Larbi Ben M’Hidi : En parlant de Krim, Abane et Ben M’Hidi, - TopicsExpress



          

Larbi Ben M’Hidi : En parlant de Krim, Abane et Ben M’Hidi, Said Sadi avance : « La rencontre de trois hommes au destin tragique fut à l’origine de la réunion qui donna à l’Algérie moderne une base idéologique, un programme politique et des esquisses institutionnelles qui sont, à bien des égards, toujours d’actualité (1)» (1. Saïd Sadi, Amirouche, Deux vies, Un mort, Un testament, 2010, p. 106.) Combattant de la première heure, Ben M’Hidi saisira dès sa prime jeunesse la fatalité du déclenchement de la guerre de libération nationale à la quelle il s’y est d’ailleurs mit corps et âme, et il serait parmi ces premiers jeunes hommes algériens, étudiants et lycéens, qui en ce premier novembre 1954 vont faire sonner le glas de l’un des plus puissants empires coloniaux de l’Histoire moderne et contemporaine. Natif d’Ain M’ Lila, dans la wilaya d’Oum El Douaghi aux Aurès, en 1923. Il devient très jeune un militant très actif du PPA, du AML de Ferhat Abbas, puis militant structuré dans les rangs du MTLD. Membre de l’Organisation Spéciale (OS) de 1946 jusqu’à 1954, il fut l’un des fondateurs du Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action (CRUA) qui va être élargi quelques mois plus tard pour devenir le Front de Libération National par les « six chefs historiques » dont M’Hidi en fut un. Le 1 novembre 1954, Ben M’Hidi se trouvait responsable de la Wilaya 5 (l’Oranie). Très proche des idéaux d’Abane Ramdane, c’est avec ce dernier et Krim Belkacem que Larbi va faire équipe en cet été 1956 pour élaborer cette fameuse plate-forme politique qui va changer à jamais l’Histoire d’un pays tombé cent trente ans durant dans les griffes d’un colonialisme qui ne comptait pas trop sans lui. C’est du Congrès de la Soummam qu’il s’agit, et le comble ! Il ne fallait pour la penser et l’échafauder que ces trois hommes. Même Ouamrane aura participé aux conciliabules secrets qui allaient donner naissance à cette plate-forme selon Abdelkader Yefsah : « C’est ainsi qu’une réunion groupant Abane, Ben M’Hidi et Ouamrane fut tenue à la mi-juin 1956 à Alger. Deux décisions importantes furent prises : la réunion d’un congrès national en Algérie même, et l’organisation d’une grève nationale le 5 juillet, jour anniversaire du débarquement français à Sidi Ferruch.(2) ». Et Saïd Sadi de poursuivre de sa part : « La rencontre de Ben M’Hidi avec Abane fut l’un des grands moments de l’histoire de l’Algérie moderne. Rarement deux tempéraments aussi dissemblables agirent avec une telle synergie sur une organisation. Abane, le visionnaire, conçu, structura et programma, Ben M’Hidi déclina, adapta et sema avec une rare intelligence sociale.(3) » (2. Yefsah Abdelkader, La question du pouvoir en Algérie, 1990, p. 45.) (3. Saïd Sadi, op. Cit, p. 108.) Répondant aux attaques médiatiques françaises quant aux bombes que le FLN dissimulait dans des couffins pour faire plusieurs victimes parmi des civils français, Larbi leur a laissé cette fameuse phrase : « Donnez-nous vos bombardiers, messieurs, et on vous donnera nos couffins. » Ben M’Hidi est assassiné par l’armée française en mars 1957, la même année qu’Abane le fut par ses frères d’armes. « La disparition des deux hommes en 1957 peut du reste être considérée comme le moment du dérapage politique qui continu de bloquer le destin du pays.(4) » (4. Said Sadi, op. Cit. p.108) (A suivre)
Posted on: Sat, 24 Aug 2013 17:00:02 +0000

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