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Le refrain de la tenue des élections…cette année Quoi de concret pour qu’elles se réalisent ? Publié le lundi 24 juin 2013 Il va falloir davantage qu’un simple vœu du vice-président des Etats-Unis pour croire en la volonté de Washington de voir des élections se tenir cette année en Haïti. Surtout quand on sait que la représentante des Etats Unis à Port-au-Prince avait récemment soutenu le contraire sur la Radio Voix de l’Amérique. Il va falloir davantage au Premier ministre Lamothe, que des rencontres avec les conseillers électoraux et des visites au siège du CT-CEP, pour convaincre de sa détermination à organiser les élections cette année. Des doutes légitimes quant à cette volonté ont été renforcés par l’absence du mot ‘’élection’’ dans le communiqué officiel relatif à la conversation entre le président Michel Martelly et le vice-président américain Joe Biden. Il va falloir aux parlementaires davantage que des révélations et des protestations intempestives pour qu’ils fassent croire en leur intérêt pour la tenue des élections cette année et dans leur refus d’un éventuel projet de dissolution du parlement et d’élaboration d’une Charte fondamentale Tèt Kale. Il va falloir davantage à la société civile dite organisée que des complaintes, pour qu’on soit convaincu de sa volonté de voir les élections se tenir effectivement cette année. En résumé, à cette phase des débats, les acteurs qui se sont exprimés sur la question des élections se présentent globalement comme des diseurs de tout et des faiseurs de rien. Aucun d’eux n’ose, quant à présent, à l’exception de l’ambassadrice Pamela White, déclarer que les élections ne pourront pas se tenir cette année. Mais, personne, haïtien ou étranger, n’a encore franchi le cap du verbe. Rien de concret jusqu’ici en termes de définition de programme, de prévision de budget et de calendrier. Et, le temps presse. En mettant la dernière main au présent texte, on a appris que le CT-CEP a décidé de lancer une vaste concertation autour de l’avant projet de loi électorale. Ce n’est qu’après qu’il le transmettra à l’Exécutif qui, sans doute l’examinera à son tour, avant d’en faire le dépôt au parlement. Du temps « en US » en perspective… Les experts, et Dieu sait qu’il y en a dans la mission onusienne, partout dans le pays et dans la diaspora, savent bien comment rapidement fixer des objectifs et déterminer les voies et moyens permettant de les atteindre. Qui, en Haïti ou ailleurs, est actuellement mobilisé à cette fin. Nous sommes à la fin du mois de juin. Il est clair que le temps ne joue plus en faveur de la tenue des élections. Si elles ne peuvent pas se tenir, personne n’acceptera d’en porter la responsabilité. Car, comme c’est maintenant le refrain, tout le monde est en faveur de la tenue des élections cette année. Si, en raison du temps maintenant plus que limité, elles ne peuvent pas se tenir, alors on aura beau jeu d’accuser les impondérables. A l’impossible, nul n’est tenu, dira-t-on. Venons-en à des questions pratiques concernant le rôle des uns et des autres et l’état de la situation par rapport à la question de la tenue des élections cette année : 1-Quelles dispositions sont prises au niveau du parlement en vue de voter dans un temps record la nouvelle loi électorale, dès que le dépôt en sera fait ? Qu’est-ce qui est envisagé au parlement en vue de porter le CT-CEP à accélérer le processus de dépôt du texte ? Comment les parlementaires, notamment les députés, vont-ils s’y prendre pour voter le projet de loi en lui accordant le bénéfice de l’urgence quand ils sont déjà engagés par rapport à une autre urgence, celle de la loi sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme représentant pour eux une véritable épée de Damoclès. Mais, il y a plus : quelle sera l’attitude de la ‘’majorité présidentielle’’ à la Chambre basse par rapport à l’urgence de voter la loi électorale, si le mot d’ordre de la Présidence et de la Primature est de traîner les pas. Cette majorité, fractionnée quant à présent, peut toujours se recomposer par les mêmes moyens de corruption qui l’ont engendrée. Un consensus peut-il être obtenu entre les parlementaires afin que l’intérêt national soit privilégié sur les accointances et les relations de subordination par rapport à l’Exécutif alimentées et vivifiées par la corruption ? Le parlement peut-il contraindre l’Exécutif à organiser les élections avec les formules évoquées par certains de ses membres, comme la menace de mettre en accusation le président pour violation constitutionnelle ? Peut-il y parvenir, comme il se dit dans les couloirs du parlement, par l’élaboration d’une loi interprétative annulant les articles de l’actuelle loi électorale ayant trait à la fin du mandat du second tiers du sénat ? 