LES LARMES DES SIRENES. Gagné par l’engourdissement et la - TopicsExpress



          

LES LARMES DES SIRENES. Gagné par l’engourdissement et la torpeur, je me suis assoupi. Morphée, le fils des songes et de la nuit, m’a entraîné avec lui. Je me suis retrouvé assis, sur cette pointe rocheuse battue par les embruns et assailli par les lames. Qui venaient en rouleaux successifs pleurer leur écume en plaintes fracassantes contre les récifs. Des chants mélodieux venu du large amplifiés par le vent, m’ont attirés dans les vagues bouillonnantes. J’étais devenu homme-poisson, j’ai plongé dans cet abysse du silence, à ma grande surprise des dauphins blancs m’ont guidés vers les profondeurs et conduits, jusqu’à Poséidon et son épouse Amphitrite, les souverains de ce sublime royaume sous-marin. Après les présentations d’usages, ils m’ont dit que, j’étais choisi pour visiter en leur compagnie, ce monde merveilleux. Nous avons enfourchés des hippocampes géants et nous somment parti dans ces eaux limpides, à la rencontre des créatures marines. De magnifiques gorgones nous faisaient révérence. Les bancs de coraux décors fantastiques, peuplés de poissons, crustacés et invertébrés de toutes sortes aux couleurs extraordinaires, étaient un émerveillement pour les yeux. Les grottes rocheuses, abritaient d’impressionnantes murènes ainsi que de sympathiques mérous et des pieuvres gigantesques. Des raies manta géantes nous survolaient dans un balais à couper le souffle. Des multitudes de requins nous ont croisés et observés de leur regard métallique et froid avant de pour suivre leur route. Des langoustes accrochées les une aux autres en files indienne, se dirigeaient, guidées par leur instinct vers une destination inconnue et ça depuis la nuit des temps. Des milliers de méduses, fleurs transparentes, s’étaient agglutinées pour saluer notre passage. Les colossales baleines, s’envoyaient des messages aigus qui se répercutaient et faisaient écho dans l’onde. Des limaces de mers aux somptueuses tenues colorées, se contorsionnaient dans des danses gracieuses et légères. Des êtres transparents et gélatineux, faisaient étinceler leurs féeriques habits de lumières arc-en-ciel, comme une pluie d’étoiles sous-marines. Je me suis laissé enivrer par la magie de ces magnifiques spectacles. Puis nous somment remontés à la surface. Les oiseaux , dans une incroyable et superbe chorégraphie aérienne, nous attendaient dans ce ciel d’azur. Puis le couple royal, m’a mené vers les différents endroits des mers et des océans dévasté par les méfaits de l’homme. Les sacs plastiques avaient remplacés les méduses. Les bancs de coraux, n’étaient plus que ruines et désolations. Les algues étaient déchiquetées et flottaient, comme des lambeaux de peaux mortes. Des grottes et des rochers, ne filtraient plus aucunes présence de vie. Même des dauphins ,des baleines et des requins, pris dans d’immenses morceaux de filet, comme dans de gigantesques toiles d’araignées, c’étaient échoués sur le fond et leurs ossements, cathédrales de squelettes gisaient là. Des milliers d’oiseaux étaient englués et se débattaient dans des nappes épaisses et nauséabondes, dans un triste linceul mortuaire. Des monticules de déchets poussés par les courants, envahissaient et jonchaient les plages de sables fins et dorés. Alors que je ressentais encore, le souvenir de ces sensations merveilleuses, dans les profondeurs océanes grouillantes de vie multicolores et féeriques. Mon cœur c’est serré et mon âme c’est chiffonnée à la vue de cette représentation désertique et désastreuse, comme une horrible pièce de théâtre de l’apocalypse. Avant de me quitter, j’ai senti les regards de Poséidon et d’Amphitrite, me transpercer l’âme et le cœur comme un épée. Ils n’avaient pas besoin de mots, pour me dire, ce qu’ils ressentaient à l’égards des humains. Les sirènes, m’ont guidés sur le rivage. Ce n’était plus leurs chants mélodieux, qui me raccompagnaient, mais leurs lamentations et leurs pleurs de désespoir. Je suis sorti de ma léthargie et je me suis rendu compte que la réalité avais dépassée la fiction et le rêve, pour devenir cauchemar.J’entends la plainte des vagues sur les rochers,et je vois leurs larmes d’écume. GUY BOUVOT
Posted on: Mon, 21 Oct 2013 06:22:03 +0000

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