La campagne ‘’zéro dossier en instance dans les - TopicsExpress



          

La campagne ‘’zéro dossier en instance dans les tiroirs’’ et le mois du service public Procédure administrative et suggestions C’est certainement une lapalissade de rappeler que la vocation de toute Administration publique est de gérer efficacement les affaires de la Nation et d’assurer discursivement son développement harmonieux. Il y a pourtant matière à réflexion sur ce qu’il en est en réalité dans notre pays. Ne la considérant que sous le seul angle du management, force est de reconnaître que, pour le moins, notre Administration n’est guère à la pointe de l’organisation. C’est une évidence dont l’on peut jauger l’impact sociétal avec d’autant plus de sérénité que l’on n’en est détaché et que l’on n’est plus, au demeurant, lié par quelque obligation. Lorsque les choses se sont inscrites dans la banalité quotidienne et que les habitudes ont pris pied fermement, l’on rechigne à se poser les questions qui dérangent et qui des fois ramènent aux dures réalités. Pourtant, nous nous devons de prendre le temps de la remise en cause de notre Administration à la faveur de l’opération « 0 dossier en instance dans les tiroirs » et du mois du service public. Ce faisant, nous n’interférons pas dans les travaux du ministère chargé de la Réforme administrative qui s’attelle résolument à la question; nous cherchons tout simplement à y apporter notre modeste contribution qui n’est au demeurant rien d’autre que procédurale. L’opération et l’approche d’une philosophie alternative de gestion Il y a tout lieu de considérer que l’esprit de la politique des 100 jours pour équiper nos hôpitaux et centres médicaux fait école et qu’il donne corps à une stratégie alternative de gestion mais aussi de développement. Lorsque l’on n’est pas riche de par ses ressources naturelles, l’on se doit en effet de l’être de par son intellect et d’inventer des solutions originales pour affronter les problèmes que les théories classiques ne permettent pas toujours de résoudre aisément. C’est ainsi que nous avons compris l’initiative des 100 jours du Ministère de la Santé ; c’est ainsi que nous nous sommes expliqué les 100 jours du Ministère de l’Enseignement technique ; c’est ainsi que nous avons perçu les 90 jours de l’opération Djakpata et c’est ainsi que nous nous figurons, dans son essence, l’opération O dossier en instance dans les tiroirs. Les deux premières opérations- la deuxième étant réplique de la première et s’en faisant l’écho-, ont visé toutes l’acquisition de biens d’équipement par le truchement de l’esprit de solidarité et la mobilisation de la société. La troisième s’est référée principalement à la sécurité des personnes certes mais aussi à la conservation des biens matériels en faisant, comme les deux premières, appel à la solidarité et à la mobilisation nationale pour traquer les malfrats. L’opération ‘’ 0 dossier en instance dans les tiroirs’’ quant à elle, a ceci de spécifique qu’elle se réfère non pas à une acquisition ni a une conservation d’un quelconque bien matériel mais au comportement des fonctionnaires ; elle fait cependant implicitement appel à la mobilisation et à la pression solidaire de l’opinion publique contre les mauvais comportements de ces derniers puisqu’elle leur demande de dénoncer tout dossier en souffrance. L’esprit, la motivation, la mobilisation, la sollicitation et la pression de l’opinion publique se retrouvent dans les quatre cas de figure et il serait heureux que le gouvernement fonde tous ces paramètres en une véritable stratégie de gestion autour du pivot solidarité pour en faire une réelle stratégie de gestion et de développement. Solidarité par le biais de la sollicitation et de la mobilisation du peuple. Solidarité par le canal de la pression de l’opinion publique sur tous mauvais comportements, faisant office de contrôle de qualité. Solidarité qui en raison du rôle qu’elle commence à jouer et qu’elle est amenée à jouer dans la gestion des affaires de la Nation mérite bonne place dans le préambule de notre Constitution pouvant se substituer avantageusement à l’idée de Fraternité présente dans notre devise ternaire. En effet la fraternité bien que rassembleuse ne construit pas un pays, c’est la solidarité qui le construit. La solidarité s’impose naturellement comme le paramètre décisif d’une économie de pays en développement de fort décalage entre les couches sociales. La population face à l’administration publique L’Administration est un tissu de relations humaines en ce sens que son exercice