La berceuse de l’âme Tous les soirs, l’enfant écoutant sa douce berceuse, s’abandonne dans les bras de Morphée. Il l’intègre peu à peu et un jour n’en n’a plus besoin car il est rassuré, sécurisé. Toi, le soir tu succombais à la terreur. Tu flottais au-dessus de ce corps dont ton violeur t’arrachait l’intimité. Tu te détachais pour ne pas lui appartenir. Comment instaurer à nouveau une paix intérieure? Comment sécuriser ce corps violenté, cette âme tourmentée? Laisse-moi te murmurer cette berceuse de l’âme. La berceuse de l’âme, Depuis le vol de ton enfance, Depuis son intrusion en toi, Depuis cette nuit-là, Ton âme n’est plus gardée. Ce corps volé, Ce corps possédé, Partagé entre innocence et violence, De ton corps tu deviens le déserteur. Refusant toute complicité, Ton esprit déploie ses ailes, S’échappe, s’évade, Mais demeure le témoin forcé, abusé. A présent détaché, ton reflet est étranger, Cette enveloppe est malgré toi tienne, Car un lien vous unit, Un lien immuable, celui de la vie. Depuis son passage, Depuis ce non droit, Depuis cette nuit-là, Ton être est brisé. Ce corps marqué, déformé par le sien, Ce corps partagé de force, Partagé entre souffrance et rejet, De ce corps tu ne veux plus. Mais ce corps n’est pas le sien mais bien le tien, Tu n’étais qu’un ange sans défense, Replonge en toi, reprends ce qui t’appartient, Et redeviens ton gardien.
Posted on: Wed, 10 Jul 2013 23:43:30 +0000
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