La Rivale Quexpire aujourdhui votre coeur éploré : je viens de - TopicsExpress



          

La Rivale Quexpire aujourdhui votre coeur éploré : je viens de vous voler votre dernier amant. Mais vous nen vouliez pas, nest-ce pas ? Vous lui avez craché à la face, vous avez bafoué la flamme quil vous destinait, vous vouliez abuser de ses sentiments, jouer avec lui, le piéger avec ses propres filets alors quil ny voyait déjà plus rien, aveuglé par la foudre quil avait lui-même provoquée. Vous avez manqué de discernement : ses feux si purs avaient pris le pas sur le simple jeu... Ce rêveur, cet idéaliste, ce déséquilibré, cet énergumène croisé un jour dans une maison de campagne, puisque, désinvolte, vous le négligez, le manipulez, il est pour moi. Il mintéresse ce mortel... Je suis votre plus grande rivale. Je ne rends jamais ceux que je prends. Je suis la plus fatale séductrice et aucun jouvenceau ne sait me résister dès lors que se posent sur lui mes prunelles damoureuse, tant mes orbites profondes, mon sourire carnassier fascinent... Raphaël ne songe plus à vous, il vous a oublié, il est à moi. Je suis lEnsorceleuse, léternelle épouse, la souveraine Amante vous dis-je ! Plus ils sont tendres et fous, mieux ils me rendent hommage. Le culte que je voue à cette jeunesse est impérissable, démesuré, sans faille. Ce matin jai posé mes lèvres sur celles de votre bien-aimé dédaigné et mon baiser a scellé à jamais notre union. Jai emporté, bien serré contre mon sein, ce nouveau fiancé à la peau suave. Dieu ! Quil était blême ce visage qui me fixait... Quils étaient émouvants ces yeux effarés, figés, pétrifiés par le Grand Amour venu le chercher au bord du lit ! Cest ainsi que je les préfère, mes promis. Jai passé la main sur le front de votre Raphaël, et à cet ultime effleurement son regard sest éteint. Désormais il mappartient corps et âme. Je suis venue vous témoigner cette folie entre moi et Raphaël. Nous nous sommes unis dans une infernale volupté. Une étrange ivresse faite de larmes et de soupirs, deffroi et dabandon. Soyez jalouse à mourir parce que je lai possédé de la tête aux pieds. Jai promené ma bouche partout le long de sa chair rigide, mes caresses ont exploré le fond de ses entrailles pacifiées et ma voix caverneuse a bercé son flanc vidé de chaleur. Il faut vous dire que je ne nourris mes espoirs que des mets froids de lhymen. Mon royaume est de glace, ma terre est dombre et mon lit est, vous laurez deviné, de marbre. Vous nignorez plus qui je suis à présent. Votre courtisan dhier est à moi. A moi, et à moi seule. Je laime et le tiens bien contre moi, mes bras dacier serrés autour de son corps inerte. Et je ne vous le rendrai jamais. Jamais. Signé : votre belle et puissante rivale, Madame la MORT.
Posted on: Thu, 21 Nov 2013 20:51:33 +0000

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