LA NAISSANCE DE lOS Par Boualem TOUARIGT Publié le 29 oct - TopicsExpress



          

LA NAISSANCE DE lOS Par Boualem TOUARIGT Publié le 29 oct 2013 Entre la constitution en février 1947 d’une structure clandestine du MTLD, l’Organisation Spéciale (OS) chargée de la préparation de la lutte armée et le déclenchement de la guerre de libération le 1er novembre 1954, ce fut un long chemin fait de multiples épreuves. Les partisans du recours à la lutte armée furent en butte aux hésitations de la direction du MTLD qui allait éclater en deux tendances rivales. Ils furent une poignée, vivant la clandestinité et en butte à la répression. Ils s’accrochèrent à leur objectif et déclenchèrent la révolution avec des moyens dérisoires. Les massacres de mai 1945 ont entraîné de profonds bouleversements au sein du mouvement national. Le MTLD, créé en 1946 à la suite du PPA interdit, s’oriente plus vers une voie légaliste et réformiste. Mai 1945 avait montré l’exaspération des populations algériennes et la forte montée du sentiment national. La revendication de l’indépendance avait fait de grands pas. Des éléments modérés initialement partisans de l’assimilation avaient évolué, réclamant désormais l’indépendance, même si l’objectif devait se réaliser par étapes en ayant recours à la voie légale. Le mot d’ordre unitaire du mouvement des Amis du Manifeste de la Liberté (qui avaient regroupé les militants du PPA, les modérés partisans de Ferhat Abbas et les oulémas) du congrès de mars 1945, qui avait revendiqué un Etat autonome fédéré à la France, était désormais dépassé. Dans leur très grande majorité, les militants du mouvement national se retrouvent pour demander l’indépendance et un Etat algérien autonome. Même les communistes, traditionnellement éloignés de la revendication nationale et enfermés dans la stratégie du mouvement communiste international, se radicalisent et beaucoup de leurs militants évoluent très vite vers l’indépendance. Cette revendication largement partagée par un grand nombre de militants du mouvement national mettra plus de neuf années pour déboucher sur la lutte armée. Au cours de cette période, c’est au sein du MTLD que les partisans les plus résolus du recours à la lutte armée vont s’exprimer, tracer leur chemin, se regrouper et se préparer. Ils ont connu la répression, la clandestinité et ont souffert de la scission du mouvement et des hésitations des deux principales tendances, les « messalistes » et les « centralistes » qui privilégient tous la voie légaliste tout en tenant un discours radical et en tentant de ne pas couper avec les partisans de la lutte armée qui bénéficiaient d’un grand élan de sympathie au sein des militants. La plupart des militants qui ont déclenché la lutte armée viennent du MTLD et de sa branche armée clandestine l’Organisation Spéciale (OS). Si la base du MTLD se radicalise, la direction hésite à prendre une position nette. A la conférence des cadres qui se tient à Alger en octobre 1946, Messali impose aux militants de combiner la lutte légale avec le recours à la lutte armée. Le congrès du MTLD, qui se tient en février 1947 à Bouzaréah d’abord puis à Belcourt, aboutit à un compromis sur les questions fondamentales. A côté du MTLD, vitrine légale du mouvement appelé à participer aux élections, on maintient la branche politique clandestine qui reste le PPA et on met en place une structure clandestine chargée de préparer la révolution armée, l’Organisation Spéciale (OS.). Le congrès désigne à la tête de cette structure Mohamed Belouizdad, un jeune intellectuel, alors assistant d’Augustin Berque au gouvernement général de l’Algérie et membre du bureau politique. Il est assisté de Hocine Aït Ahmed, membre du bureau politique et trésorier du MTLD. La branche du mouvement national la plus radicale, à l’époque la seule