Le P. Henri Boulad, jésuite égyptien, est scandalisé, comme - TopicsExpress



          

Le P. Henri Boulad, jésuite égyptien, est scandalisé, comme beaucoup d’Egyptiens, par l’attitude de l’Occident qui semble ne pas voir qui sont les vrais responsables de la situation. Selon lui, « L’information en Occident est très sélective, unilatérale, il semble que l’Occident veuille défendre les Frères Musulmans comme si c’était leurs agents dans la région du Proche-Orient pour des intérêts sans doutes économiques, géopolitiques etc. Nous sommes écœurés ici en Égypte, Musulmans et Chrétiens, Égyptiens en Général puisqu’il n’y a plus maintenant ce clivage entre Musulmans et Chrétiens, il y a la citoyenneté qui nous réunit tous, nous sommes écœurés par la position des gouvernements occidentaux qui prennent fait et cause pour les Frères Musulmans comme si c’était eux les victimes et non pas les bourreaux ». (vend 16-8-13, dans « Orient plus ou moins proche ».) C’est un homme passionné et en colère qui s’exprime, mais les faits qu’il dénonce, s’ils s’avèrent exacts, obligeront à revoir l’analyse la plus courante entendue jusqu’ici. D’autres témoignages vont d’ailleurs globalement dans le même sens. Les faits qu’il dénonce sont les suivants : - La mosquée de Rabaa, où s’étaient enfermés les Frères, était une véritable poudrière, où l’on a découvert un arsenal de guerre inouï. Aucune dénonciation de l’Occident. - Depuis des semaines, les milices des Frères, armées jusqu’aux dents, sèment la terreur dans l’ensemble de la population d’Egypte : meurtres, enlèvements, kidnappings, demande de rançons, rapt et viol de filles mariées de force à des musulmans. Aucune réaction de l’Occident. - Plus d’une vingtaine de postes de police pillés et brûlés ; près d’une cinquantaine de policiers et d’officiers massacrés et torturés de la manière la plus sauvage. Silence de l’Occident. - Mausolées soufis détruits et familles chiites massacrées ne soulèvent aucune émotion internationale. - Une cinquantaine d’églises, d’écoles et d’institutions chrétiennes brûlées dans la seule journée du 14 août. Aucune protestation de la part de l’Occident. - Prêtres et chrétiens attaqués et tués – dont des enfants en bas âge - pour la seule raison qu’ils sont chrétiens. Aucune dénonciation occidentale qui serait taxée d’ « islamophobie », qui est aujourd’hui le crime des crimes. - Près de 1500 personnes massacrées par les milices de Morsi au cours de son année de règne. Silence des médias - Accords secrets de Morsi pour vendre l’Egypte à ses voisins, morceau par morceau : 40% du Sinaï à Hamas et aux Palestiniens, la Nubie à Omar el-Béchir, et la portion ouest du territoire à la Libye… Tout cela est pain béni pour l’Occident, puisque c’est son œuvre… Lorsque l’Egypte décide enfin de réagir pour mettre un peu d’ordre dans la baraque… l’Occident crie à la persécution, à l’injustice, au scandale. Ce n’est un secret pour personne que les élections présidentielles furent une vaste mascarade et que le scrutin fut entaché d’énormes fraudes. Malgré tout, les média persistent à affirmer que Morsi a été le premier président de l’histoire d’Egypte élu « démocratiquement » et qu’il a pour lui la « légitimité ». Le peuple égyptien, qui a bon dos, a quand même accepté de jouer le jeu, en se disant : voyons-les à l’œuvre. Le résultat fut tellement catastrophique – insécurité, chômage, inflation, pénuries de pain et d’essence, économie en chute libre, tourisme agonisant… - que l’ensemble de la population, au bout d’un an, demande à Morsi de dégager. En moins de deux mois, le mouvement « Tamarrod » rassemble plus de 22 millions de signatures réclamant son départ. En vain ! Face à son obstination, plusieurs dizaines de millions d’Egyptiens – dont une majorité de gens du petit peuple qui étaient ses anciens partisans – déferlent dans les rues des grandes villes pour exiger son départ. Encore en vain ! L’armée – jusqu’alors neutre – se décide à intervenir pour soutenir le peuple et écarter l’indésirable, qu’elle garde en résidence surveillée. Au cours de longues heures d’interrogatoire, elle obtient de lui des révélations d’une gravité exceptionnelle, qui compromettent aussi bien les Frères musulmans qu’un certain nombre de pays étrangers. Face à la prise de pouvoir de l’armée, l’Occident crie aussitôt au « coup d’Etat ». Si « coup d’Etat » il y a eu, celui-ci fut populaire et non militaire, l’armée n’ayant fait qu’obtempérer à la volonté du peuple. Celui-ci, excédé par un président qui l’avait trompé, floué, berné, a donc, par une réaction de survie, réclamé son départ. (...) Suite à l’exclusion de Morsi, l’armée a voulu quand même associer les Frères musulmans au nouveau gouvernement en leur proposant de faire équipe avec les autres tendances. Ils se sont heurtés à un refus obstiné et systématique. Après de nombreuses tentatives infructueuses de dialogue et de négociations avec eux, un nouveau gouvernement provisoire est mis en place. Ils décident alors de « prendre le maquis » et de semer la terreur, ce en quoi ils ont bien réussi. Mais cette stratégie ne fait qu’augmenter leur impopularité, et l’on peut dire aujourd’hui que le peuple égyptien les exècre et les honnit. Equipés des armes les plus sophistiquées, ils s’organisent un peu partout pour brûler, attaquer, tuer, détruire… L’armée décrète alors l’état d’urgence et impose un couvre-feu du coucher au lever du soleil. (...) (Le P. Boulad a été, entre autres choses, recteur d’un grand collège à Alexandrie et président de Caritas en Egypte (et vice-président pour le Moyen-Orient). Auteur d’une vingtaine de livres, il a écrit, il y a quelques années, une lettre au pape Benoît XVI où il pourfendait le conservatisme de l’Eglise catholique romaine.)
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 02:26:53 +0000

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