LE PROBLÈME BAMILEKE La complexité ethnique du Cameroun Le - TopicsExpress



          

LE PROBLÈME BAMILEKE La complexité ethnique du Cameroun Le Cameroun se présente comme un pays carrefour et une Afrique en miniature, le point de jonction en Afrique des régions géographiques septentrionale, occidentale et centrale, mais aussi le carrefour des trois grandes régions culturelles classifiées par les anthropologues : la Côte de Guinée, le Soudan occidental et le Congo. Une classification utile pour commencer à décrire les complexités ethno-culturelles du pays. Cette taxonomie suit généralement la classification plus courante par groupe de langues. Les trois groupes sont ainsi aussi désignés par les noms dAtlantique, de Bantoïde et de Tchadien. Des recherches linguistiques récentes ont énuméré quelques deux cents groupes ethniques identifiables dans la République du Cameroun et les cartes culturelles disponibles confirment la complexité exceptionnelle de la configuration ethnique. Daprès les premiers travaux de Victor T. LeVine en 1970, le groupe le plus numériquement important est celui des semi-Bantous Bamiléké, vivant pour la plupart dans la zone des hauts plateaux de la région Ouest, mais dont beaucoup de ressortissants ont migré dans tous les coins du pays. Directement apparentées à ce peuple sont les diverses ethnies de la région de Bamenda, dont la plupart sont dorigine Tikar. Cet ensemble grassfields est aujourd’hui regroupé, depuis le début des revendications démocratiques dont ils étaient à l’avant-garde, sous la boutade populaire d Anglo-Bamis. Vers le sud, dans la région où les Bantou équatoriaux dominent, le principal groupe ethnique est une agglomération linguistique largement répartie, les Bété-Pahouin qui englobent les tribus habitant la zone de Yaoundé. Ce pays Bété constitue la deuxième zone la plus peuplée du Cameroun. Cest un groupe principalement composé des Bantou de langue Ewondo, Boulou et Fang. De même, avec le vent des revendications populaires, dans lequel ils se sont généralement révélés plutôt fidèles au statu quo, ces peuples sont regroupés sous le concept caricatural de Béti. Les Bantou du Grand Sud, les plus nombreux, sont les Bassa et Bakoko qui occupent dune façon générale la zone méridionale de la vallée du fleuve Sanaga. Ce groupe est important non seulement par sa force numérique, mais aussi parce quil fut le premier groupe du sud à participer aux luttes dindépendance commencées dans les années 1950. Un autre groupe, les populations de la région littorale et les Sawa, est également dune grande importance politique et économique. Ils occupent principalement la région de Douala et les zones avoisinant lestuaire du Wouri. Au Nord-Cameroun, lethnonyme Kirdi est usité pour désigner les populations dites païennes concentrées dans la région montagneuse des Monts Mandara. Les Foulbé musulmans constituent le deuxième grand groupe ethnique du Nord-Cameroun et sont dispersés autour des villes qui formaient lémirat dAdamaoua, Garoua, Ngaoundéré. Deux autres groupes septentrionaux complètent le compte : Il sagit des Noirs islamisés Kotoko et les Arabes-Choa, autour du Lac-Tchad. Au vu de cette grande diversité ethnique du Cameroun, le pays se présente comme très prédisposé aux rivalités ethniques. Cest dans ce sens que le Président camerounais a lui-même reconnu que le Cameroun se révèle comme une terre de la multiplicité et de la division socio-historique, le lieu de rendez-vous dune variété insoupçonnable de forces centrifuges et antagonistes, campant face à face en une sorte de veillée darmes permanente, où le sens des particularismes n’est par trop frappante. Cest ainsi quà louverture démocratique ce chassé-croisé ethnique va se déchaîner à travers des rivalités ardentes, et les vieilles récriminations anti-Bamiléké particulièrement ressuscitées. A suivre…
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 14:54:03 +0000

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