LA PAROLE à… Dr Aliou Sow, Ancien ministre, Président du - TopicsExpress



          

LA PAROLE à… Dr Aliou Sow, Ancien ministre, Président du MPD/Liggeey Sans détour, il s’est prêté à nos questions. Plusieurs fois ministre sous le magistère du président Abdoulaye Wade, le Dr Aliou Sow, président du MPD/Liggeey, a jeté un regard pointu sur la gouvernance du pays, la classe politique nationale et l’actualité prédominante. Dans cette interview qu’il nous a accordée, il dévoile ses ambitions. VÉRITÉ DU JOUR : Monsieur le ministre, y’a-t-il un lien entre le MPD/Liggeey et le parti démocratique sénégalais (PDS) ? Dr Aliou Sow : Aucun lien. Le MPD/Liggeey n’est pas u n mouvement affilié au Parti démocratique sénégalais (PDS). Il n’est pas non plus un courant du PDS. C’est un mouvement composé à 90% d’hommes et de femmes qui n’ont jamais eu un lien ni de par le passé ni dans le présent avec le PDS. C’est plutôt composé, pour la grande majorité, d’hommes et de femmes qui auparavant, n’ont jamais voulu faire la politique. Ce sont des cadres, des paysans, des hommes d’affaires qui sont venus répondre à mon appel et à la vision que j’ai formulée, par rapport à la mission que je me suis assignée dans mon pays et à celle que j’ai assignée à ma génération, avec l’offre politique que nous voulons proposer au sénégalais. Bien qu’il y ait aussi d’autres anciens du PDS qui sont avec nous et d’autres qui vont se joindre à nous naturellement. Beaucoup sont également venus d’autres partis de la mouvance présidentielle ou de l’opposition pour se joindre à notre action. Maintenant, Aliou Sow lui, a un lien historique, symbolique et profond très fort avec le PDS. C’est mon premier parti, celui qui m’a vu grandir. Mes armes, mon école, je les ai faites dans ce parti. Après tout, le PDS est un parti créé, vulgarisé par mon mentor, mon maitre et mon référence en politique, Me Abdoulaye Wade. A part cela, rien ne lie le PDS au MPD/Liggeey. A part bien sûr, l’orientation libérale et sur ce plan là, toutes les possibilités s’offrent quand il s’agira d’être avec nous en respectant le poids des uns et des autres. VÉRITÉ DU JOUR : Quel est aujourd’hui l’état des relations que vous entretenez avec le PDS ? Dr Aliou Sow : Ce sont des relations symboliques. Je ne participe à aucune activité du PDS, je ne participe à aucune réunion ou direction du PDS, car mon ambition est clairement formulée, c’est de conquérir le pouvoir politique sénégalais via le MPD/Liggeey qui sera bientôt transformé en parti politique. Cela, à travers une coalition « Liggeey » que nous voulons constituer avec le MPD comme socle principal. Naturellement ce qui me lie au PDS, c’est aussi la présence massive dans ce parti, d’amis, d’hommes et de femmes avec qui j’entretiens de bonnes relations. Mais aussi d’adversaires et de rivaux, comme c’est le cas dans tous les partis du Sénégal, c’est tout à fait normal. Donc, par respect à Abdoulaye Wade, par respect à mon passé et à mon parcours, et à tous ces hommes et femmes qui y sont et qui me veulent du bien, je préserve la courtoisie, l’élégance dans mes relations avec les uns et les autres, mais bien entendu, si le PDS a un candidat et que le MPD en a un aussi, nous serons forcément des concurrents. Avec la possibilité, bien entendu, un jour peut être, de se retrouver autour d’une candidature qui aura triomphé dans le classement pour un second tour. Qui sait ? VÉRITÉ DU JOUR : Et comment vous préparez vous à la prochaine élection présidentielle. Y a-t-il une dynamique de massification de vos structures ? Dr Aliou Sow : Si je parle comme ça, c’est parce que des milliers de sénégalais ont répondu à mon appel et de façon active, réelle, avec des preuves. Notre slogan, c’est aussi « tout pour la patrie, la preuve par l’action ». En moins d’une année et demi, j’ai organisé 274 séances de travail avec des délégations variant de 2 à 30 personnes constituées à 90% par des hommes et des femmes que je n’ai jamais côtoyés ni rencontrés dans l’exercice de mes fonctions ministérielles ou parlementaires. Ils sont venus vers moi répondre à mon appel après la formulation de mes ambitions politiques pour le Sénégal, sous les auspices du MPD/Liggeey. Ces gens qui viennent me rencontrer, pour apprécier ou exprimer leur désir de m’accompagner dans