Le dernier serment de Charles Ndizeye Les points obscurs de notre - TopicsExpress



          

Le dernier serment de Charles Ndizeye Les points obscurs de notre histoire ne s’arrêtent pas aux conflits ethniques entre les Bahutu et les Batutsi. Les Batwa et les Baganwa ont eu aussi leur part. Aujourd’hui, j’aimerais m’arrêter sur un document exceptionnel rédigé par Charles Ndizeye à l’adresse de son père le roi Mwambutsa IV.i Il est remarquable à plus d’un titre ; il s’agit d’abord d’une confession d’un fils vis-à-vis de son père, c’est une récrimination d’un enfant prodigue qui confesse ses errements politiques à son mentor, c’est aussi une nouvelle allégeance d’un roi usurpateur face au monarque renversé, c’est enfin – et c’est surtout sans doute cela ! – un serment de fidélité à la couronne sous l’égide du roi Mwambutsa IV seul légitime au trône du Burundi à reconquérir. Une confession S’adressant à son père sous la forme épistolaire, Charles Ndizeye confesse directement avoir désobéi à son père lorsqu’il est rentré au pays en 1966. Il avait pour mission, avoue-t-il, de préparer son retour imminent et, au lieu de cela, il s’est emparé du pouvoir et a été proclamé roi. Des récriminations Le fils explique ses errements politiques par la présence de mauvais conseillers qui l’ont induit en erreur en l’opposant à son père et en violant les institutions multiséculaires en place. D’autres, ont trahi la confiance et du père et du fils… Nul besoin de revenir sur les concernés. A peine plus âgé – il a alors 25 ans ! – Charles fera montre d’une méconnaissance ahurissante des arcanes politiques burundaises dans les circonstances de son enlèvement à Kampala en mars 1972.ii Ceux qui l’ont trompé et trahi peuvent ne pas être ceux qu’il croit et certainement pas les seuls condamnables dans l’affaire. En tout état de cause, les personnes visées – elles-mêmes si elles sont encore en vie ou les leurs le cas échéant -pourront se défendre, se justifier ou même rejeter les allégations de l’intéressé. L’histoire jugera. Une allégeance renouvelée L’allégeance est faite de façon indirecte, mais on ne peut plus claire. L’intéressé rédige son texte sous les armoiries nationales, il est vrai, mais sous son nom princier : Charles Ndizeye. Exit Ntare V désormais. Il s’adresse à son père comme « Son Altesse royale Mwambutsa IV »iii avant de poursuivre par un « Père bien aimé ». La lettre se termine par « Ton fils Charles Ndizeye » sans autre fioriture protocolaire. Il s’agit bel et bien d’une lettre d’un fils à son père. Mieux : d’un sujet à son monarque. Ce document rédigé en langue nationale, le Kirundi, et co-signé par trois témoins (Germain Bimpenda, Emmanuel Biha et Boniface Kiraranganya) est un serment que le prince fait à son roi de désormais lui obéir et le servir comme seul roi légitime du Burundi. Par ce document, Charles Ndizeye laisse à mes yeux un héritage d’une grande noblesse d’âme. Seuls, les hommes et les femmes de valeur sont capables de reconnaître leurs torts et faire amende honorable. Son père ne s’y est pas trompé, lui qui un an plus tard écrira : « Ce n’était pas une faute, mais un défaut de jeunesse compréhensible à 19 ans. (…) J’ai pardonné de grand cœur l’étourderie de mon fils qui m’avait récemment fait sa soumission dans la plus pure tradition murundi »iv C’est Confucius qui disait ceci : « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute » Puisse la nation burundaise prendre exemple sur ces deux hommes qui ont marqué notre histoire du sceau du courage, de l’honnêteté et d’un patriotisme exemplaire.
Posted on: Fri, 20 Sep 2013 14:32:23 +0000

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