Le bonbon C’est tellement bon Qualité sans équivoque qui se - TopicsExpress



          

Le bonbon C’est tellement bon Qualité sans équivoque qui se dit bon, très bon. Révélateur du plaisir, le vocable qui s’est mis en double : bon plus bon, faisant usage d’un liant invisible préfigurant un recours nécessaire pour la tenue de la friandise qu’il annonce, mettant en place sa personnalité propre et se délestant du coup de son statut d’épithète, est devenu du plaisir une des expressions suprêmes. Celui-ci ne s’embarrassant point de généalogie ni grecque ni latine, invoquant de la sorte ses origines métisses, n’a guère quêté parmi ces prédécesseurs une étymologie savante pour asseoir sa gloire globale et légitime. Il s’est arrogé doublement le « bon » le chargeant ainsi, et scellant pour de bon son contenu qu’il a fourré de garnitures diverses puisées par monts et par vaux. Il clame tout haut son universalité que seuls, dit-il, octroient la naissance et le chemin parcouru, se faisant et se contrefaisant en route, n’ayant cure d’affronter dans ses pérégrinations, et les vagues des étendues marines et les dunes des solitudes désertiques. Il a mûri près des cours d’eau, chargé des bienfaits millénaires des terres d’Asie, son secret enfoui dans un roseau, soustrait à la vue des passants par les riverains veillant à jouir seuls goulûment de ses délices. Il a depuis essaimé, échappant de force à ses vigiles, et vêtu et revêtu formes et couleurs variées, portant en lui de quoi séduire les palais et atterrissant après de longs périples dans les bouches enfantines qui ne font pas de détail pour en sucer l’essence absolue et du rêve avec, en dragées, en nougats, en pralines et pastilles de tout genre. Le bonbon se fond allègrement en jouissance, tourné et retourné par la langue qui en extrait jusqu’à l’arrière-goût de sa saveur et archivant du coup son souvenir que des réminiscences incitent d’instinct à en reprendre. Car il n’est qu’un suc vital faisant appel à toutes les formes de vie : animale, végétale, puisant sans gêne dans les graisses et les senteurs, dans le beurre, dans le miel, dans les arbres, dans les fleurs. Et il s’est raffiné cherchant dans les humeurs acides une puissance propre à mettre à genou les plus récalcitrants à son charme. Mais le sucre est resté son atout qu’il peut nourrir de fruit amer ou de fruit confit. Le sucre est sa matière initiale tapie dans le végétal ayant fondé sa réputation. Chez nous les Arabes, voisins de son terroir de départ chez les valeureux Persans, on le nomme, al-haloua, le désignant ainsi par son goût sucré malgré toutes les variations qui furent de mise par la suite.
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 09:43:00 +0000

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