Le film sur l’Emir Abdelkader : Une heureuse initiative (PUBLIE - TopicsExpress



          

Le film sur l’Emir Abdelkader : Une heureuse initiative (PUBLIE LE : 17-11-2013 | 0:00 - D.R) Je me souviens avec émotion de ces journées de liesse et de recueillement des 4 et 5 juillet 1966 alors que je participais à une délégation dirigée par S.E.M. Abdelaziz Bouteflika, à l’époque ministre des Affaires étrangères, et qui était chargée d’accompagner les cendres de l’Emir Abdelkader de Damas vers sa terre natale. Par Idriss Jazairy (*) Tout naturellement, j’ai été de ceux qui par la suite ont évoqué avec le Président Boumediène, Rahimahou Allah, et aussi avec l’actuel Président de la République, ce désir largement partagé par ma famille et par la population algérienne dans son ensemble de voir se réaliser un film sur l’Emir. Il m’était répondu que certes un film s’imposait, mais que ce devrait être une œuvre à la hauteur de cet homme hors du commun. Il fut en effet à la fois le fondateur de l’Etat algérien contemporain, l’initiateur du droit humanitaire moderne, le protecteur des droits de l’homme, le porte-parole d’un islam authentique tel que vécu au quotidien dans notre pays, un soufi et un maître de la langue ainsi que de la pensée arabes. Toutes ces qualités en font véritablement un homme universel. Quelle ne fut pas donc ma satisfaction, une satisfaction partagée par de nombreux parents, d’apprendre que la ministre de la Culture, S.E.M. Khalida Toumi avait réussi, au prix d’efforts inlassables, à réunir les ressources financières et humaines nécessaires pour accomplir le tour de force d’organiser une superproduction sur l’Emir Abdelkader. Une coproduction aussi avec un géant parmi les réalisateurs mondiaux : Oliver Stone et d’autres experts du 7e art des USA, de France et d’Algérie. Je citerai en particulier le Dr. Zaim Khenchlaoui, un brillant universitaire, ancien président du Conseil scientifique de la Fondation Emir Abdelkader et adepte du soufisme qui est particulièrement bien placé pour élaborer le scénario du film. Gageons que d’autres Algériens, non moins expérimentés, seront également sélectionnés comme acteurs. Au lendemain de l’annonce de cette décision, des organes de la presse internationale m’ont demandé mon appréciation sur le choix de certains éléments étrangers dans la réalisation du film ; je leur ai répondu que le film sur le Prophète Mohamed (qssl) Ar-Rissala avait un étranger, Anthony Quinn, qui jouait le rôle de Hamza et que ce qui était approprié pour la vie du Prophète (qssl), l’était à plus forte raison pour celle de l’Emir. Ce qui nous importait avant tout, comme ce fut aussi pour le film sur Omar Moukhtar en Libye, c’était la qualité du film qui devait atteindre le plus haut niveau possible. Il m’a été demandé si j’avais été consulté sur le scénario du film. J’ai répondu par la négative en indiquant que je supposais que pour un tel film, nos Autorités supérieures en avaient certainement approuvé le scénario. Je ne voyais pas pourquoi le fait que je ne sois d’ailleurs que l’arrière-petit neveu de l’Emir me donnerait un droit de regard sur ce scénario, l’Emir appartenant à tous les Algériens fiers de l’être et n’étant pas le monopole de ses descendants. Prétendre le contraire reviendrait à dire que nous doutons du sens politique de nos dirigeants et que la biologie nous confère une compétence particulière en la matière ! Trop longtemps notre opinion a eu accès à son histoire à travers les sources et les interprétations coloniales souvent tendancieuses. Notre peuple a ainsi vu confisquées par la colonisation à la fois sa souveraineté et son histoire. La lutte héroïque de la génération du 1er Novembre 1954 a permis une réappropriation de sa souveraineté par notre peuple. Ce film lui permettra aussi de poursuivre la réappropriation de son histoire spoliée durant la période coloniale. « Poursuivre » dis-je, mais non « parfaire », cette réappropriation car la tâche sera longue, ardue et parsemée d’embûches. Ceci pour démontrer qu’il s’agissait de la mobilisation de tout un peuple uni, toutes régions confondues, contre l’invasion et luttant sous la bannière de l’Emir. Pour faire savoir aussi que l’Emir ne s’est pas rendu en décembre 1847 mais qu’il a signé avec le commandant des forces françaises de l’Ouest algérien un accord de cessation des hostilités. Pour rappeler la noble mission pédagogique des zaouias de l’époque, dont l’Emir fut le plus pur produit et qui sont sans rapport avec les pratiques superstitieuses de certaines de leurs excroissances coloniales. Pour jeter enfin une lumière crue sur la tentative d’instrumentalisation par la franc-maçonnerie en France, de la réputation de l’Emir pour servir les intérêts de l’Empire au Moyen-Orient… et j’en passe. Un seul film, une superproduction même comme celle annoncée, ne suffira pas pour purifier notre histoire des scories de l’occupation étrangère. Mais il constitue une invitation à chacun à repenser notre histoire et à jeter un regard critique sur ce qu’on dit de notre passé, en un mot à voir notre histoire avec des yeux d’Algériens. Par-delà sa famille, le patrimoine moral et spirituel de l’Emir est un legs à la nation algérienne. Il est patriotisme, piété, respect des minorités et rejet de tous les extrémismes, il est en tout, wassatia. Il est symbiose d’authenticité et de modernité. En tout cela, il est devenu une contribution de la nation algérienne à la civilisation universelle. Le film annoncé en valorisera certains fleurons. Il est heureux que la décision en ait été prise sous la présidence d’un homme qui choisit comme nom de guerre celui de « Si Abdelkader » en signe d’attachement à la mémoire de l’Emir. I. J. (*) Ambassadeur retraité, membre fondateur et Président d’Honneur de la Fondation Emir Abdelkader
Posted on: Sat, 30 Nov 2013 10:34:57 +0000

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