affecte des individus d’une manière ou d’une autre: aussi l’élément humain devrait-il y prévaloir. Dans le langage populaire et l’entendement du citoyen moyen, elle est assimilée à la procédure ; aux différentes étapes dans la conduite d’un dossier. Elle dégage cependant une connotation négative : l’idée de pesanteur, de perte de beaucoup de temps, de l’inutilité de certaines étapes du traitement, de l’inutilité de certains visas, de l’inutilité de certains agents : bref un sentiment de pléthore tout à la fois de procédures et de ressources humaines ; une impression d’inefficacité, de frein au mouvement concrétisée par le manque d’entrain des acteurs; le tout résumé dans les mots devenus expression : la lenteur administrative. Le sentiment qu’éprouve au premier chef le citoyen devant l’Administration prise dans son aspect relations publiques, c’est le peu de considération qui lui est faite en tant qu’usager. Puis dans son aspect fonctionnel, le déficit du leadership managérial. L’on ne peut dire que notre Administration souffre de la courtoisie minimale envers les clients. Mais l’on n’y trouve ni l’entrain ni la chaleur qui mettent l’usager en confiance face à un interlocuteur dont il attend la compréhension et l’assistance ; quelquefois même le réconfort. Toutes qualités qui dérivent de la vocation préalable à toute fonction et dont on ne fait plus grand cas de nos jours mais aussi de la motivation que l’on a peine à introduire dans l’Administration. L’une des dispositions des affiches publicitaires de ce mois du service public dispose : « Je réserve un bon accueil aux usagers/clients.» Qu’il en soit au moins ainsi à défaut de l’entrain, de la chaleur et du sourire qui rassurent pourtant ! Les Anglais utilisent le substantif « Civil servant » pour désigner le fonctionnaire ; le terme donne toute la mesure de ce qu’on est en droit d’attendre d’un agent de la Fonction publique : servir le peuple. C’est un serviteur et l’exercice de la profession présume effectivement la vocation de servir et d’offrir des services en principe non marchands. Nonobstant les aptitudes techniques et les diplômes, la fonction requiert donc des dispositions psychologiques et morales particulières que tout le monde n’a pas nécessairement; d’où l’importance des tests d’orientation en amont des études y afférentes mais aussi de la sélection en aval au niveau du recrutement. Mais les choses ne se passent pas de cette manière dans notre système ; loin s’en faut : aussi ne devrait-on pas s’étonner que notre Administration ne soit ni performante, ni toujours en adéquation avec les attentes du public. Au lieu d’une fonction de service public, l’Administration s’est faite fonction refuge. Fonction refuge parce qu’elle a cette particularité que lorsque l’on y entre, l’on est peu ou prou certain d’y demeurer sans pratiquement jamais encourir le risque de perdre son emploi ; que l’on se révèle techniquement compétent ou non ; que l’on soit performant ou non ; que l’on ait une bonne conscience professionnelle ou non ; que l’on soit honnête ou non. Et c’est là le goulot d’étranglement de l’exercice de la fonction administrative qui favorise tous les travers. En dehors de la hiérarchie militaire, l’on ne peut dire en effet que la révocation soit la sanction, l’épée de Damoclès qui plane effectivement au-dessus de la tête du fonctionnaire médiocre. Notre Administration manque d’humanité ; elle traite pourtant essentiellement avec des humains. Les fonctionnaires ne se mettent pas dans la peau de ceux qu’ils servent. Le fonctionnaire du service de la pension et de la rente viagère devrait être au fait des problèmes que rencontrent les personnes admises à la retraite afin de savoir comment se comporter avec elles. Lui, est en activité et jeune encore : il ne peut donc les comprendre spontanément à moins qu’il n’ait reçu une bonne éducation fondamentale en famille. De manière égale, l’agent qui traite avec les opérateurs économiques devrait être mis en mesure de cerner et de comprendre les préoccupations et les difficultés de ces derniers. Il ne comprend peut-être pas que le temps, c’est de l’argent pour eux et que chaque instant qu’ils perdent impacte d’autant négativement leurs affaires ; il peut ne pas comprendre que tout retard dans le traitement de son dossier se traduit par une augmentation des frais d’escompte et d’agios. (A suivre) Ambassadeur Candide Ahouansou : Président de l’ONG Groupe d’Action pour une Meilleure Qualité de Vie
Posted on: Mon, 08 Jul 2013 14:23:51 +0000

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