Le Sila, le Quai dOrsay et Amar Ghoul from rebelle 30 10 2013 De Charybide en Sila, Sila, le bide. Tout est bricolage dans ce Sila sauf la date d’ouverture qui est vraiment opportune : 1er novembre, Kassaman. Arrêtons-nous dabord sur linvité dhonneur : la Belgique. Pourquoi la Belgique? Elle nest connue ni pour ses relations culturelles avec lAlgérie, ni pour ses grands écrivains, ni même pour ses relations économiques ou diplomatiques avec notre pays. Pourquoi la Belgique alors ? Farce. Pas d’autres explications. Cest vrai, il y avait Simenon et, il y a aujourd’hui la productrice de romans pour midinette Amélie Nothomb sinon le désert. Disons, pour rester dans l’air du Sila, que le choix du plat pays par le comité dorganisation est une blague Belge. Et cest vrai que ce comité du Sila a un sens de lhumour très développé. Lors de sa dernière conférence à la bibliothèque nationale, jai vu combien Hachi Slimane, qui transite parfois en Algérie, entre mille colloques à létranger, est caustique. Un humour noir, car il na pas desserrée les dents. Le regard sombre, les lèvres pincées cet anthropologue qui a la barbe qui frétille quand on l’appelle professeur, et les yeux fous quand on le met en colère, serait mieux au Sahara à la recherche de notre histoire, cest là son vrai travail, ou dans les laboratoires de recherche; le professeur donc hante le monde de la culture et de la littérature. Si je le connaissais et si j’étais proche du monde des livres, je lui poserais deux questions qui l’enrageront : à quel titre ? Avec quelle légitimité ? Une seule réponse : celle de sa proximité avec la ministre. Dans le comité on trouve aussi des éditeurs qui font leur miel grâce aux commandes du ministère de la culture : telle Chihab qui est de toutes les manifestations : FIBDA, FELIV... Pourquoi ces boîtes dirigées par des commerçants du livre plutôt que par des hommes de culture genre Barzakh ou Ikhtilef qui a critiqué vertement le Sila dans sa page Facebook, font-ils partie du comité dorganisation, privilégiant leurs auteurs en premier ? Mystère également ? Non là aussi, proximité avec la ministre. Selon les spécialistes du livre, leur absence de relief ainsi que la fragilité financière de leurs boîtes, les rend soumis et malléable, j’allais dire corvéables. Quant au commissaire du salon qui est un être exquis, mais sans charisme et consistance intellectuelle, il aurait du démissionner depuis longtemps au vu du traitement que lui inflige la ministre : c’est sa tête de Turc par excellence. Le pauvre qui nen peut plus. La ministre qui a fait du SILA sa chasse gardée décide, tranche exclut, coupe des têtes, rend beaux certains avant de les massacrer. Elle fait et défait des carrières. Elle rend riche. Elle rend pauvre. Le cas Boudjedra, un écrivain pour ceux qui ne le savent pas, fait pitié. Il a été hissé très haut avant d’être rejeté comme un malotru en étant traité, de surcroît, d’ingrat. C’est que le gars est imprévisible et irrécupérable d’une certaine façon. Bien fait pour lui, disent ses fans. Qu’a-t-il à se laisser récupérer pour quelques dinars de plus.Récupération, le mot est dit. Au Sila, le mot d’ordre est le suivant : récupération. Sinon : exclusion. Il y a tout un système de récupération de journalistes recrutés comme animateurs ou modérateurs chichement payés ce qui leur permet tout de même darrondir les fins de mois. Les mêmes plumes font des comptes rendus, forcément positifs, dans leurs journaux sur le Sila. Et en avant pour les épithètes : organisation parfaite, foule nombreuse et satisfaite, le meilleur Sila dans le meilleur des mondes. Tout journaliste qui ose une critique est banni, loin des soirées et des diners. Et il y en a quelques proscrits. Ils sont lhonneur de la profession. Nous avons affaire à un véritable système organisé qui a fait main basse sur le livre et la culture qui sont devenus les otages dun clan. A quand un printemps de la culture qui donnera la primauté aux hommes de culture et non aux bureaucrates et aux courtisans? Ah ! J’allais oublier le slogan qui fait mourir de rire même un moribond : « Ouvre-moi au monde » Mais c’est quoi ce truc ? Que veut-il dire ? Rien. Ne savent-ils pas, ces organisateurs, ces concepteurs creux qu’ils jouent avec la réputation du pays ! Vous imaginez : « Ouvre-moi au monde » ! Les invités ont dû se dire que les pauvres Algériens manquent affreusement dimagination ! Ce slogan est à l’image du reste :bricolage sans réflexion, sans préparation, et sans pertinence. Le Sila 2013 ? Appelons-le plutôt salon international du ministère de la culture, de ses amis et obligés ! En aucun cas, le miroir de l’Algérie de la culture dans sa diversité, sa richesse et son originalité. Le Quai d’Orsay ne répond plus Ainsi donc le Quai dOrsay sémeut de la possibilité pour Bouteflika de se présenter. Mais de quoi je me mêle? Le Quai dOrsay et lappareil socialiste ont pu dicter leur loi à Samia Ghali, Algérienne comme Bouteflika, il ne dictera pas sa loi à lAlgérie qui nest plus, le sait-il au moins, un département français. Ce même Quai dOrsay qui sest ému jadis, les Algériens ne lont pas oublié, de linterruption du processus électoral en Algérie en 1992 (j’étais haut comme trois pommes, mais j’avais déjà une mémoire d’éléphant qui aurait avalé un chameau). Le pouvoir socialiste, déjà, était pour la déstabilisation de lAlgérie. A mon avis, le Quai dOrsay ferait bien de soccuper avec plus de fermeté des écoutes de la NSA, de même quil devrait montrer plus de vigueur et plus de respect de ses valeurs dhumanisme et de liberté quand il voit le sort fait aux palestiniens par les Israéliens. Et sur la Syrie, parlons-en, où le Quai dOrsay sest fait tourner en bourrique par les USA et l’Angleterre. Quai a été dun amateurisme de socialiste pour qui le monde arabe est divisé en 2 : les bons islamistes futurs démocrates éclairés et les mauvais dictateurs. Cest ce quon appelle une lecture à la Tintin. Fabius qui fut, quand il était premier ministre de Mitterrand, lauteur de la fameuse repartie : Lui cest lui et moi cest moi devrait comprendre que lAlgérie cest lAlgérie et la France cest la France tout cela étant dit sans aucune animosité. Juste une piqûre de rappel. La France de Hollande ne pèse rien sur léchiquier mondial. Elle avait le poids moral de ses valeurs quelle a reniées. Mère Theresa du TAJ ! Il ne manquait plus que ça : qu’un parti politique lance un prix ! Ce n’est pas une blague, mais enfin qu’est-ce qui n’est pas désopilant dans le monde de la politique en Algérie ? A part Bouteflika, je répète : à cause de Bouteflika et quand bien même on hurle de rage, à part ce géant, l’un des derniers grands de la politique mondiale, il n’y a plus rien, qu’une vaste crèche où chacun s’amuse comme il peut. A l’image du TAJ, le parti islamiste en costume d’Alpaga de Amar Ghoul qui veut récompenser la presse, et qui dit récompense dit récupération. Je ne sais pas si Ghoul, l’homme qui se voit président, a-t-il pensé au ridicule de cette initiative qui tourne en bourrique la presse qui a repris avec une belle unanimité et un bel aveuglement l’annonce du prix. Il y aurait un syndicat puissant de la presse qui aurait dénoncé cette blague, car elle vise la complaisance et le ralliement de la corporation à Amar Ghoul, étant entendu que les primés seront les plus louangeurs vis-à-vis du TAJ. De quel droit un parti politique décide-t-il de récompenser une corporation qui doit garder sa liberté et sa lucidité pour parler de lui et des autres ? Et si elle joue son rôle cette presse ne peut que s’intéresser aux financements des partis politiques et à leurs dépenses. Si Amar Ghoul accepte de primer un vrai journaliste qui s’intéressera à ces deux chapitres dans son parti, on croira alors que le président du TAJ s’est transformé en mère Theresa ! On commencera alors à croire à son destin, car un homme politique c’est d’abord un grand cœur au service de la communauté, un homme utile pour sa société. Je parle Chinois ? Cest vrai. Comme beaucoup dincompris. Il vaut mieux être seul que hurler avec les loups
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 21:32:39 +0000
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