le combat, ne se limitent pas à parler et à partir. Ils prennent des cartes de membres qu’ils placent dans leurs localités d’origine, dans les quartiers, villages, écoles et universités, avec des listes et l’ensemble des références. Les montants collectés avec la vente des cartes sont mis dans un compte bancaire. Ce qui fait que nous avons de véritables militants, des leaders mobilisateurs d’électeurs, le moment venu. C’est pourquoi, je dis qu’avant de créer un parti politique, il nous faut d’abord une implantation nationale. Ce n’est pas pour rien si nous ne vendons pas nos cartes à 100F ou 200F Cfa comme le font les supposés grands partis, mais à 1000 F. C’est pour la première fois au Sénégal, parce que nous voulons appliquer à la lettre cette disposition selon laquelle, un parti politique, c’est une association et une association vit des cotisations de ses membres, des dons et des legs. Je ne suis pas dans la posture de celui qui a amassé des milliards ou en tout cas beaucoup d’argent, ou un homme d’affaires qui a des bailleurs cachés ou qui roule pour des lobbys et qui attire des gens vers lui pour de l’argent ou des intérêts, obtenant ainsi non pas des militants ou des compagnons, mais des clients, des soumis, des valets ou des courtisans. Parce que nous, dans MPD/Liggeey, c’est l’égalité de dignité, le respect mutuel, le traitement responsable, au point que chacun s’approprie le combat en se disant que j’ai pris ma carte et j’ai une obligation, le moment venu, d’influencer quatre ou six personnes à voter pour le candidat que nous aurons choisi à l’élection présidentielle. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que nos cellules de base sont appelées « Unité de Veille et d’Action Patriotique » qui sont constituées de 25 membres et que ces unités au-delà de la massification du parti, du recrutement, mais aussi de la diffusion de notre idéal et de notre vision pour le Sénégal, sont également des cadres de réflexions, de propositions, de critiques, qu’ils nous font parvenir pour participer à leur manière, le moment venu, à l’élaboration du programme que nous allons soumettre aux sénégalais, c’est-à-dire le Programme de Développement Solidaire et Patriotique (PDSP). VÉRITÉ DU JOUR : Quelle lecture faites-vous de la mouvance présidentielle au pouvoir ? Dr Aliou Sow : En vérité, cette mouvance est en état de putréfaction avancée. J’avais déjà annoncé, il y a de cela plusieurs mois, qu’elle ne peut pas tenir longtemps, car c’était l’ère d’une rencontre circonstancielle d’hommes et de femmes unis par la simple volonté de faire démanteler un régime et de faire partir Abdoulaye Wade et ses partisans. C’est la seule chose qui les unissait. La brutalité, l’excès dans le discours, les catalogages, les caractérisations, les invectives les plus durs et les extrémistes, étaient notés avant l’election de 2012, entre les acteurs qui constituent aujourd’hui cette coalition. Qui traitait Macky Sall de tous les noms d’oiseau ? C’était moins le PDS que les partis membres de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Maintenant, le jeu démocratique ayant placé le candidat Macky Sall deuxième, et chacun d’entre eux, ayant proclamé tout haut qu’ils allaient se ranger derrière le candidat de l’opposition qui perce au second tour, ils étaient donc liés devant l’opinion, et le désir ardent de changement du peuple les contraignait également à s’aligner au risque de voir leurs militants leur tourner le dos. Ce n’était donc pas un choix du cœur ni un choix de conviction, mais ils n’avaient pas le choix et enfin ils se sont retrouvés dans cette dynamique de faire partir Wade. En conséquence, ils coexistent dans une relation d’amitié concurrentielle car chacun d’eux ne peut encore panser les blessures issues de cette surprise créée par Macky Sall et ils pensent qu’il doit être un président de transition en lorgnant son fauteuil quotidiennement mais également en l’endormant au faux-amis. Voila la situation qui fait que cela ne peut pas perdurer. Ils ne se soutiennent pas, ce qui fait que chaque jour maintenant, ce que nous notons, ce sont des tirs dans leur propre camp. Ce sont eux-mêmes qui s’entre-déchirent et s’invectivent. Nous, on ne fait que compter les coups. Pour ma part, je crois qu’ils sont tous coresponsables