La multiplication des contrôles aux frontières de l’Europe a eu, au moins partiellement, le résultat escompté. Si elle a laissé entrer de nombreux clandestins, elle a sans aucun doute empêché de nombreuses arrivées supplémentaires et continuera probablement à en interdire beaucoup d’autres à l’avenir. Qu’on apprécie ou non cette politique ne change rien au constat. Le renforcement des frontières extérieures de l’Europe a eu cependant des conséquences moins souhaitables. Il a ainsi jeté des foules d’hommes, de femmes et d’enfants entre les mains de passeurs sans scrupule. La vétusté des embarcations empruntées par les migrants clandestins suffit à témoigner de cette tragédie. On ne saura jamais la quantité de souffrances endurées dans ces circonstances, ni le nombre de décès causés par de telles pratiques. La politique migratoire du Vieux Continent compte pour autre effet indésirable de favoriser la criminalité organisée. Plus elle se durcit, plus elle élève le prix des traversées et plus elle attire les puissants. Il paraît déjà loin, en Méditerranée, le temps où des passeurs d’occasion assuraient une partie substantielle du trafic. Les professionnels remplacent désormais partout les amateurs.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 23:56:47 +0000