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La chronique quotidienne du député. « SARKOZY : CE QUE LA PRESSE NE DIT PAS. » Présent hier, comme beaucoup de mes collègues, au bureau politique exceptionnel de l’UMP, j’ai pu entendre l’intégralité de l’intervention de Nicolas Sarkozy. Et je suis frappé, mais nullement surpris…, de constater combien le compte-rendu qu’en fait la presse se résume à ne traiter que la question qui taraude ce petit monde : Sarkozy est-il de retour en politique ? Pour l’avoir rencontré en tête à tête il y a quelques temps et l’avoir entendu à nouveau hier sur ce sujet, je crois que la réponse à cette question est claire : toujours et définitivement passionné de politique, l’ex-Président n’est absolument pas, actuellement, dans un état d’esprit de retour à la vie politique. C’est pourquoi toutes les spéculations en ce sens sont à mon sens vaines, qu’on le regrette ou non. Ceux qui le connaissent bien savent que son logiciel et son calendrier sont aujourd’hui sur un autre registre, qui permet de ne rien exclure bien sûr, mais qui le situe dans une perspective plus élevée de réflexion en profondeur sur l’état du monde et sur les clés de la nouvelle espérance française. Et c’est bien sur ces aspects qui ont semblé ne pas intéresser grand monde que le discours de Nicolas Sarkozy m’est apparu diablement novateur hier. Certes, il a rappelé en préambule qu’il n’y avait pas de péril plus mortel pour l’UMP que la division et la discorde et que nous avions un devoir absolu d’unité. Les protagonistes de la piteuse élection de novembre dernier me semblent l’avoir compris depuis quelques temps… Mais la crise la plus grave que nous ayons à traverser est bel et bien la crise des idées politiques, tant les grilles de lecture proposées par les idéologies totalement dépassées du siècle dernier sont devenues totalement obsolètes. Et il serait vain et dangereux de négliger, voire de prétendre tourner le dos, à la dimension européenne qui, il ne faudra jamais l’oublier, garantit à toutes les nations du « vieux » continent la paix solide et durable que les drames du 20ème siècle avaient dramatiquement écartée de nos perspectives. Et c’est pour cela qu’il faut privilégier en permanence la puissance du leadership franco-allemand sans lequel l’édifice européen n’est pas mis en mouvement. Mais il faut également lutter contre les scepticismes à l’égard du fonctionnement de l’UE, qui sont d’autant plus légitimes que l’Europe s’est enlisée dans la prétention à vouloir traiter de tout alors qu’il faut chercher en permanence à déterminer les questions qui ne peuvent relever que de la dimension européenne et s’y tenir en se recentrant et en se concentrant sur les vraies compétences que l’Europe est la seule à pouvoir exercer. Et il ne faudra pas non plus hésiter à « renverser la table » en inventant un nouveau « Schengen » mieux apte à garantir à la fois la protection de nos frontières et la liberté de circulation à l’intérieur du territoire européen. Mais c’est sur l’idée du progrès et de ce que les français semblent résignés à en penser que Nicolas Sarkozy me semble avoir été le plus percutant. Car pour lui, cette idée du progrès n’est plus chez nous facteur d’espérance. Il faut délibérément nous ré emparer de la puissance créatrice du progrès, dont l’idée seule permet de définir de nouveaux espaces de développement seuls capables de maintenir pour les français le bien majeur que constitue la dimension sociale de notre puissance économique. C’est pourquoi il convient de mettre à plat le dialogue entre responsabilité et protection, entre développement et précaution, afin que nous ne soyons pas les seuls au sein du monde développé à bouder nos atouts et notre potentiel au nom d’une déclinaison trop systématique et frileuse des grands principes que nous avons fait jaillir dans le débat et l’action publics à partir de la prise de conscience environnementale. Invitation au courage et à la lucidité, tout autant qu’à la nécessité de cesser de gaspiller l’avenir par une succession de « petites » décisions prises et appliquées sans véritable fil conducteur… Vient ensuite l’invitation à trouver le moyen de ré enclencher une dynamique industrielle en pariant davantage sur la production comme facteur de développement de l’outil économique que sur la consommation comme fin en soi censée assurer un hypothétique et aléatoire renouveau de la croissance. Invitation à se poser toutes les questions que nous avions peut-être trop tôt évacuées concernant la perte de compétitivité de notre économie qui est bel et bien un mal très français que partagent avec nous de moins en moins de pays dits développés…. Sans vouloir être grandiloquent et utiliser des parallèles abusifs, je dois dire que la conclusion de ses propos a touché « mon cœur et ma raison » de gaulliste. Car il a revendiqué la volonté de refuser un ancrage politique standardisé, installé à droite par opposition à la gauche, et qui réduirait notre message à la caricature confortable qu’aiment en faire les observateurs. Notre camp n’est en effet pas celui du conservatisme. Il est tout le contraire et la volonté d’être ouvert aux autres et aux idées en apparence différentes voire contraires, en donnant sa place à chacun, doit sans cesse guider nos pas car, une fois de plus, il faut prendre conscience que l’aspiration des français à un renouveau collectif et national nécessite l’écriture d’un autre message que celui, par définition réducteur, que les partis politiques, « obligés » d’accepter d’être classés, continuent à délivrer, à l’insatisfaction générale… En concluant sur les mérites éminents de tous ceux qui ont accompagné sa présidence et dont la légitimité à ambitionner d’incarner l’avenir est incontestable, Nicolas Sarkozy a veillé, naturellement, à rappeler que chacun pourra d’autant plus revendiquer un rôle futur qu’il aura consenti à avancer ensemble plutôt qu’à inventer la stratégie de l’aventure solitaire. On le voit bien, le message était beaucoup plus profond et diversifié que ce que l’on veut bien dire. Et pour tout dire c’était franchement roboratif ! Et peu importe aujourd’hui la question du retour de Sarkozy : ce qu’il a montré hier a mis en pleine lumière la douloureuse réalité que la France vit depuis 14 mois : nous n’avons plus de Président ! Ce mardi 9 juillet 2013, Guy GEOFFROY
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 09:03:21 +0000

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