Le point de presse du Département d’Etat est très éclairant - TopicsExpress



          

Le point de presse du Département d’Etat est très éclairant sur la confusion générale dans laquelle s’engage la diplomatie américaine : Jen Psaki, Spokesperson, Daily Press Briefing, Washington, DC, September 11, 2013 C’est un pataquès, une confusion des mots, des idées et des situations. Genève et New-York, deux processus contradictoires et alternatifs. La réunion russo-américaine devrait, selon l’Administration américaine, avoir pour seul objet de vérifier la faisabilité de la proposition russe de désarmement chimique. Cet examen technique sera réalisé par des experts de ces deux Etats. La question de la forme juridique que pourrait prendre la décision de désarmement est distincte –dit-on- et relève d’un processus engagé à New-York devant le Conseil de sécurité de l’ONU. A Genève un processus de négociation bilatéral s’engage. L’ONU est présente, mais M. Brahimi fera figuration. Les Russes veulent un accord politique juridiquement non contraignant. Les Etats-Unis ne peuvent pas l’envisager et sont contraints de rester sur la position de l’endossement du désarmement par l’ONU et son Conseil de sécurité. Néanmoins en allant à Genève ils passent outre le pouvoir d’initiative du Secrétaire général de l’ONU pour proposer les modalités pratiques du contrôle et de la destruction des stocks chimiques et de leurs vecteurs. Russes et Américains iront-ils ensuite à New-York pour expliquer qu’ils ont décidé à la place de l’ONU d’un processus de désarmement ? Que leurs experts sont les meilleurs et que l’ONU devrait maintenant valider ce processus bilatéral ? Les Etats-Unis s’engagent dans un marchandage qui est contraire dans son esprit à l’idée de réactivation du Conseil de sécurité et ils accélèrent le déclin de l’ONU que provoque la politique russe. Ils se heurteront vraisemblablement à leurs alliés qui ne sont pas leurs féaux. Genève et Genève, deux processus contradictoires et alternatifs. L’accord de Genève qui devrait servir de base à la conférence internationale de Genève 2 prévoit la constitution d’un gouvernement de transition qui se substituerait au gouvernement syrien actuel. Or le processus de désarmement chimique initié par les Russes et les Américains érigerait ce même gouvernement actuel en un interlocuteur central des rapports entre la Syrie et la Communauté internationale pour de nombreuses années. Le processus négocié de désarmement chimique ne serait envisageable qu’avec la participation de l’opposition syrienne. L’alternative serait que le Conseil de sécurité, enfin restauré, exerce pleinement son autorité dans la crise syrienne.
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 10:06:56 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015