Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif est parti samedi pour - TopicsExpress



          

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif est parti samedi pour les Etats-Unis où il va mener des pourparlers sur la paix en Afghanistan, les tirs de drones américains au Pakistan et la collaboration économique entre ces deux pays aux relations tortueuses. Nawaz Sharif, vainqueur des législatives de mai au Pakistan, pays de 180 millions dhabitants dont les refuges talibans près de la frontière avec lAfghanistan sont bombardés par les drones américains, rencontrera dimanche le secrétaire d?État John Kerry et mercredi le président Barack Obama. Il sagit de la première visite officielle dun Premier ministre pakistanais à Washington depuis larrivée à la Maison Blanche de Barack Obama en 2009, selon des responsables américains et pakistanais. Les relations déjà tendues entre les deux pays, pourtant alliés dans la guerre contre le terrorisme, avaient connu un creux dans la foulée du raid en 2011 dun commando américain contre Oussama Ben Laden à Abbottabad, cité au nord de la capitale Islamabad. Depuis son retour au pouvoir à lissue des élections de mai, Nawaz Sharif - Premier ministre à deux reprises dans les années 90 - a multiplié les signes de détente avec les États-Unis, au moment où les deux pays veulent sassurer dun Afghanistan stable après le retrait des forces de lOtan à la fin 2014. Il sagit dune visite très complète qui intervient à un moment où nous tentons vraiment de renforcer les relations américano-pakistanaises, a affirmé un haut responsable du département d?État américain. Les États-Unis ont le sentiment que le Pakistan peut jouer un rôle-clé dans le retrait dAfghanistan, explique à lAFP le général pakistanais à la retraite Talat Masood, citant lappui logistique pour le transit du matériel américain hors dAfghanistan et le processus de paix avec les talibans afghans. Islamabad entretient des relations historiques avec ces talibans et a été accusé à maintes reprises de soutenir leur guerre contre le gouvernement de Kaboul et leurs alliés de lOtan. Aujourdhui, Kaboul et Washington espèrent que le Pakistan pourra jouer sur ses relations avec les talibans pour les convaincre de sengager dans des pourparlers et ainsi pacifier lAfghanistan post-2014. Dans lespoir de donner une impulsion à ce processus de paix, le Pakistan a récemment libéré des commandants talibans écroués chez lui, dont le mollah Baradar, ancien numéro deux de la rébellion. Mais cette mesure na pas eu dimpact, du moins pour le moment. Si les Pakistanais arrivent armés de nouvelles idées (pour lancer le processus de paix), ils gagneront sans doute quelques points. Sils offrent des choses spécifiques, ils pourraient se montrer très utiles, estime Daniel Markey, spécialiste du Pakistan au cabinet dexperts américain Council on Foreign relations. Outre lAfghanistan, la question épineuse des tirs de drones américains en sol pakistanais sera abordée au cours de cette visite de quatre jours, a déclaré à lAFP Pervez Rashid, ministre pakistanais de lInformation. Islamabad qualifie officiellement datteinte à sa souveraineté ces tirs contre des repaires dislamistes armés dans les zones tribales du nord-ouest du pays, frontalières de lAfghanistan, mais est souvent accusé de les soutenir officieusement. Le gouvernement de M. Sharif a proposé récemment aux talibans pakistanais du TTP, qui multiplient depuis six ans les attentats sanglants au Pakistan, damorcer des pourparlers de paix, mais les insurgés ont posé une série de conditions comme la fin des tirs de drones américains dans leurs sanctuaires. Les États-Unis vont refuser de mettre fin à ces attaques en invoquant le fait que le Pakistan doit améliorer son contrôle des zones tribales, ce quil ne peut faire pour le moment, estime lanalyste pakistanais Hasan Askari. Léconomie reste un terrain susceptible davancées entre les États-Unis et le Pakistan, en quête dinvestissements pour augmenter sa production électrique et relancer ses exportations. Le Fonds monétaire international (FMI) a promis récemment une aide de 6,7 milliards de dollars à Islamabad en contrepartie de mesures daustérité pour assainir ses finances publiques.
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 12:07:59 +0000

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