Le Zodiaque saisonnier comme pièce rapportée Par Jacques - TopicsExpress



          

Le Zodiaque saisonnier comme pièce rapportée Par Jacques Halbronn La qualité principale de l’historien est d’avoir le sens de la chronologie des choses et celui qui en est privé ne peut que s’égarer dans le dédale du passé. En Astrologie, le Zodiaque est un excellent test de l’aptitude d’un historien à y voir clair dans un corpus assez touffu de subdivisions cycliques. Selon nous, la cyclicité astrologique s’est d’abord constituée sur la rencontre entre deux corps célestes bien visibles. Rencontre entre la lune et le soleil, entre une planéte et une étoile mais certainement pas entre une planéte et un signe zodiacal tropique, quand bien serait-il question du « point » vernal, car ce zodiaque a comme défaut majeur d’être invisible. Cela signifie pour nous qu’une telle structure est étrangère à l’astrologie et à l’astronomie anciennes. Même le calendrier soli-lunaire est lié aux conjonctions des deux luminaires mais il n’est pas lié au cycle saisonnier de façon rigoureuse mais seulement approximative comme une cote mal taillée. Pourtant, la division en 12 est bel et bien fondée sur les 12 mois soli-lunaires et non sur les saisons. On peut dire qu’à un certain moment, il y eut jonction entre ces deux paramètres, ce qui a abouti à découper chaque saison en trois, chaque secteur correspondant à tel ou tel trait d’une saison.(cf. les Très Riches Heures du Duc de Berry, par exemple, qui n’est qu’un avatar médiéval d’un processus ayant déjà du exister dans l’Antiquité et qui ne nous est apparemment connu que par le symbolisme zodiacal, soit un ensemble corrompu et distordu par rapport à sa source. Le zodiaque tropique est donc né du mariage du calendrier des 12 mois et du cycle des 4 saisons qui a fourni l’iconographie mais aussi un point de départ, le point vernal. On voit donc bien que ce Zodiaque est relativement tardif. A partir de là le principe fondamental selon lequel tout cycle astrologique nécessite la présence visuelle de deux corps célestes n’a plus été respecté et l’on n’a plus eu besoin des étoiles fixes pour constituer une cyclicité. Bien plus, ce Zodiaque tropique ne pouvait aussi se passer des planètes puisque chaque signe renvoyait fictivement à une planéte (dispositif des domiciles etc.) Mais par la suite, l’on aura voulu revenir à une réalité astronomique et réintroduite les planètes en astrologie, sans pour autant se délester du dispositif des « Dignités », ce qui n’a pas peut contribuer à rendre de moins en moins lisible la « tradition » astrologique. Mais ce Zodiaque saisonnier qui avait fini par découper des « constellations » allait être décalé, progressivement, par rapport au cycle saisonnier, du fait de la précession des équinoxes. Ce qui allait ajouter encore plus de confusion. En conclusion, nous dirons que le recours aux saisons eut des effets catastrophiques pour l’astrologie. Il eut mieux valu qu’elle n’attachât aucune importance aux saisons, ce qui l’aurait certes privé du riche symbolisme saisonnier en 12 secteurs encore que celui-ci a beaucoup perdu de sa lisibilité si on compare avec l’iconographie très vivante des 12 mois. On peut tout à fait imaginer une astrologie qui n’aurait jamais accordé la moindre importance aux 12 saisons mensualisées et qui ne s’en porterait pas plus mal. L’astrologie est avant tout structurée sur la quadruple répétition du 7 qui ne correspond astronomiquement qu’à deux cas de figure : Lune et Saturne. La Bible témoigne de l’importance du 7 – (Commandement du septième jour- Sept vaches grasses pour sept années etc.). A partir du moment où l’astrologie se zodiacalise tropicalement-(et l’astrologie sidéraliste n’en est qu’une variante qui ne vaut pas mieux, l’ayanamsa concernant le déplacement du point vernal), la notion d’écart angulaire (ou aspect) entre deux corps célestes cesse d’être centrale et perd de sa visibilité/lisibilité (à l’œil nu), d’autant que le zodiaque tropique n’est pas associé à des étoiles fixes. On a un zodiaque dont les découpages ne corresponde ni aux lunaisons, ni aux étoiles. Quand un astre change de signe, cela ne fait aucun sens au niveau des configurations célestes observables. Mais même au niveau saisonnier, le découpage en 12 n’offre aucune pertinence. Certes, ce découpage en 12 à l’origine est lié aux nouvelles lunes mais il perd son ancrage pour s’inscrire dans le cycle saisonnier. C’est dire que le dit zodiaque arrive après la bataille et correspond à un état tardif de la genèse de l’Astrologie, tout comme d’ailleurs la notion de « thème », qui n’a qu’une pertinence astronomique très relative, la carte du ciel étant l’expression figée et disparate du cosmos. Cette carte du ciel reprend certes la notion d’aspect mais elle en est une forme dévoyée où tout astre peut aspecter tout autre en un instant T, d’où la notion d’astre plus ou moins fortement « aspecté », connecté aux autres. La notion d’orbe utilisée dans le cadre du thème est évidemment dérivée de celle de l’étude des processus cycliques (phase d’approche, phase de séparation) D’ailleurs, dans la carte du ciel, les différences de vitesse entre les astres n’apparaissent plus. Tout est mis sur le même pied : une étoile fixe, une planéte transsaturnienne, un luminaire, l’ascendant, une pointe (cuspide) de maison, un signe zodiacal, une « part », la Lune Noire, les degrés monomères et ainsi de suite, ce qui fait du thème un support capable d’absorber n’importe quoi. Dans le thème, les facteurs ne sont plus que de l’ordre du langage. Dans cet article, nous avons voulu montrer que toute l’astrologie ne s’était pas constituée en un instant T et qu’il y avait eu des stades successifs. L’archéologie ne saurait fausser les perspectives en privilégiant ce qui a été conservé. L’historien doit impérativement prendre la mesure de ce qui est en pointillé et ne saurait véhiculer une vision anachronique qui fausse nos représentations. . JHB 09.07.13
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 09:40:02 +0000

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