Le gardien des pavillons Elena était une petite fille très - TopicsExpress



          

Le gardien des pavillons Elena était une petite fille très douce. La maman de ses amies lui trouvaient un air étrange, à part, comme si elle était présente et absente en même temps. Ce à quoi les copines répondaient qu’elle avait simplement la tête l’air. Pourtant Elena avait bien les pieds sur terre. Je peux vous en parler puisque nous avons échangé tous les deux. Rien pourtant ne le laissait penser. Je m’appelle Manuel. Je suis d’origine portugaise, issu d’une famille modeste. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de faire de grandes études. Mais si je réfléchis bien je me demande à quoi cela m’aurait servi. Rien ne m’intéressait vraiment à l’époque. Et aujourd’hui… Aujourd’hui je suis le simple gardien d’un ensemble de pavillons pour des familles désireuses d’avoir la tranquillité et la sécurité autour de chez elle. Je connais tous les habitants, ainsi que leurs habitudes, leurs horaires de travail. Il y a une station de bus à quelques mètres et des écoles et lycées aux alentours. N’allez pas croire que c’est un endroit pour gens de « la haute » comme certains disent. Non il n’en est rien. Je suis attaché à la ville. Peut-être qu’un jour mon poste disparaîtra. Il m’arrive parfois de me demander ce que je pourrai bien faire alors et franchement je n’en sais rien. Mais revenons à Elena. Elle est fille unique d’un dentiste et d’une fleuriste. Lui est toujours pressé. Quant à son épouse. Ah son épouse ! Elle est comme un bouquet de fleurs fraîches. Toujours souriante, avenante, un peu la tête dans les étoiles parfois. Mais elle est belle. Très belle. J’avoue qu’elle a ma préférence entre toutes les femmes dont je m’amuse à dire que je suis le gardien. Il faut dire qu’Elena et sa maman savent que j’existe en tant qu’être humain. Pas seulement en tant que gardien. Et ça je peux vous dire que ça fait une énorme différence. Depuis quelques temps j’avais remarqué le sourire forcée d’Elena. Elle passait rapidement devant moi en baissant la tête. Je voyais bien que quelque chose n’allait pas mais impossible de savoir quoi. Et puis un jour, j’ai entendu un cri intense. Un cri terrifiant. Un cri que je ne pourrais jamais oublier, qui résonne encore parfois dans mes nuits. Je n’étais pas le seul à avoir entendu. Nous nous sommes tous regardés, inquiets. Nous ne faisions plus qu’un à essayer de comprendre, de trouver. J’ai vu la voiture de Marjorlaine, la maman d’Elena passer devant moi. Et quelques minutes plus tard un autre cri peut-être encore plus effrayant venait de monter comme une plainte, une prière demandée au tout puissant. Ensuite je la vis. Elena. Elle pleurait, criait, courrait. Juste eu le temps d’apercevoir ses mains ensanglantées avant qu’elle ne se jette dans mes bras. Pourquoi moi ? Je n’ai jamais trouvé la réponse mais qu’importe ! A ce moment-là elle avait juste besoin de deux gros bras solides, costaud. Je vais vous passer les détails et vous raconter ce que tout le monde sait maintenant. Le père d’Elena abusait d’elle depuis que la petite fille se transformait doucement en femme. Ce qui pu être prouvé par des examens médicaux sur Elena. Pauvre petite, comme si ça ne suffisait pas ! Enfin ce jour effroyable aux oreilles de tous, Elena avait réussi à lui échapper. Elle s’était d’instinct se diriger à la cuisine où elle avait pris le gros couteau bien aiguisé pour la viande. Et dans un dernier instinct d’un instant d’horreur, elle l’avait planté dans le cœur de son père. Emmener plus tard à l’hôpital, il mourut de sa seule et unique blessure. Voilà je me rappelle Elena toute petite et ce jour qui restera dans ma mémoire. Aujourd’hui, je suis toujours le gardien de ces petits pavillons mais en repos. En repos pour cause de Mariage. En effet Elena m’a demandé de lui prêter son bras pour l’accompagner à la mairie et à l’église à l’occasion de son mariage. Je dois avouer que j’en suis tout fier. Il y a plein de fleurs pour cette occasion mais je n’en vois toujours qu’une : Marjolaine. Je la vois qui me regarde dans un sourire complice plein de tendresse. Voilà maintenant six ans que nous nous sommes mariés. Et oui tout simplement. Avant de finir cette histoire, n’oubliez pas qu’une fois les portes fermées on ne sait jamais ce qui se passe chez les autres. Alors sans être intrusifs, n’oubliez pas de prêter attention à vos voisins… Je vous laisse maintenant, je m’en vais ouvrir le bal avec Elena. Rien ne peut me faire plus plaisir que son bonheur…. Isabelle Vouriot 16 novembre 2013 - © texte protégé
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 13:01:05 +0000

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