"Le projet de budget prévoit en effet que cette taxation des super-riches sera plafonnée pour les sociétés ayant un faible chiffre d’affaires et beaucoup de gros salaires ( voir Qui va payer la taxe à 75% ?). Une astuce pour ne pas appeler les clubs de foot par leur nom. Et pour éviter l’exil des stars du ballon rond. Il aura fallu près d’un an et demi de réflexion pour arriver à mettre en oeuvre la mesure la plus flamboyante de Hollande, annoncé à trac en direct à la télé, le 27 février 2012, par un candidat « indigné » par les « rémunérations indécentes » des huiles du CAC 40. Un coup d’éclat pour contrecarrer Mélenchon et sa surenchère de gauche. Mais, selon un hiérarque socialiste, ce fut le « début des emmerdements ». Le Président a pourtant rapidement mis de l’eau dans le vin du candidat. Quelques semaines après son élection, on apprenait que la mesure serait temporaire: 2 ans. Puis que les dividendes ne seraient pas concernés. C’est ce projet en lambeaux que retoque le Conseil constitutionnel, le 29 décembre 2012. Les Sages ont estimé que les revenus pris en compte devaient être non pas ceux d’un seul salarié mais ceux du foyer. Et, tuile supplémentaire, ils interdisent de fait toute imposition supérieure à 70% des revenus. Hollande appelle donc, lors de ses voeux télévisés, à « réaménager [ la taxe] sans changer son objectif ». Réaménagée, elle le sera. Mais son objectif sera complètement loupé. Désormais, les entreprises paieront l’impôt à la place de leurs riches salariés, dont le revenu ne baissera donc pas d’un centime. Avec une nouvelle hémorragie: les professions libérales en seront exclues. On est loin de la chasse aux riches. Hollande avait d’abord refusé cette solution, « pas assez lisible politiquement ». Mais, apparemment, personne n’a trouvé mieux. Et le cafouillage devenait politiquement un peu trop lisible… Article extrait du Canard enchaîné du 11/09/13"
Posted on: Fri, 13 Sep 2013 17:59:12 +0000
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