La «GUD connection» tient les finances de Marine Le Pen PAR - TopicsExpress



          

La «GUD connection» tient les finances de Marine Le Pen PAR MARINE TURCHI ET MATHILDE MATHIEU LE 17 OCTOBRE 2013 Marine Le Pen a confié à la galaxie des anciens du GUD, groupuscule étudiant dextrême droite radicale, de nombreux postes financiers, leur conférant la haute main sur la trésorerie du parti. Au centre de cette nébuleuse : Frédéric Chatillon, dont la société a perçu 1,6 million deuros pendant la campagne présidentielle, daprès des documents consultés par Mediapart. Le Front national n’est pas « dextrême droite ». C’est le nouveau combat sémantique de sa présidente, qui menace d« actions en justice » ceux qui continueraient à accoler ce qualificatif à sa personne et à son parti. Pourtant, depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen a confié au cercle des anciens du GUD (Groupe union défense) de nombreux postes et missions financières, leur conférant la haute main sur la trésorerie du parti, daprès des documents inédits consultés par Mediapart. Au centre de cette nébuleuse, le sulfureux Frédéric Chatillon, chef emblématique du GUD dans les années 1990. Cette organisation étudiante dextrême droite radicale sest fait connaître par ses actions musclées, racontées par Chatillon et ses acolytes dans Les Rats maudits. Nationaliste révolutionnaire, adepte des arts martiaux, il sera aussi directeur de la librairie révisionniste Ogmios. Frédéric Chatillon lorsquil était chef du GUD, à partir de 1991.© Les Rats Maudits [[lire_aussi]] Vingt ans plus tard, la communauté des gudards forme un clan qui mêle amitié, réseaux politiques et business. Ses membres possèdent de nombreuses sociétés où les actionnariats se croisent et où les uns font travailler les autres. Quand ils ne travaillent pas pour le Front national, ou plutôt pour Marine Le Pen, qui a promu dans lombre toute cette « génération Chatillon » (lire aussi notre enquête « FN et ultras: les preuves dune amitié »). Car parmi les prestataires de la campagne présidentielle 2012 de Marine Le Pen, on retrouve Frédéric Chatillon et sa société de communication Riwal. La présidente du FN l’a connu à l’université d’Assas. Ils se considèrent tous deux comme de « vieux potes de faculté », affirme Chatillon. Questionnée sur France Inter pendant la campagne, Marine Le Pen l’avait présenté non pas comme un « ami » – ce qu’elle avait fait dans Le Monde –, mais comme « un de (ses) prestataires de service ». Au FN, on explique que « M. Chatillon est un fournisseur ». Un « fournisseur » qui joue tout de même les conseillers officieux et les passerelles politiques. C’est lui qui organise les tournées en Italie de Marine Le Pen (exemple en octobre 2011), grâce à ses réseaux néofascistes – « mes anciens alter ego », dit-il. C’est lui encore qui approche lancien pasquaïen Bernard Marionnaud, PDG du groupe de parfumerie, pour mener la liste « Rassemblement bleu marine » à Clamart, aux municipales de 2014. Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011.© Capture décran dun documentaire de Canal Plus. Frédéric Chatillon est surtout devenu le prestataire phare de la campagne frontiste de 2012. D’après le compte présidentiel de Marine Le Pen, que Mediapart a consulté, lentreprise de lancien leader du GUD a facturé 1,66 million deuros de prestations à la campagne (presque un cinquième des dépenses déclarées par la candidate, prises en charge par lEtat à hauteur de 8 millions). L’année dernière, il affirmait à Mediapart n’avoir engrangé que « quelques centaines de milliers d’euros ». Frédéric Chatillon prend des photos lors de la tournée de Marine Le Pen en Italie, en octobre 2011.© Capture décran Canal Plus Il a en réalité conquis le monopole de la communication de la présidente du FN : impression des affiches et documents de propagande électorale (960 680 euros), campagne Internet et applications pour smartphones (258 204 euros), retransmission sur Internet des réunions de Marine Le Pen (69 607 euros), envoi de SMS et emailing pour mobiliser les sympathisants (11 182 euros), impression et routage de mailings sur la candidate (167 001 euros), frais et diffusion pour les échanges avec les blogueurs par Facebook et Twitter (11 601 euros), fournitures pour le local de campagne (6 757 euros), travaux d’agencement dans le local (32 500 euros), etc.
Posted on: Thu, 17 Oct 2013 20:22:05 +0000

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