La conduite sénégalaise ou la science de l’à peu - TopicsExpress



          

La conduite sénégalaise ou la science de l’à peu près Imaginez un monde sans règle et sans lois, un monde dans lequel seul le plus fort, le plus hardi, le plus culotté puisse avancer. Imaginez un monde dans lequel la seule règle est………de ne pas en avoir. Conduisez au sénégal. Tout d’abord, déterminez les ennemis principaux de la route. Ils sont visibles puisque parés de couleurs chatoyantes et bigarrées. Se protégeant des autres par leur appartenance à Touba, Dieu, Allah, ils espèrent voir tous leurs pêchers routier absolues lors de leur mort……….au volant. Taxis et autres cars rapides ont fait de la route leur terrain de jeu. Nonobstant les piétons et autres usagers de la route, ils sillonnent le goudron et le sable à longueur de journée. Leur véhicule se compose d’un volant, de 3 pédales, d’un levier de vitesse et surtout d’un klaxon. Les options obligatoires étant, dans l’ordre aléatoire : un téléphone portable (toujours tenu à l’oreille), une serviette éponge sueur (celle que procurent ces imbéciles d’autres usagers qui tentent de respecter des règles inconnues) une moquette touffue posée négligemment sur le tableau de bord et un bras gauche pendant par la fenêtre et servant à donner des signes tels que : passe ou attention je vais peut-être déboiter (si la 3ème accepte de passer) Options inutiles puisque pas nécessaires à la bonne marche du véhicule. Les bâtons accrochés derrière le volant. La route m’étant réservée, pourquoi prévenir qui que ce soit de mes envies et impulsions soudaines. Les ampoules dans les feux arrière. De toute façon quand me viens l’idée (qui m’appartient) de reculer, ils n’éclairent rien. En plus, vu le prix que ça coute, j’ai autre chose à faire. Je stoppe quand je veux donc les autres n’ont qu’à rajouter à leurs règles de le deviner Les clignotants étant actionnés par ces fameux bâtons qui ne servent à rien, hors de question de m’abaisser à me servir d’options que je n’ai pas demandées. Et puis si j’ai le bras qui pend dehors, ils savent au moins quand je vais à gauche, donc la moitié du travail est fait. Autre point commun entre taxi et cars rapides, des plaquettes et disques de frein hors d’usage, des suspensions aussi efficaces que des barres fixes et une carrosserie solidarisée par les nombreuses couches de peinture appliquées au rouleau ou à la taloche. L’enseignement de la conduite étant le même pour tout le monde, les autres conducteurs ne sont pas en reste. Rivalisant d’ingéniosité, tous appliquent la règle de ne pas en avoir. Détectons bien le mode opératoire dans les différentes compositions de la route. Le rond-point. Destiné à fluidifier une intersection, il devient vite, en cas d’influence, un champ de bataille monumental. 2 voies deviennent vite 3 ou 4, on passe (en forçant) de l’intérieur à l’extérieur (ou vice-versa) Il n’est pas rare de voir un automobiliste à l’arrêt au milieu, se demandant s’il doit passer ou non. Gros cas de conscience. Dans l’hypothèse (très rare) ou un véhicule freine pour lui laisser le passage, ce dernier prend le risque énorme de se faire emboutir l’arrière train. La priorité n’est plus et l’on finit d’ailleurs par se demander à qui elle appartient Le stop : panneaux hexagonal servant à signaler une intersection. Usage indéterminé, signification inconnue. Le sens interdit : représenté par le sens dans lequel les voitures sont garées et par les appels de phares des usagers (initiés) dans le cas où vous vous y engagez. Les panneaux ont disparus depuis longtemps. Dans tous le cas, et si cela peut vous faire gagner des précieuses secondes, prenez le sens qu’il vous plait. Les autres se pousseront. Les feux : dans la micro seconde où ils passent au vert, un concert de klaxon vous exhorte à démarrer. Tentez de passer au travers des véhicules venant d’en face et coupant allègrement le carrefour pour se dépêcher de passer devant vous. Si il tarde de trop au rouge, passez outre et continuez votre chemin. Le passage piéton : bandes blanches disposées sur le sol. Une débauche d’argent inutile puisque Ici les piétons traversent ou ils veulent et quand ils veulent. Ne vous arrêtez surtout pas pour les laisser passer au risque de vous retrouver avec le parechoc arrière en moins. Les deux voies : plus de place pour slalomer. Avant de tourner à droite, roulez bien sur la file de gauche puis tournez brutalement le volant pour vous engager sur la bretelle de sortie ou autre voies secondaires. Autre avantage des 2 voies, celle de pouvoir téléphoner plus librement. Il suffit de se mettre à cheval sur la ligne blanche et là on n’a plus le souci de taper un trottoir et l’on peut plus commodément se concentrer sur sa conversation. Le dépassement : partant du principe que celui d’en face vous vois, il vous laissera passer. Doublez donc en toute sérénité. En cas de panne : restez ou vous êtes (surtout si vous êtes au milieu de la route). Disposez quelques cailloux et autre déchets 5 m en amont, agrémenté d’un triangle de signalisation cassé. Il est important de signaler que vous êtes en difficulté le plus tard possible. En cas d’accrochage : restez également ou vous êtes. Entamez la longue négociation avec le responsable de ce désastre. Ignorez l’énorme bouchon que vous êtes en train de créer, concentrez-vous sur….. Après tout, pourquoi je reste comme ça au milieu de la route. J’aurais pu me ranger avec l’autre et parler sur le trottoir……. Ah non pardon, j’ai oublié que j’étais Sénégalais Dernière règle importante : conservez une mauvaise fois évidente et une impatience certaine. Devenez un guerrier. Volant à la main vous êtes un homme, un vrai dur, un caïd. Ignorez les autres et concentrez-vous uniquement sur vos intérêts. Vous deviendrez alors un parfait conducteur sénégalais. Vous l’aurez compris, le code de la route c’est comme la bible ou le coran. Il y a plusieurs versions et surtout plusieurs interprétations. Gardez le cap, Dieu reconnaitra les siens.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 08:45:29 +0000

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