Le brocoli, arme inattendue contre la radioactivité Derrière - TopicsExpress



          

Le brocoli, arme inattendue contre la radioactivité Derrière le classique Mange tes légumes !, il y a désormais bien plus que linjonction du parent ou du diététicien. Les chercheurs ont en effet, depuis plusieurs années, mis en évidence quun régime riche en légumes crucifères (chou, brocoli, chou de Bruxelles, etc.) était lié à un risque réduit de développer différentes sortes de cancers. La raison en incombe à un composant présent dans ces plantes, lindol-3-carbinol (I3C). Une fois digéré, lI3C se transforme en une autre molécule dont lacronyme est DIM (pour limprononçable 3,3′-diindolylméthane). Grâce à un mécanisme qui reste à déterminer précisément, le DIM prévient la formation des vaisseaux sanguins irriguant les tumeurs, empêche la prolifération des cellules cancéreuses et conduit celles-ci à la mort. Cette action anti-cancérigène est déjà remarquable mais le DIM ajoute aujourdhui une corde inattendue à son arc. Dans une étude publiée le 14 octobre dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), une équipe américano-chinoise vient de montrer que la molécule en question conférait aux rats et souris une protection conséquente contre les effets mortels dune forte radioactivité. Pour le déterminer, les auteurs de cette recherche ont exposé ces rongeurs à une dose de 13 grays qui, en temps normal, aurait dû les tuer. On estime quun organisme humain ne résiste pas à une dose supérieure à 10 grays. Dailleurs, dans le cadre de cette étude, tous les rats du groupe témoin, qui ont été irradiés mais nont pas reçu de DIM, sont morts dans les huit jours qui ont suivi. Cela na pas été le cas de tous ceux à qui lon injectait la molécule. Dans la meilleure des configurations (dose élevée et première injection 10 minutes après lirradiation), jusquà 60 % des rongeurs étaient toujours en vie un mois après lirradiation, alors même quils avaient reçu une dose considérée comme létale. Ce pourcentage de survie à 30 jours montait à 80 % pour une dose de 9 grays (qui tuait 80 % des animaux nayant pas reçu le traitement) et à 100 % pour une dose de 5 grays, laquelle venait à bout dun quart des rats sans DIM. Les chercheurs ont constaté que des doses plus faibles étaient moins efficaces et que plus la première injection était proche de lirradiation, plus les rats avaient de chances de sen tirer. Restait à déterminer comment le DIM sy prenait pour protéger des organismes ayant été exposés à des doses de radiations normalement mortelles. Après avoir mené toute une série dexpériences sur des cellules en culture, les chercheurs ont fini par mettre au jour un double mécanisme. Ils se sont dabord rendu compte que ladministration de DIM activait la protéine dite ATM, spécialisée dans la réparation de lADN, par exemple lorsque celui-ci est brisé sous leffet de lirradiation. Létude apporte une nuance intéressante en montrant que cette action de réparation na pas lieu quand la cellule en question est... cancéreuse. Comme si le DIM ne conférait sa protection quà des cellules saines. Mais la molécule ne se contente pas de stimuler la réparation de lADN : les auteurs de létude ont également découvert que le DIM parvenait à bloquer la mort cellulaire induite par les radiations. On sait en effet quune exposition à des rayonnements ionisants constitue une agression physique susceptible de provoquer une apoptose, cest-à-dire une sorte de suicide de la cellule. Cest un peu comme si celle-ci préférait mourir plutôt que de se battre pour sa survie. Or, les chercheurs se sont aperçu que le DIM déclenchait la production dune protéine qui elle-même allait activer des gènes chargés de combattre lapoptose. Les deux mécanismes sont dailleurs peut-être liés quand on sait que la rupture de lADN peut provoquer lapoptose de la cellule qui le contient. Bien sûr, une grande partie de létude porte sur des rongeurs et il est difficile dimaginer une irradiation volontaire dhumains pour tester lefficacité du DIM chezHomo sapiens. Ceci dit, léquipe américano-chinoise souligne que de précédents travaux ont montré que le DIM pouvait être administré sans problème à lhomme. Pour ces chercheurs, la molécule, par son mécanisme inédit de radioprotection, pourrait parfaitement atténuer les syndromes aigus liés à une irradiation, quelle soit consécutive à un accident radiologique, comme dans le cas des surirradiés dEpinal, ou à une catastrophe nucléaire du type Tchernobyl ou Fukushima. Source: PDS
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 08:11:59 +0000

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