de la gestion. Le premier parti, c’est Rewmi. Mais ils sont tous coresponsables de la mauvaise tenue du pays, des conséquences désastreuses de la gestion économique de ce pays. En 2017, les populations aurons suffisamment cette capacité de discernement pour, ensemble, les mettre dans les mêmes paquets, les faire partir et chercher l’alternative en dehors de ce camp du pouvoir, en regardant du coté de l’opposition. VÉRITÉ DU JOUR : Comment voyez-vous les procédures engagées dans le cadre de la traque des biens mal acquis, en particulier avec l’affaire Karim Wade ? Dr Aliou Sow : En l’espace de six mois, l’opinion a totalement changé son appréciation de la personne de Karim Wade. C’est le gouvernement actuel qui disait que la traque de biens mal acquis, et presque, que l’arrestation de Karim Wade était une demande sociale. Aujourd’hui, c’est aussi une demande sociale que de le libérer. S’ils ont mis Karim Wade en prison parce que c’était une demande sociale, qu’il le libère parce qu’aujourd’hui, la demande sociale voudrait qu’on arrête l’acharnement, la persécution et la cruauté contre un homme qu’on veut détruire systématiquement. Je ne le dédouane pas. Je ne sais pas ce qu’il a fait. Je ne m’y connais rien de sa gestion, mais la procédure et les méthodes utilisées donnent toute la preuve de l’acharnement ou d’une volonté politique d’éliminer, d’écraser, pour ne pas dire affaiblir ou anéantir un adversaire politique. Par cet acharnement, ils ont construit une sorte d’aura, de popularité à Karim Wade. Aujourd’hui, le directeur de campagne de Karim Wade s’appelle Macky Sall. Je pense maintenant qu’ils sont dans une posture très difficile. Que faire ? Je suis sûr et certain que chaque petit matin, ils se posent cette question. Que faire avec Karim Wade ? Comment s’en tirer d’affaire ? Les sénégalais ne vivent pas de la traque des biens mal acquis, leur situation ne s’améliore guère par l’acharnement sur Karim Wade. Aujourd’hui, ils veulent des emplois. On nous a promis 500.000 emplois, on en a détruit. Plus de 300 entreprises ont été fermées courant 2012, et c’est une déclaration du Conseil National du Patronat (CNP). Des milliers d’empois ont été détruits suite à des dissolutions d’agences et de directions, par des remises en cause de CDI par les nouveaux tenants du pouvoir qui, dans leur logique de vouloir casser l’opposition pour caser des courtisans, ont fait perdre à beaucoup de gens leur emploi. C’est cela la situation. Des 500.000 emplois, on ne dit rien, à part nous proposer 5.500 recrues dans la fonction publique. Avec des postes d’agents de sécurité, on veut transformer la jeunesse sénégalaise en veilleurs de nuit pour enfin nous proposer quoi ? On nous parle de Tout Petit Crédit (TPC) pour les femmes et les jeunes. C’est pourtant en 2006 que j’ai élaboré le programme des TPC pour le FNPJ. Ils n’ont rien inventé. Il y avait le recrutement des volontaires de l’agriculture dans les villages avec le service civique national. Ce sont deux projets que j’avais lancés en même temps. On nous revient avec du réchauffé comme ça. En son temps, j’avais déjà dit que c’était une promesse ridicule et électoraliste qui ne peut tenir la route, pendant que le président des Etats Unis, Barack Obama, dans son programme, promettait 1 millions d’emplois, alors que c’est la première puissance économique mondiale. Que le président Macky Sall nous fasse le point, après avoir consommé le tiers de son mandat. Je crois qu’on n’aura même pas le 1/5 de ces emplois promis. Il nous a promis la baisse du coût de la vie. Non seulement la vie devient chère, mais on nous assoiffe, on nous affame, on nous enferme, on nous traque, on nous menace. VÉRITÉ DU JOUR : Quelle appréciation faites-vous des responsables qui, en détention, casquent à coup de milliards pour bénéficier d’une liberté provisoire ? Dr Aliou Sow : C’est indécent et surprenant. Pour avoir un 1 milliard 200 millions, il faut travailler pendant 10 ans avec un salaire de 10 millions par mois, sans dépenser un seul centime de ces 10 millions mensuels. Et on sait qu’un ministre gagne entre 2.5 et 3 millions F Cfa par mois. Et que le ministre aussi paie ses factures d’eau, d’électricité et de téléphone à la maison, il faut que les gens le sachent. On lui donne seulement un logement