à réclamer ouvertement l’instauration d’un Etat algérien en dehors de la communauté française, s’engage dans la préparation de la lutte armée. L’Organisation Spéciale s’organise Le MTLD participe aux élections municipales d’octobre 1947 à la suite desquelles il s’impose comme le premier parti d’Algérie. Son mot d’ordre d’indépendance triomphe sur les projets fédéralistes du PCA et de l’UDMA. L’OS s’organise à partir du 13 novembre 1947. Ben Bella est responsable de l’Oranie, Boudiaf du Constantinois. La première réunion de l’état-major de l’organisation se tient le 13 novembre 1947. Elle regroupe Belouizdad, Aït Ahmed, Belhadj Djilali, Boudiaf, Reguimi, Mahsas et Maroc. Après la seconde réunion, Belouizdad se retire pour des raisons de santé avant d’être admis dans un sanatorium en France en 1949. Le second état-major est composé comme suit : • Chef dEtat-major : Hocine Aït Ahmed • Instructeur général, inspecteur général : Abdelkader Belhadj Djilali • Département de Constantine : Mohammed Boudiaf • Alger 1 (Alger, Mitidja, Kabylie, Titteri) : Djilali Reguimi • Alger 2 (Chlef, Dahra) : Mohammed Maroc • Département dOran : Ahmed Ben Bella Mhamed Yousfi était chargé des réseaux de transmissions, de renseignements et de «complicités», autrement dit caches et hébergement pour les militants recherchés. Il faut noter que si trois d’entre eux ont été des membres fondateurs du FLN, deux autres (Djillali Reguimi, Mohamed Maroc), ont été dirigeants du mouvement messaliste après le 1er novembre 1954. Belhadj Djilali est entré dans l’histoire sous le nom de Kobus, indicateur de la DST française et organisateur d’un maquis messaliste dans la vallée du Chélif. M’hamed Yousfi, libéré de prison en 1955, rejoint l’ALN à l’extérieur où il s’occupera d’approvisionnement en armes. Après l’indépendance, il a été DGSN puis ambassadeur. L’état-major commence par mettre sur pied un organigramme où les différentes structures (groupe, section, brigade) sont strictement cloisonnées. Une brochure d’instruction est mise au point par Aït Ahmed, chef national, et Belhadj Djilali, instructeur général. En douze leçons, elle porte sur le maniement des armes, les actions de commando et les tactiques de guérilla. Selon des estimations établies par la suite, l’organisation comptait alors entre 1.000 et 1.500 militants. L’état-major organise alors deux stages de formation militaire, le premier en janvier et le second en août 1948 dans le Dahra. Les élections du 4 avril 1948 sont truquées à grande échelle par le gouverneur Naegelen et elles sont suivies d’une violente répression qui fait de nombreux morts et des centaines d’arrestations. La voie électorale est bloquée. L’option choisie par le MTLD est légitimée. Un comité central élargi du PPA se réunit clandestinement à Zedine en décembre 1948, dans la ferme de Belhadj Djilali. Aït Ahmed y présente un rapport où sont traitées les formes de la lutte armée. Il rejette l’insurrection paysanne et le terrorisme et il insiste sur l’implantation des combattants au sein des populations rurales. Le déclenchement de la lutte armée est alors envisagé à très court terme. Après décembre 1948, les chefs de zone ne font plus partie du Conseil supérieur qui remplace l’état-major et qui comprend cinq membres : l’inspecteur général Belhadj Djilali, son adjoint Reguimi (en même temps chef d’Alger-Ville), le chef d’état-major et son adjoint, le responsable des services généraux, transmissions et génie Mohamed Maroc. Djilali Reguimi est chef des deux zones d’Alger et Mitidja. Mahsas prend la zone Sahara avec deux sections à Laghouat et Djelfa. Ould Hamouda dirige la zone de Kabylie et Ben Bella celle de l’Oranie. Les services généraux montent trois ateliers de fabrication d’explosifs financés par les militants : un à la rue Rovigo à Alger, un à Hussein Dey