilleux et enchanteur poussant à la méditation celui qui, assis en haut d’un rocher, domine cette mer de verdure. Au font une grande et fraîche prairie, vrai paysage qui n’a rien à envier à celui de Suisse, de Savoie ou des Alpes. Vu du belvédère, c’est un écran géant de verdure écrasé par un silence de cathédrale, hymne à la beauté de la nature, dominé par Ras El Braret du haut de ses 1787 m. Le visiteur reste époustouflé par la splendeur du site qui peut échapper à l’imaginaire d’un Monet ou d’un Goyen, aussi paysagiste qu’ils soient. Aucun bruit ne vient troubler cette quiétude et ce silence absorbant, envoûtant, antre d’un ermite Au fond de cette mer verdoyante se trouve, plantée comme un décor, une belle maison forestière en pierre taillée et tuiles rouges. Ce décor était jadis complété par le châlet en bois de cèdre dit « châlet Jourdan ». Il fut construit en 1897 par un certain Jourdan, délégué financier de Théniet-El-Had qui l’utilisa pendant trente six ans consécutifs pour y venir passer l’été avec sa famille. A la création du Parc National des Cèdres le 03 Août 1923, M. Jourdan céda son châlet à l’administration des forêts qui en fit l’acquisition pour son service. Le châlet a maintenant disparu, gommé par la bêtise humaine qui a ensuite poussé le culot jusqu’à faire pénétrer par effraction le béton en réalisant en face de la maison forestière une hideuse et innommable construction qui se dit être d’on ne sait quel qualificatif lui donner sinon un horrible angiome. Tout autour du Rond Point ce n’est que cèdres, plusieurs fois centenaires, traînant le lourd fardeau de la vieillesse et pliant leurs branches sous le poids des siècles. En bordure du sentier qui mène à Kef Siga, trônent majestueusement deux énormes cèdres, patriarches de cette cédraie : « Sultane et Sultana » arbre d’une circonférence de 8/9 mètres. Le « sultan » est mort voilà presque un siècle. La « Sultana » est à l’agonie. Elle ne présente que le tronc dépourvu de branches. Une aristocrate de ces hauts bois qui, par dignité, s’entête a résisté aux éléments qui s’acharnent sur elle. D’après le général De Bonneval, il faudra encore de longues années avant qu’ils ne tombent en poussière, car leur sève a fait pénétrer dans les fibres du bois, une sorte de résine imputrescible qui les protège contre la pourriture et la décomposition. C’est ce qui explique, comme on l’a vu plus haut, leur longévité. Certains arbres se sont affaissés, tordus, décrépits. Arrivées à cet âge avancé, les branches les plus élevées prennent la forme d’une table ronde ou d’un parapluie Elles s’abaissent de plus en plus et laissent retomber leurs extrémités qui plongent vers le sol. Nous rencontrons avec plaisir cette jolie scène au sommet de Kef Sahchine dont le sommet est une large et longue plate forme plantée de cèdres millénaires étalant leurs « parasols » à un mètre du sol ne permettant pas au visiteur de marcher de tout son long. En contre bas du Rond -Point, une deuxième prairie s’offre à nos yeux avec sa paroi à pic en forme d’un gigantesque mur de cèdres sur une hauteur de 300 m en haut de laquelle nous toise Kef Siga. Cette fois c’est une vue enchanteresse qui nous gratifie de sa beauté. Une toile de maître agréable à la vue d’un critique d’art qui ne peut rester qu’extasié. Une fontaine « Ain El Harhar » d’où coule une eau glacée et une large prairie au pied de Kef Siga qui culmine à 1784 m dont il est vivement conseillé aux visiteurs d’en faire une promenade. Le sommet de Kef Siga est un immense rocher d’où émerge un vieux cèdre. L’air est frais, vivifiant, parfumé par les odeurs balsamiques de la cédraie. En 1966, mes camarades (Daoud Zebbar, Hassan Oudjida,, Hamdane Oudjida Abdelkader Mesloub, Boualem Zebbar) et moi ne résistâmes pas à l’envie d’en faire une belle randonnée jusqu’à Kef Siga. C’était par un début d’après midi de ce mois de Mai 1966, munis de nos sacs à dos et armés de nos pics de scout, nous prîmes hardiment la route tortueuse, empierrée jusqu’à la colonie de vacances, lieu de notre première halte où nous passâmes la nuit. Nous eûmes l’agréable surprise de rencontrer le gardien des lieux en la personne du sympathique Chaky qui nous gratifia d’un plat de couscous accompagné d’un excellent lait caillé. Autour d’un feu de bois, la veillée a été merveilleuse et mémorable en compagnie de Chaky à travers lequel nous découvrîmes un fascinant personnage. L’arborescence de Chaky ne nous permet pas de le considérer séparément du chêne. Ils se ressemblent étrangement. Si le chêne est tortueux, le tronc ratatiné et l’écorce couverte de rides, Chaky avait l’allure biscornue