Le big band. (Chronique.) Ces mots assemblés le sont à - TopicsExpress



          

Le big band. (Chronique.) Ces mots assemblés le sont à propos de lhistoire dune blind date. Vous savez sûrement à propos duquel concept de rencontre je fais référence. Ce concept vieux comme les chemins; un couple, ou ce qui en a lair pour cette introduction, qui est ensemble depuis quelques temps organise une rencontre impromptue, mais tout de même arrangée par le gars de vue. Le but de jeu est darriver à matcher deux inconnus. Cette chronique parle de rencontre entre un homme et une femme, de sport, de musique, de sortie ou soirée dansante et dintégrité surtout. Je viens de dire que ce type de rencontre dite blind date est souvent, sinon la plupart du temps, organisée par un couple en couple ou sinon par un groupe damis. Elle peut être organisée aussi, mais en de plus rares occasions, par un couple qui se connaissent depuis fort peu de temps. Depuis la veille ou lavant veille. Cest un peu le cas de celle ci. Tout ça se passait durant un été plein de promesses qui semblait dores et déjà éternel qu’il respirait que de même façon que lors de ses touts premiers balbutiements. Nous sommes en juillet 1956. Maurice Richard et le CH remportait la coupe Stanley lannée précédente. Une 5e de 5 conquêtes consécutives. Un record qui tient toujours. Maurice Duplessis régnait en Roi et maître comme premier ministre de sa province à laube de cette révolution dite tranquille. Une révolution qui navait rien dune révolution et qui navait rien de tranquille. Lépoque où lon défrichait pour paver la voix à lindustrialisation minière de la côte nord. Duplessis donnait à sa province. Cétait son slogan et celui de son parti, lUnion Nationale. Il vendait toutefois le minerai brut à lIron Ore Company une cenne la tonne, léquivalent dune peau de chagrin. On se plaint aujourdhui de notre pauvreté collective galeuse ou quon a jamais une crisse de cenne personne lorsque vient le moment débaucher un projet collectif de plus ou moins grande envergure. Blâmez les sbires qui défilent lun après lautre à la commission dont joublie le nom pour nous dire quun tel a crossé tel autre et quun autre sest fait excommunier parce quil refusait dembarquer dans la gammick pour expliquer notre pauvreté collective. Une culture de type tout coups permis qui date depuis la nuit de temps consistant à mettre sur pieds un bon système occulte ayant comme seul et unique objectif de vouloir manger tout de son prochain jusquà ce quil ne reste plus rien à manger pour personne. Lintégrité est devenu, on dirait, un bon mot a la mode. Il la toujours été. Son absence lest devenue tout autant. Certaines modes ne se démodent jamais. On a toujours pas une crisse de cenne à lattendant et lorsque vient le temps de faire quoi que ce soit. Je n’ai rien dautre à ajouter la dessus. Rien dautre à ajouter. Mais vu que vous y insistez et que cette demande est nombreuse, je continue. On veut des jobs, pas des jobines. Mais des jobs on en fait. On ne fait juste pas une crissmusse de cenne avec. Excusez si je mécarte encore et toujours. Quelquun récemment me disait que javais la tête pleine. Je commence à croire quelle a raison. (...) De retour à cette histoire de blind date. Une variation simpose. Personne nétait en couple proprement parlant lors de cette sortie tout de même organisée. Les deux filles se connaissaient toutefois assez bien. Toutes deux à lécole ensemble à partir de la 2e ou 3e jusquen 10e année. Lexpression école secondaire nétait pour arriver quen 1960 avec la reforme proposée par le gouvernement libéral maitre chez-nous de Jean Lesage et notre tout premier ministre de léducation de lhistoire du Québec, Paul Gérin-Lajoie. Margot et Lise. Quartier Parc Lafontaine. Quon a depuis enorgueilli en le désignant sous lappellation édulcorée Plateau Mont-Royal. Rue Napoléon. Le 705 si vous y tenez vraiment ou si vous vous perdez dans ce coin la un de ses jours. Margot propose dorganiser une sortie avec Lise. Margot sera accompagnée dun jeune homme quelle connaît depuis peu. Celui-ci travaille chez lun des ancêtres dHydro-Québec; la Montreal Light, Heat and Power. Ce jeune homme connaît un de ses collègues de travail, lautre. Cet autre qui venait de se faire domper la par son ex-blonde infirmière. On disait garde-malade à lépoque. La mère de lautre, ai-je cru récemment comprendre, avait une personnalité et un caractère un peu spécial. Assez, en tout cas, pour en faire dételer plus dune semble-t-il, à la grande déconvenue maintes fois répétée de lautre, selon ce quil ma également récemment été permis dapprendre. Pour massurer que personne ne se mélange dans les personnages que je vous ai présenté: on a Margot, Lise, un jeune homme et lautre. Si vous arrivez a un total plus grand que 4, refaites le compte. Toujours est-il