et un en Kabylie. On commence à former des spécialistes. Mohamed Maroc réussit à confectionner un poste émetteur à portée réduite. Le 5 avril 1949 un commando de l’OS monte une attaque contre la poste d’Oran, préparée par Aït Ahmed. Y participent Ahmed Ben Bella, Souïdani Boudjemâ, Belhadj Bouchaïb, Omar Haddad, Mohamed Khider. A l’été 1949, Ben Bella remplace Aït Ahmed à la tête de l’OS. Le nouvel état-major comprend Ahmed Mahsas responsable de la région Alger Ouest, Ahmed Bensaïd, responsable du département d’Oran, alors que Boudiaf est toujours responsable du département de Constantine et Djilali Reguimi de celui d’Alger. 1950-1953 : les militants de l’OS souffrent de la crise du MTLD Le 18 mars 1950, un militant de Tébessa Abdelkader Khiari est enlevé par un groupe de quatre personnes (Benaouda, Benzaïm, Adjoumi, Baccouche). Il s’échappe et dénonce l’organisation à la police qui déclenche une vague d’arrestations qui se déroulent du 19 mars au 27 mai. La direction du MTLD, qui s’est résolument engagée dans le jeu électoral, cherche à éviter la dissolution. Elle nie l’existence de l’OS et désavoue les militants. De 1950 à 1953 le MTLD vit une grave crise. Le pouvoir colonial ferme la voie légaliste et les militants sont soumis à une grande répression qui décime l’organisation clandestine paramilitaire. Alors que la direction a recours aux luttes d’appareil, Messali, tout en préconisant une ligne légaliste, joue sur la mobilisation des militants de base. Il accuse la direction de vouloir saborder l’appareil clandestin. Secrètement, il avait demandé un plan pour la reconstitution de l’OS. Jusqu’en 1952, il empêche le mouvement de s’engager plus en avant dans la voie réformiste. A la suite des incidents lors de sa visite à Orléansville, il est déporté à Niort le 14 mai 1952. La direction ne condamne pas le recours à la lutte armée, mais s’oppose à la reconstitution d’un appareil paramilitaire. Elle privilégie la lutte légaliste pour l’application du statut de l’Algérie et ses élus s’engagent dans des alliances avec des libéraux européens. C’est le cas à Alger où le maire Jacques Chevallier prend des élus MTLD comme adjoints. Au congrès d’Alger d’avril 1953 (qui se tient sans Messali), le courant légaliste fait approuver des statuts qui donnent au comité central les pouvoirs réels de direction. Benabdelmalek Ramdane réussit à imposer la décision de recréer l’OS. Messali et Ben Boulaïd sont dans la commission qui en est chargée. Les partisans de Messali sont écartés des instances dirigeantes. En avril 1953, le MTLD participe aux élections municipales. Cette ligne électoraliste désoriente les militants. Devant la contestation des militants, le comité central accepte, le 28 mars 1954, de remettre ses pouvoirs à Messali qui désigne une délégation provisoire. Les centralistes bloquent les finances du parti et décident de s’allier aux « activistes » partisans du recours à la lutte armée. Le mouvement se divise en deux forces l’une entraînant l’écrasante majorité du parti derrière le chef charismatique, l’autre regroupant les cadres de l’appareil. Cherchant à éviter la scission, Boudiaf lance à la fin mars 1954 l’idée d’une troisième force avec l’objectif de réunir le parti autour de la lutte armée pour l’indépendance. Les centralistes acceptent une alliance tactique avec les radicaux pour contrer Messali et ne pas se couper de la base des militants. Une alliance tactique entre les centralistes, qui veulent contenir le courant messaliste sous le couvert d’un congrès leur donnant toutes les garanties, et les activistes de l’OS soucieux de recréer l’unité du parti pour engager la lutte armée. Le 23 mars 1954, une réunion regroupant trois membres du comité central (Hocine Lahouel, Abdelhamid Sid Ali et Mohamed Dekhli) et le contrôleur général Bouchebouba