d’un chêne, un visage buriné, au teint hâlé et des mains larges et robustes comme « les parasols ». Il avait la classe de son voisin, le majestueux cèdre. De sa voix gutturale, rocailleuse, il nous berça longuement en nous énumérant avec romance et passion les lieux-dits, nous racontant le cèdre, l’eau ferrugineuse, le chêne, la faune et la flore peuplant la forêt. Le lendemain, à l’aube naissante, le brave Chaky nous invita à prendre un excellent café préparé sur un feu de bois de cèdres, que nous dégustâmes avec plaisir. Nous prîmes ensuite la route à destination du Rond Point. Après avoir bifurqué vers la clairière de Ouertène qui nous invita à une détente paresseuse sur son moelleux tapis de verdure et nous rafraîchir de son eau ferrugineuse, nous prîmes la route vers le « paradis des cèdres » en passant par le Rocher du Lion. Nous atteignîmes le Rond Point au « creux de dix heures ». Après un court repos, et la dégustation de petits en-cas, nous escaladâmes péniblement une pente abrupte, passant devant les deux cèdres les plus vieux de la forêt, jusqu’à Kef El Braret au sommet duquel nous cédâmes facilement à cette envie de passer quelques instants pour satisfaire le plaisir des yeux. Une irrésistible fascination. Un panorama grandiose, une vue plongeante au Nord-Nord-Est vers, au loin, le Kef Hassan, Oued Lyraâ et à l’Ouest vers les trois monts de l’Ouarsenis à portée de fusil. Pour aller à Kef Siga, nous empruntâmes des sentiers symétriques tracés admirablement sur la cime du djebel, ressemblant à s’y méprendre à des allées d’un parc citadin, jalonnées de jeunes pousses de cèdre qui s’accrochent à la vie grâce au site relativement humide vu son altitude. Si Ras El Braret limite un peu la vue à l’Est, le Kef Siga nous offre une vue panoramique à l’extrême limite de l’horizon avec un tour complet d’azimut. Nous pouvons admirer au Nord-Est le mont du Zaccar avec, accrochée à ses flancs comme un nid d’hirondelle, Miliana surplombant Khemis Miliana reposant à ses pieds comme écrasé par l’histoire millénaire de la ville des cerises. Derrière les monts du Zaccar, un relief de montagnes, en forme de grandes vagues ou dents de scie, accompagne notre vue jusqu’à l’Atlas Blidéen. Par temps clair, nous pouvons même apercevoir avec une bonne paire de jumelles un pan de la Méditerranée par une brèche ouverte dans la chaîne du Dahra, en direction de Gouraya. Au Sud, c’est la plaine du Sersou avec, éparpillés ça et là, Layoune, Khemisti et Tissemsilt. A l’Ouest c’est une vue féerique qui s’offre à nos yeux : les trois monts du non moins célèbre massif de l’Ouarsenis avec son merveilleux coucher du soleil. Aux pieds de Kef Siga, trônent l’immense Kef Hassan, Djebel Amrouna et ses montagnes en forme de mamelons où serpente Oued Lyrâ et ses affluents qui déroulent leurs méandres jusqu’à Oued Cheliff. Comme Ouertane et le Rond Point, Kef Hassan a été toujours le favori de nos chefs scouts pour nos sorties champêtres. Durant les chutes de neige au Djebel El Meddad (La montagne des cèdres), le site change diamétralement de spectacle. Toute la forêt se heurte à un silence de plomb, assourdissant, qui n’a d’égal en beauté que les branches lourdes de neige qui plient, faisant la révérence à cet invité hivernal qui couvre de sa houppelande blanche la sylve durant les trois mois d’hiver et quelques fois bien au-delà jusqu’au mois de Mai. Au pied de Kef Sahchine existent plusieurs excavations naturelles formant de petits étangs entourés de verdure. Parmi eux, « Guelmame Laâraïs » qui reçoit en hiver les eaux pluviales. En saison chaude, nous retrouvâmes l’étang rempli d’une eau cristalline, avec la joie de jeunes espiègles que nous fûmes, rêvant de barboter au bord de la mer. Faute de plage, nous nous fîmes alors un plaisir fou à faire trempette et barboter joyeusement dans l’eau en compagnie des couleuvres et des grenouilles venues se désaltérer. A défaut des joies d’une belle plage bleue et le bruit soyeux des entêtés ressacs de vaguelettes qui meublaient nos rêves les plus doux durant tout l’été, nous nous contentâmes de cet étang où nous apprîmes tant bien que mal la « nage des bergers ». Après avoir assisté à la création de Théniet-El-Had, après avoir materné les hommes de Novembre durant les durs moments de la révolution, l’imperturbable El Meddad est, à nos jours, toujours fidèle à son poste. A chacune de nos visites, il nous donne l’agréable impression de le redécouvrir. Med-Rachid YAHIAOUI (Extrait de son livre : « VOUS SOUVENEZ-VOUS DE THENIET-EL-HAD »
Posted on: Tue, 20 Aug 2013 19:42:37 +0000

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