Le groupe pétrolier algérien a versé entre 2002 et 2008 des - TopicsExpress



          

Le groupe pétrolier algérien a versé entre 2002 et 2008 des honoraires de près de 3 millions de dollars au profit d’un certain Robert W. Pleasant du prétendu cabinet d’avocats et d’experts dénommé Pleasant & Associates en qualité de consultant. Ce dernier “aurait d’abord touché la coquette somme de 2 millions de dollars pour l’élaboration et le suivi de la fameuse loi sur les hydrocarbures pour le compte du ministère de l’Énergie, avant d’étendre la gamme de ses services à la compagnie pétrolière nationale”. Ces révélations ressortent d’une enquête menée par le magazine français Jeune Afrique publiée dans son dernier numéro paru ce mardi. Robert W. Pleasant, recuté par Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines à l’époque, serait “un illustre inconnu au barreau de New York” et “son cabinet ne figure dans aucun registre de commerce aux États-Unis”, selon les conclusions des investigations du même magazine. Mieux encore le nom de ce consultant, recruté par Khelil, “ne figure dans aucun organigramme de la Banque mondiale, alors qu’il se présentait comme un expert auprès de cette institution lors de ses multiples passages en Algérie”. Toujours selon la même source, “des factures” attesteraient que le “directeur central juridique de Sonatrach a versé, entre 2004 et 2008, environ 1 million de dollars sur le compte de Robert W. Pleasant à la Chase Manhattan Bank de New York”. Alors que Robert W. Pleasan est présenté comme le principal artisan de la très controversée loi sur les hydrocarbures dite loi Khelil, adoptée par le Parlement en 2005 puis gelée par le président Abdelaziz Bouteflika. A en croire JA, “Pleasant & Associates n’a pas d’existence légale, ni même de site internet” si ce n’est son propriétaire un ami de Chakib Khelil à qui il rendait compte directement” et “Pleasant était le seul expert étranger que Khelil avait ramené dans ses bagages et imposé au ministère et dans notre compagnie”. La même source rappelle qu’”arrivé des États-Unis au lendemain de l’élection de son ami Bouteflika, Chakib Khelil est nommé ministre de l’Energie et des Mines en décembre 1999″ et “qu’il nourrissait de grandes ambitions pour son pays : réformer le secteur des hydrocarbures et faire de l’Algérie un grand producteur et exportateur de pétrole et de gaz, qui constituent 98 % des ressources en devises du pays d’où son projet de confectionner une nouvelle loi sur le pétrole et le gaz afin d’ouvrir davantage ce marché à la concurrence internationale”. Dans cette optique Khelil sollicite alors l’assistance technique de la Banque mondiale, qui accordera, en mars 2001, un prêt de 22 millions de dollars au gouvernement algérien. “Mais plutôt que d’engager de grands cabinets internationaux, notre ministre s’attache les services de son vieil ami Robert W. Pleasant, qu’il a rencontré lorsqu’il dirigeait le département énergie pour l’Amérique au sein de la Banque mondiale au début des années 1980″ relève JA. Les deux hommes avaient collaboré lors de la privatisation du secteur de l’énergie au Pérou, au Venezuela, en Argentine et au Brésil, selon JA qui révèle, sur un autre registre, qu’”aujourd’hui le téléphone au domicile de Khelil à Washington sonne dans le vide” mais il possèderait trois propriétés dans l’État du Maryland, acquises entre juin 2007 et juillet 2008 pour 2,1 millions de dollars, quand il était encore au gouvernement. L’une de ses résidences avait été achetée avec son ami Omar Habour, un homme d’affaires soupçonné par la justice italienne d’avoir touché des commissions dans l’affaire Sonatrach”. L’enquête conclut qu’”entre 2004 et 2008 l’avocat américain effectue de nombreux séjours en Algérie, quand il n’intervient pas depuis son domicile de Park Avenue” et que”toujours adoubé par son ami Khelil, Pleasant est sollicité sur les contrats de pétrole et de gaz, sur les projets d’usines de dessalement, sur les négociations entre Sonatrach et ses partenaires étrangers, voire sur les amendements apportés en 2006 à la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Son expertise s’étendait en somme à tous les domaines, et ses frais étaient remboursés au centime près, jusqu’au timbre-poste de 4,50 dollars”.
Posted on: Wed, 04 Sep 2013 10:47:03 +0000

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