La suite pour Marc Rebah, mila et comme moi, sanslesou Farouja. - TopicsExpress



          

La suite pour Marc Rebah, mila et comme moi, sanslesou Farouja. - Vous avez navigué longtemps, avant l’accident ? demandais-je, à celle qui parlait un français des plus corrects. Comment avait-elle dit qu’elle se prénommait ? Ah oui ! Jackkie, avec deux K. « Peut-être que Stinneng, n’a pas tout à fait tort, et que nous sommes en présence de trois K ». - L’accident, n’est intervenu que par la faute des pirates qui nous ont arraisonnés, répondit sèchement la jeune femme aux cheveux longs, lisses, et blonds cendrés. Nous venions de Ceylan, pour répondre à votre question. Ses yeux, étaient verts comme des émeraudes, tranchant bien, avec son teint bronzé par le soleil d’Asie du Sud-est. Lorsqu’il brillait, toutefois ! Ils nous ont forcés à rester assis dans le roof, continua-t-elle, ne pouvant lire dans mes pensées. M’écoutez-vous, monsieur l’officier ? « Ah ! Je me trompe ! Elle lit dans mes yeux » ! - Je suis, tout ouï ! m’empressais-je de lui répondre. Elle ne parut pas convaincue du tout, et je le compris à son regard. - Je disais qu’ils nous forcèrent à rester assis dans le roof, pendant que l’un d’entre eux, amorçait la bombe. Sans personne à la barre, le voilier s’est mis contre le vent, et le mat a cassé net, sous sa force. - Votre skipper n’a rien vu venir ? Il n’a pas vu les pirates monter à bord ? - Je… Je ne sais pas, Monsieur l’Officier… - Laissez courir ! C’est à cet instant précis qu’ils vous ont dit : « Ne paniquez pas, car… un navire, ne tardera pas, à venir vous secourir, non ? - C’est exactement ça, monsieur l’officier. « Hum ! Ces salops, ont saboté l’embase du mat, pour qu’il s’affale sur le pont. Ce n’est pas, un accident » ! Stinneng, m’attira sur le premier banc, à l’avant de la chaloupe. - Que vous a-t-elle apprit ? - Bof ! Elle dit que nous étions attendus, de pieds fermes, répondis-je impassiblement, en français. Et vous savez quoi, Capitaine Stinneng ? Je suis persuadé que cette fille, ne s’est pas shootée, et cela, depuis un bon moment. Ni jamais, d’ailleurs ! - Autrement dit, vous la croyez sur parole. Je vois ! Autant étonnant que cela puisse vous paraître, venant de ma personne, je serais tenté de la croire aussi. - Bizarre, cette façon de nous transmettre un message non ? J’en ai des fourmillements, dans le système nerveux. Mes neurones, se bousculent tellement là-dedans qu’elles se déconnectent. - Vous dites… bizarre ? Pas tant que cela le semble, Lieutenant. Une occasion s’est présentée, ils la saisirent. - C’est limpide ! Ils devaient se creuser le ciboulot, se demandant bien, comment ils allaient communiquer avec nous. Le pigeon voyageur par ce temps, ce n’était pas l’idéal. Et, tiens ? Un voilier, avec trois hippies à son bord, se pointe sur la surface de cette mer démontée ! L’occasion rêvée ! Mieux encore ! Ils nous envoient le messie. Le sosie craché, de Jésus Christ. Le porteur de bonnes paroles providentiel, non ? Et puis … ? Non ! Ça ne cadre pas ! A quoi bon, nous adresser un message ? C’est nouveau, dans le manuel pratique des pirates ? - Vous tournez toujours ainsi, les choses à la plaisanterie, Lieutenant ? Serait-ce, votre trait de caractère ? - Non ! Je tourne à la dérision, ce qui est dérisoire, Capitaine, si tel est bien votre grade. J’attends votre diagnostic, Docteur. C’est bien malheureux pour la famille, mais l’enfant est perdu ? répondis-je, tournant la tête dans sa direction, afin de mieux lire dans ses billes ténébreuses, un éclat de spontanéité, à dire la vérité, voire que sais-je, quelque chose qui s’apparenterait à de la surprise ? Je ne vis, absolument rien de tout ça ! « Il fait quoi, assis sur ce banc, ce mec » ? Je pris tout mon temps, pour le scruter très attentivement. Il brisa, le silence qui s’établissait entre nous. - Vous ne donnez pas Le sentiment, de beaucoup apprécier les Américains, je me trompe ? - Aucunement les américains, cher Monsieur. Le Viêt-Nam ? C’est votre saleté de guerre, Capitaine. Vous l’avez voulue ? Vous-vous la farcissez. Vraiment, je ne comprends plus du tout, nos politicards, en France ! Il se mit à rire franchement, me donnant une sacrée bourrade sur l’épaule qui faillit bien, me propulser par-dessus bord. Il avait une de ces forces, le malingre. - Vous me plaisez Max, parvint-il à dire, en s’étouffant de rire, se frappant la cuisse gauche du plat de la main. Les jeunes femmes, le rire étant contagieux, en oublièrent un court instant, le drame qu’elles venaient de vivre. Elles ne tardèrent pas à partager l’hilarité de l’officier de renseignements. Seul « Jésus », se contenta de sourire béatement, comme s’il apercevait au travers de ces nuages impénétrables de l’œil humain, la porte de son paradis. « Père pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils disent » ! - Hum ! formulais-je simplement, guère rassuré par cet aveu spontané. Par bonheur, l’échelle de coupée qui pendait le long de la coque du Seko, me fit songer que ce calvaire, allait bientôt prendre fin. Aussi, je me précipitais vers elle, ne demandant pas mon reste, pour en grimper au plus vite, les échelons détrempés d’eau de pluie, et de mer. Je faillis glisser, ce qui provoqua dans mon dos, un autre déferlement de rires. « Ils me pompent l’air, ces guignols » ! Je fulminais, en silence. Enfin arrivé sur le pont, le Commandant LANGE, me héla par le bras. - Où fuyez-vous ainsi, Lieutenant ? - Je ne fuie pas, Commandant. - Ben voyons ! Vous me devez un rapport circonstanciel, clair, net et précis, sur cette promenade en mer. Je l’attends dans ma cabine, avant le briefing. Ah ! Vous prendrez également les dépositions, des… rescapés. Individuellement, bien sûr ! N’incluez pas les notes que vous prendrez au rapport. Je veux le tout, séparé. Et il est inutile de vous préciser, de ne jamais aborder, les grandes lignes de notre présence, sur cet océan. - Les grandes lignes ? Bien sûr, Commandant. Ce n’est pas le rôle de la C.I.A, les interrogatoires ? - Absolument pas, Lieutenant ! Vous n’aviez pas de radio, à bord de la chaloupe ? - Euh ! Non, Commandant. - Eh bien, la prochaine fois, n’oubliez pas de vous munir de cet appareil, destiné à la communication qui peut éventuellement, s’avérer indispensable. Me suis-je bien fait comprendre, Lieutenant Girard ? - Fort et clair, Commandant. J’avais emprunté la réponse, d’une réplique tirée du célèbre film, « Fort Alamo », avec John Wayne, jouant le rôle du non moins célèbre Davy Croquet. Mais le Commandant LANGE, n’avait pas dû beaucoup apprécier ce film. - C’est à souhaiter Lieutenant, c’est à souhaiter ! Ne perdez pas de temps. Ce qui traduisait rigoureusement dans son langage, « disparaissez ».
Posted on: Fri, 28 Jun 2013 20:12:14 +0000

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