que ce groupe devait aller jouer au tennis dans le nord de la ville sauf quil pleuvait à sceaux en cette fin daprès-midi jusqualors pleine de promesses. Vous pouvez dire à sciaux aussi pis ça ne me dérangera pas. Même si cest pas dure de seulement dire à sceaux. Je dois avouer que je dis aussi a sciaux juste parce que ca me fait sourire et que toute pluie semble plus abondante ou mieux ressentie à loreille lorsquon utilise à sciaux au lieu de à sceau. Soit dit en passant, il eut été permis de se demander pourquoi il avait été proposée comme idée le tennis comme activité. Ni les deux filles et ni les deux gars navaient même touché à une balle de tennis de leur vie. Ni même une raquette. Ça aurait été out le tennis et cela naurait rien eu à voir avec la pluie. Si lopportunité de participer à une activité à caractère champêtre comme celle la vous pointe à lhorizon, ayez en tête que cela pourrait très bien changer votre vie. Men irait fortement vous conseiller dy aller, nadvienne que pourra, si vous voulez. Même si vous avez une ignorance abyssale en ce qui concerne la dite activité. Vous naurez rien ou si peu à perdre. Vous allez peut-être le regretter. Ou peut-être pas. Vous allez possiblement pouvoir retourner chez vous les mains vides ou les mains pleines. Cest comme ça que ça se passe la vie des fois à ce quun vieil oncle, aujourdhui disparu, me disait durant ma jeunesse pas si lointaine. Il mouillait comme le crisse comme je disais. Pas une si bonne idée alors daller jouer au tennis; le gros bon sens. Margot propose en alternative judicieuse daller jouer à un autre jeu. Se rendre pour participer a une soirée dansante au défunt depuis longtemps Château Ste-Rose. Je crois que le terrain abrite maintenant soit un dealer de chars usagés ou un bar de danseuses. On n’arrête pas le progrès. Le Château Ste-Rose; lartiste en vedette avait son nom écrit en grosses lettres tout en haut de laffiche. Pianiste de renom, chanteur, chef dorchestre et maître de cérémonie, cet artiste de renommée était en tournée nord-américaine avec son big band. Lautobus peint de son effigie stationné sur le coté de la bâtisse près de lentrée des artistes. Billy Eckstine. Une époque aujourdhui révolue. Même Gregory Charles ne se déplace plus de ville en ville en bosse aujourdhui. A moins quil se donne en spectacle à lhôtel royal de Mascouche un jour pour poursuivre le lendemain au centre des arts de lAbord-à-Plouffe. Il nya pas à regretter ou à ne pas regretter. Cest comme ça. Les choses vont et viennent. On ny peut rien. Larrivée de la télé, un peu plus tard les Tannants, Star Académie et ultimement Occupation Double ont emporte tout ça. (...) Le groupe entre et prends table près de lorchestre et adjacente au plancher de danse. En boucles successives, une pièce musicale; All eyes of Texas are upon you, suivie de I love Paris, suivie dune pièce dansante et retour occasionnel pour sasseoir près de la table. Légères discussions sur un ton parfois grivois. Sourires. Clins dœil. Effleurements involontaires et ni fruits de tout hasard. Pause momentanée pour les 2 filles qui décident de se rendre à la salle de bain. Celle des femmes évidemment. Je la connais celle la. Jveux dire que si deux filles vont à la salle de bain ensemble, ce nest que très rarement pour uniquement aller pisser. Nous sommes également à des années-lumière de cette époque contemporaine des salles de bain mixtes du bal en blanc. Ce tour vers la salle de bain nétait que pause entre 2 actes. Les deux hommes, jeune vingtaine, même âge pour Margot et Lise, jai oublié de la dire celle la. Les deux hommes laissés seuls face à face. Entre eux, la table. Le jeune homme accompagnant Margot profite de cet intermède pour demander à lautre: on fais-tu un switch?. Lautre de répondre: Non! Un non poli mais catégorique. On ne joue pas ce vilain truc à quiconque. Mais jamais, au grand jamais, à lêtre de son cœur. Vous pouvez me trouver rétrograde si vous voulez. Exercez ce libre arbitre sur ce qui vous parait dintérêt. Exercez-le et jaurai déjà passe vers autre chose. Lintégrité demeure. Jajoute à demeure le mot inaliénable. Lise et lautre se mariait plus tard, presque 2 ans jour pour jour par la suite, un samedi 24 juin 1958. On célébrait leurs 55e lété dernier. Margot et son jeune homme même chose, ou à peu près, durant cette même période. Je les ai vu tous les 4 pas plus tard quhier. Michel, lautre, lun des 4. Nul autre que mon père. On le portait à son dernier repos hier, début daprès-midi. Un après-midi plein de nuages et de soleil. Comme des éclaircies. Le poète est mort et tous ses amis pleuraient. Lon enterra son étoile dans un grand champ de blé. Dans un grand champ de blé. Des bleuets.
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 20:44:21 +0000

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