Ramdane ainsi que deux militants représentant les partisans du recours à la lutte armée (Boudiaf et Ben Boulaïd) aboutit à la constitution du Comité révolutionnaire d’unité et d’action(CRUA). On décide la création d’un bulletin spécial Le Patriote qui sera financé par le Comité central dont Salah Louanchi sera le responsable de la rédaction.Messali en est informé par Ben Boulaïd qui lui demande d’appeler à l’unité du mouvement. Il refuse toute conciliation et tient le congrès d’Hornu, le 14 juillet 1954, où il écarte les centralistes. A la même époque, en mars 1954, les partisans de la lutte armée commencent à s’organiser. Mohamed Boudiaf, alors responsable de l’organisation du MTLD en France et son adjoint Mourad Didouche, ont rencontré à Paris Ahmed Mahsas, ancien responsable régional de l’OS, et décidé de regrouper en France les partisans du recours à la lutte armée. Ils jettent les bases de la future fédération de France du FLN. C’est à la même période qu’est rompue l’alliance entre les centralistes et les radicaux. Ceux-ci avaient décidé d’accélérer la préparation de la lutte armée, sans compter sur une éventuelle réunification du mouvement qui tardait à se concrétiser. En juin 1954, sept d’entre eux, dont des représentants des maquisards de Kabylie qui avaient déjà pris les armes, se réunissent dans une maison de la rue Montpensier à Alger. Ils décident d’accélérer le déclenchement de la lutte armée. Peu après, un regroupement se tient avec des éléments sûrs, anciens de l’OS. C’est la réunion dite « des 22 » où est approuvé le déclenchement à très brève échéance de la lutte armée. En juillet 1954, se tient à Berne en Suisse une réunion entre des délégués des « 22 » (Boudiaf, Ben Boulaïd, Didouche, Ben M’hidi) et deux membres du comité central Yazid et Lahouel qui tiennent des promesses d’aides en moyens humains et matériels, mais qui ont été par la suite vite désavouées. Les partisans de la lutte armée rompent avec les représentants du comité central. La « troisième force », celle qui prônait le recours immédiat à la lutte armée, s’était constituée en force autonome des deux grandes tendances rivales qui avaient fait éclater le MTLD. Elle se constitua en une force révolutionnaire qui allait faire fusionner le mouvement national autour de la guerre de libération nationale. Vers le déclenchement de la révolution Le groupe des radicaux, partisans du déclenchement de la lutte armée dans les plus brefs délais, accélèrent la préparation. Le noyau constitué par les 22 s’est renforcé avec les révolutionnaires de Kabylie dirigés par Krim Belkacem et Amar Ouamrane. Ils décident de se structurer et de commencer à réunir les moyens matériels qui étaient dérisoires : pas d’argent, peu d’armes. Ils découpent le territoire en cinq zones et désignent les cinq responsables : Mustapha Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Belkacem Krim, Rabah Bitat, Larbi Ben M’hidi, Mohamed Boudiaf se chargeant de la coordination et des contacts avec la délégation extérieure installée au Caire. Selon certains témoignages, dont celui de Krim Belkacem, rapporté par Yves Courrière, le groupe se serait réuni à la mi-octobre 1954 dans une petite maison du quartier Climat de France à Alger. Les six se seraient entendus sur la dénomination du nouveau mouvement à créer (FLN), la date du déclenchement de la révolution et le contenu de la déclaration que Boudiaf et Didouche avaient été chargés de rédiger. Une deuxième réunion eut lieu le 24 octobre au domicile de Boukechoura à la Pointe Pescade au cours de laquelle la plate-forme du 1er Novembre a été définitivement mise au point et les derniers détails du déclenchement de la Révolution. Boualem Touarigt
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 20:48:10 +0000

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