La faute est toujours celle de Fred. On va lui donner une gifle. Pas trop forte, plutôt une caresse légèrement violente sur la nuque. Fred reste assis, son crâne soigneusement rasé, une marque rouge témoignant du coup qu’il vient de prendre. Il continue à jouer frénétiquement avec un jeu de cartes en plastique. Le but du jeu est de ranger des carreaux qui portent chacun un nombre. Une fois rangés, les nombres doivent correspondre à la suite de Fibonacci. Le reste des habitants de la maison passe indifférent à ses côtés, chacun d’eux occupé par ses activités, sachant que quoi qu’il arrive, ils pourront toujours dire que c’est de la faute de Fred puis lui donner un bon coup qui aidera à soulager leur colère. Parfois les habitants de la maison ont des invités qui, eux aussi, en profitent pour frapper ce bouc émissaire au crâne rasé en forme d’œuf. Fred, faisant preuve d’une forte résistance crânienne, est toujours très concentré dans ses jeux mathématiques. Au fur et à mesure que le nombre de frappants incrémente, Fred commence à travailler sur d’étranges formules mathématiques. Personne ne sait ce qu’il calcule. Certains disent qu’il s’agit de trouver une formule statistique liée aux frappes, d’autres qu’il travaille sur une terrible vengeance. Du coup, par peur, les gens commencent à le frapper de moins en moins, et à partir d’un certain moment ils le traitement plutôt bien. Sa nuque n’est plus rouge. De petit à petit Fred arrête ses calculs. Il passe des heures à regarder ses notes mais il n’arrive plus à comprendre. Les gens, rassurés, commencent derechef à le frapper, ce qui déclenche à nouveau les mécanismes cérébraux de Fred, ravivant la peur de son entourage, qui arrête tout de suite les frappes, provoquant un nouvel arrêt des calculs, ce qui calme sa famille et la fait redevenir violente et j’arrête l’histoire ici car je ne sais pas comment sortir de cette situation.
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 07:24:33 +0000
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