LA POÉSIE NEGRO-AFRICAINE D’EXPRESSION FRANÇAISE L’esclavage - TopicsExpress



          

LA POÉSIE NEGRO-AFRICAINE D’EXPRESSION FRANÇAISE L’esclavage et la colonisation, véritables entreprises mercantiles et civilisatrices, ont laissé des conséquences considérables en Afrique et dans le monde Noir. Les premiers intellectuels noirs, parce que plus avertis, vont élever la voix pour sortir leurs frères de la situation désastreuse dans laquelle les confinait l’Occident. Ainsi, partie de la diaspora, la poésie nègre connaîtra un écho retentissant en Afrique et infléchira sur la marche des peuples noirs asservis vers la libération. I LES ETAPES Les ravages causés par l’assimilation cultuelle amènent les noirs américains à réagir. La négro-renaissance de Harlem regroupait Langston Hughes, Claude Mac Kay, Countee Cullen. Ce mouvement luttait pour l’amélioration de la condition des noirs aux Etats-Unis. Mais le mouvement va rapidement connaître un échec. Aux Antilles, les premiers poètes se sont difficilement départis du modèle des maîtres. Cette imitation des écrivains du XIXe siècle sera éphémère. Avec Etienne Léro, l’impulsion était donnée et son cri allait être repris plus tard par Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon G Damas, Ousmane Socé regroupés autour de « L’Etudiant Noir ». Senghor et ses amis s’efforcent de redécouvrir la singularité du monde noir à travers le souffle poétique. Le premier à emboucher la trompette fût le guyanais, Damas qui chante dans Pigments, 1937, sa nostalgie du passé avant de clamer sa révolte d’assimilé et de « blanchi ». En 1939, Cahier d’un retour au pays natal faisait écho au cri de Damas. Après avoir démystifié le côté pittoresque des îles, le poète antillais procède à une prisse de conscience du Noir, humilié, submergé dans une culture qui nie sa personnalité. Il se révolte contre les fausses valeurs de l’occident et exalte les valeurs nouvelles de la Négritude. Suite au répit imposé par la guerre, en 1945 L. S. Senghor fait entendre sa voix avec Chants d’ombre, suivi d’Hosties noires, trois ans après. Senghor entreprend dans ses œuvres un pèlerinage au Royaume d’enfance. Enracinée dans le passé, cette poésie ne passe pas sous silence la souffrance de l’exil, de la solitude et de la haine. Pourtant le poète veut pardonner les offenses de cette France et réaliser la symbiose des différences. A la même époque, le poète malgache, Jacques Rabemananjara achève Antsa en prison, hymne patriotique dédié à la liberté. En 1948, l’Anthologie de Senghor propulse devant le grand public les poètes noirs. La préface de Jean Paul Sartre, « Orphée Noir », finit de consacrer le mouvement de la négritude et le caractère vivant de cette réalité. La décennie qui mène aux indépendances a été moins féconde pour les poètes. La deuxième génération de poètes noirs de langue française ne tardera pas à se faire voir. René Depestre, Tchicaya U’Tamsi témoignent du recours de la poésie pour dire leur espoir et leur angoisse.II THÈMES L’exploration du passé La poésie nègre sera voyage aux sources ancestrales. Le maître blanc en conquérant exalte les valeurs de l’occident les noirs vont à la redécouverte de leur passé. Au-delà de ce passé revisité, ils vont surtout tenter de se libérer par la poésie. La révolte Lorsque le passé n’arrive pas à compenser les souffrances du présent, alors la poésie devient cri et arme de combat. L. S. Senghor s’écrie : « … je déchirerai les rires banania sur tous les mûrs de France. » dans Hosties Noires Le cri est d’abord refus de l’assimilation qui conduit à la revendication passionnée de la Négritude. Pour Senghor, elle est à la fois enracinement dans les valeurs du passé et contribution au monde de l’universel. Plus coriace et plus amer, Césaire dénonce la situation désastreuse des Antilles et décide d’être la voix de son peuple opprimé : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » La promesse de l’avenir Avec les indépendances, le silence des grands est à peu près complet. Une nouvelle génération prend le flambeau sur une note