2-Un budget a-t-il été élaboré, correspondant à l’urgence d’organiser les élections ? Qu’en est-il du budget qu’avait évoqué le premier ministre lors d’un voyage à l’étranger ? Il est vrai qu’il nous manque encore de l’expérience dans l’organisation des élections, mais, tout de même, nous avons une idée de la façon dont cela se fait. Nous pouvons donc nous livrer tout au moins à des projections sur le montant indispensable. Et cela, permettra d’avancer quelque peu jusqu’à l’établissement rapide du montant nécessaire. Qui s’en occupe au CT-CEP ? Déjà, également, des scénarios de calendrier devraient être mis au point. Ils feraient l’objet de discussions sérieuses avec tous les acteurs impliqués dans la question des élections. Qu’en est-il au niveau du CT-CEP ? 3-On a entendu dire que le CT-CEP ne disposait pas de cadre et de moyens de travail, encore moins de personnel. Qui, d’Haïti et de l’étranger, s’attelle à trouver des solutions rapides à ces questions ? L’international qui affirme vouloir des élections cette année, est-il prêt à débourser rapidement pour la mise en place de ces moyens ? Qu’est-ce que le gouvernement, qui se dit tout aussi bien en faveur des élections, est-il disposé à faire ? L’international et le gouvernement sont-ils prêts à jouer franc jeu dans la question des élections. C’est-à-dire à accepter que ce soit le bulletin de vote qui décide ? Sont-ils prêts à laisser se tenir des élections sérieuses s’ils ne sont pas sûrs qu’elles seront remportées par leurs alliés ou leurs domestiques politiques ? 4-Les secteurs d’affaires sont-ils prêts à jouer leur partition en faveur de la tenue des élections avant 2014, en réalisant que la voie de du renforcement des institutions est la meilleure pour la sauvegarde et le développement des investissements ? 5-Les partis politiques, les organisations de la société civile dite organisée, se disent en faveur des élections. Mais, que font-ils, dans le concret, en dehors des prises de position dans les médias, pour que les élections se tiennent véritablement cette année. Les partis, eux-mêmes, dans l’état misérable dans lequel ils végètent, sont-ils prêts à se rendre aux urnes cette année ? N’attendaient-ils pas la manne de la loi sur leur financement bloquée par les surprenantes et troublantes objections présidentielles ? Ladite loi sortira-t-elle à temps du parlement afin de permettre aux partis politiques d’entrevoir des lueurs d’espoir qui les écarteraient des sentiers battus de l’argent sale, des prêts usuraires et des extorsions de fonds auprès de crédules supporters d’ici et de la diaspora ? 6-N’y a-t-il pas lieu que les partis et la société civile décrètent dès maintenant la mobilisation générale en vue de l’implication de tous dans la question des élections. L’appropriation du processus par des nationaux devrait être sérieusement entreprise afin de réduire les aléas multiples qui se présentent pour la tenue des élections dans un délai aussi court et dans un pays qui s’appelle Haïti. Un facteur à ne pas du tout négliger : nous sommes en pleine saison cyclonique. Les intempéries peuvent tout compromettre, si la programmation n’est pas active et efficiente. Il n’y a donc plus de temps à perdre. Surtout, l’on ne devrait pas se fier aux vœux, la plupart du temps pieux. Si l’on veut effectivement que des élections se tiennent cette année, il faudrait que ce soit maintenant que la mobilisation soit lancée et que l’objectif soit d’atterrir ! Ce serait en lançant une telle mobilisation que l’on finirait par véritablement comprendre le jeu respectif des acteurs, haïtiens et étrangers. Car, « nan benyen, pa gen kache lonbrit », comme dit le vieil adage. « Pèp ayisyen an ta dwe pran eleksyon yo pou li ». Ne plus laisser la question au fameux CT-CEP et faire en sorte que soient pris en compte les désidératas de la population et de ses secteurs organisés. Mais vu la déception de la population engendrée par le comportement rapace de la majorité des gens qu’elle a déjà élus, va-t-elle trouver nécessaire de se défoncer pour imposer des élections manœuvrées par l’International ; des élections sur lesquelles elle a longtemps perdu prise ? Mais, quand on sait que la population sera la première à pâtir de la crise institutionnelle, a-t-elle le choix de ne pas s’engager dès maintenant ? Si tel n’est pas le cas, si la mobilisation n’est pas lancée dès maintenant, « pi ta pi tris, ak palman san sena ». Peut-être que la population sera plus portée à se mobiliser à ce carrefour, devant le fait accompli. Le risque de l’approfondissement du chaos et de la prolongation de l’occupation est à la prochaine intersection. Marvel Dandin
Posted on: Wed, 26 Jun 2013 04:44:16 +0000

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