de fonction. Il a des charges familiales et vous savez bien qu’il est immoral et même interdit, en occupant certaines charges étatiques, qu’on puisse mener des activités privées pouvant rapportant de l’argent. On doit même s’en éloigner parce que le délit d’initié n’est pas loi. Le trafic d’influence n’est pas loin. Les conflits d’intérêts aussi ne sont pas loin. Donc, quand on choisit l’Etat, on s’éloigne de l’argent, on choisit de marquer l’histoire par des reformes et par des actes majeurs. L’homme d’Etat n’est pas un homme d’argent. Je l’ai dit une fois, les gens me l’ont reproché. On ne connait pas à Abdou Diouf un bien immobilier impressionnant à Dakar, à Saly, Louga ou ailleurs au Sénégal. On n’en connait point pour Senghor. Ils ont choisi l’Etat. L’Etat c’est la servitude, ce sont des privilèges mais aussi des obligations, c’est un devoir de marquer son pays par des changements majeurs, par des reformes, une influence positive des carrières et les fortunes. Ça ne doit pas être l’occasion de s’enrichir. Pour moi, ces jeux de milliards dont j’entends parler me surprend. J’ai presque était ministre pendant une décennie, mais comment avoir un milliard à partir d’une gestion étatique, j’avoue que je n’ai pas encore ce secret, très honnêtement. Il faut avoir une vie décente, acceptable, digne de son rang, et voir cette vie changer quand on est dans l’opposition parce que le système de gratuité disparait.je ne vois en rien comment cela peut être humiliant ou dégradant. La grandeur d’un homme politique ne se mesure pas à l’aune de ses milliards, de ses belles villas, encore moins de ses belles voitures, mais à l’aune de sa capacité à s’élever, à être altruiste, à servir son pays et en se demandant demain ce qu’on dira de lui. Ce qu’on retient de lui, c’est ce qu’il aura laissé de façon visible pour la postérité. C’est l’arbre qu’il a planté qui aura donné des fruits à d’autres générations, de l’ombre à d’autres générations, la mosquée qu’il aura construite pour permettre à des fidèles de prier. Ce sont des routes qu’il aura construites et ayant permis à des femmes qui mouraient, faute d’infrastructures adéquates vers les hôpitaux, de pouvoir enfin aller se déplacer facilement. Ce sont les hôpitaux qui permettent aux populations de se soigner. Ce sont les écoles qui illuminent la voie des pauvres et les font hisser aux niveaux les plus élevés. C’est cela la valeur, le bilan d’un homme politique et non pas ses milliards. En dépit de toutes ses richesses, l’homme finira dans un trou, sombre, sans rien, avec quelques mètres de tissu blanc. C’en est tout. VÉRITÉ DU JOUR : Que pouvez-vous nous dire du livre que vous comptez publier très prochainement ? Dr Aliou Sow : Le livre est prêt depuis trop longtemps. Je l’ai déposé à la maison d’édition. En politique, tout est question de date. Je regarde la meilleure date pour le présenter aux sénégalais. C’est intitulé : « Le Courage d’agir : une nouvelle vision de la politique au Sénégal ». Pour moi, quand on a des ambitions présidentielles, il faut se présenter aux sénégalais en disant qui on est, parler de son enfance, de son expérience parlementaire, gouvernementale, de son expérience de leader jeune, étudiant, élève. Mais également, donner sa version sur bien des faits et décliner sa vision de l’avenir, de la politique, et un certain nombre d’orientations majeures et de propositions concrètes par rapport à son ambition pour le pays. C’est à la fois un livre aux allures autobiographiques, mais aussi de positionnement et de propositions, qui sera complété par un autre livre sous peu de temps, relatif à mon programme, plus détaillé et que nous allons proposé aux sénégalais. Au moment où je vous parle, je viens de boucler la rédaction de ma deuxième thèse de doctorat d’Etat, cela, c’est sur le plan purement pédagogique. Mais j’ai une recommandation particulière qui m’a été faite, de mener des recherches sur Baye Niass. Je suis mouride, mais je suis entrain de faire des investigations pour un projet de livre sur « Cheikh Al Islam Baye Niass », sur la base de recommandations particulières. Source : VERITE DU JOUR, Edition N°019 (Vendredi 08 Novembre 2013)
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 10:19:21 +0000

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