d’angoisse et d’espoir. Le groupe de René Depestre, dans un discours violent par moment, sent résolument tournés vers l’avenir à bâtir. Ils ne manqueront pas aussi de dénoncer les injustices mais leur appel à une unité de l’Afrique et pressent Les poètes de la cité Victor Hugo se prenait pour « l’écho sonore » et le guide du peuple ; en Afrique et dans la diaspora, la grande entreprend de chanter la beauté, les luttes du peuple. La démarche du poète ne se sépare pas donc de sa mission politique et sociale. Porte-parole et éducateur du peuple, il assume une fonction déterminante dans la cité car il est engagé dans un combat pour les jours meilleurs. Mais face aux enjeux politiques, le poète doit maintenir l’exigence du langage. Sans cette disposition son engagement risque de nuire à la qualité de sa poésie. Négritude et surréalisme Le rejet de l’occident et de ses valeurs surannées, amène les chantres de la négritude à chercher un style qui leur est propre, exprimant la spontanéité et la liberté nègre. Ces dernières rappellent à bien des égards l’automatisme surréaliste. Ainsi, beaucoup de critiques comme Claude Roy considèrent les nègres comme les descendants authentiques des Parisiens Villon, Voltaire, Hugo…Lorsque Sartre écrit dans « Orphée noir » : « Le surréalisme, mouvement poétique européen, est dérobé aux européens par le Noir qui le détourne contre eux et lui assigne une fonction rigoureusement définie. », il ne nie pas l’influence que les écrivains africains ont subie. Mais à y regarder de près, cette similitude dans l’écriture n’est que coïncidence de l’histoire.La position de Césaire Aimé Césaire rencontre André Breton bien après Cahier en 1941. mais il connut le mouvement surréaliste à travers la revue Légitime défense en 1932. il préconisait l’adoption sans réserve de ce mouvement. Bien qu’il ait lu avant et pendant la rédaction de Cahier les œuvres surréalistes, il faut attendre la rencontre d’André Breton pour qu’il se livre à l’automatisme verbal. Cette rencontre est plutôt une occasion qu’une véritable influence même s’il y a des traces certaines d’écriture automatique : entier abandon aux mots, à leur enchaînement hasardeux. Césaire récuse cette accusation avec force : « Je n’ai pas voulu être disciple. J’ai spécialement apprécié Breton et Eluard. Ma grande découverte a été Lautréamont et Rimbaud. Autrement dit les surréalistes n’ont pas étaient mes pères, j’étais plutôt leur compagnon attardé [...] J’ai plutôt trouvé une confirmation, des précisions de ce que je pensais. » La position de Senghor Dans la postface de Ethiopiques, L. S. Senghor, d’entrée de jeu, se veut précis : « si j’écris ces lignes, c’est là une suggestion de certains critiques, de mes amis. Pour répondre à leurs interrogations et aux reproches de quelques autres qui somment les poètes nègres, pace qu’ils écrivent en français, de sentir « français », quand ils ne les accusent pas d’imiter les grands poètes nationaux. Tel me reproche d’imiter Saint John Perse et je ne l’avais pas lu avant d’avoir écrit les Chants d’ombres et Hosties noires. » il poursuit : « Tel reproche à Césaire de le lasser par son rythme de tam-tam, comme si le propre du zèbre n’était pas de porter des zébrures. En vérité, nous sommes comme les lamantins, qui, selon le mythe africain, vont boire à la source ». L’enfant de Joal ne nie pas l’influence mais quand il s’agit de trouver des maîtres c’est loin d’Europe qu’il faut chercher. « Si l’on veut nous trouver des maîtres, il serait plus sage de les chercher du côté de l’Afrique. » Conclusion La révolution du groupe de la négritude a diffusé des paroles africaines en langue européennes mais dans un style nègre. Même si la poésie nègre porte en elle des tendances qui rappellent l’Occident, elles ne sont, peut-être, que l’expression d’une universalité. Ainsi, la révolte des noirs trouve un écho chez les surréalistes. D’ailleurs ils se dressent contre le même ennemi : l’occident impérialiste.
Posted on: Thu, 03 Oct 2013 22:57:53 +0000

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