Le sacre Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre - TopicsExpress



          

Le sacre Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977, soit deux jours après la date anniversaire de celui de Napoléon Bonaparte, 173 ans auparavant (Napoléon Ier a été sacré empereur le 2 décembre 1804). La cérémonie eu lieu au palais des sports de Bangui. Le sacre se déroula au cours dune cérémonie à laquelle assistèrent 5 000 invités, dont le ministre français de la Coopération Robert Galley. Aucun chef dÉtat ne sy rendit, excepté le Premier ministre de l’Île Maurice[11]. Pour marquer l’événement, Bokassa revêtit une réplique du costume que portait Napoléon Ier lors de son sacre. La cérémonie fut très fastueuse: 10 000 pièces dorfèvrerie, 200 uniformes dapparat, 600 smokings et pas moins de 60 000 bouteilles de Champagne et de Bourgogne. De nombreux artisans et créateurs français furent mis à contribution par lintermédiaire de Jean-Pierre Dupont. Un trône monumental fut créé par le sculpteur Olivier Brice, empruntant le symbole de laigle à Napoléon. La garde-robe impériale fut conçue par Pierre Cardin. La couronne en or pur, confectionnée par le joaillier Claude Arthus-Bertrand, comportait 7 000 carats de diamants, dont lun de 60 carats. À la fin de la cérémonie, le nouvel empereur remonta les rues de Bangui à bord dun carrosse de bronze et dor tirés péniblement par huit chevaux importés de Normandie, (Haras du Pin), envoyés par lElysée. Deux chevaux moururent lors du trajet ce qui contraint la famille impériale à parcourir les derniers mètres en limousine. On chiffra la cérémonie à quelque 100 millions de francs, financés en partie par le « cher cousin » Mouammar Kadhafi[12]. Son titre complet était « Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple centrafricain, uni au sein du parti politique national : le MESAN » (Mouvement pour lévolution sociale de lAfrique noire). Ce dernier épisode lui valut une réputation de mégalomane. Bokassa justifiait ses actions en déclarant que la création dune monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde. Il prétendit mettre en place une monarchie constitutionnelle, mais son régime demeura une dictature redoutable et violente. Un film de son couronnement a été réalisé par le service cinématographique de lArmée française sur commande de la France pour les archives personnelles de Bokassa[13]. Des bobines de ce film furent stockées avec précaution dans les archives de lECPAD car le générique présente lannonce de son sacre sous forme de lettres roses pailletées de diamants. Le service danimation de lECPAD voulait en effet montrer sa capacité à créer de nouvelles techniques deffets spéciaux et ainsi annoncer le faste de la cérémonie. Laffaire des diamants incita les dirigeants de lECPAD à placer le film au coffre sous la mention « diffusion restreinte » jusquà sa déclassification en juin 2008 Bokassa anthropophage ?[modifier | modifier le code]Lanthropophagie doit être rapidement évoquée car, contrairement à ce quont pu écrire les médias français en 1979, elle nest pas une pratique tolérée en Centrafrique à lépoque de Bokassa. En revanche, la manducation des corps, post mortem, fut une pratique sociale reconnue aux temps pré-coloniaux et parfois encore pratiquée bien quinterdite[15]. Depuis toujours, en effet, « la manducation du corps dun ennemi mort au combat ou exécuté, ainsi que celle dun parent défunt, permettent dacquérir les forces vitales du trépassé. Une telle pratique na rien dasocial : ne sont consommés que des membres du groupe décédés normalement ou des ennemis. Rien nest donc répréhensible dans cette pratique aux yeux des villageois qui sy livrent [...] le seul but était de faire participer lindividu à la grande force vitale qui anime la Nature Des rumeurs prétendant que Bokassa sadonnait au cannibalisme à loccasion lui valurent le surnom de « lOgre de Berengo », mais ces accusations furent rejetées lors de son procès et jugées improbables par les nombreux enquêteurs dépêchés sur place à la suite de son renversement. Sil nest pas impossible que Bokassa ait pu pratiquer la manducation sous cette forme traditionnelle, il est difficile daccepter sans preuves, à ce stade inexistantes, laccusation de cannibalisme à son encontre, dautant plus quil semblerait que cette histoire ait été inventée par les services secrets français pour ajouter du crédit à limage de monstre quon voulait donner de Bokassa à lépoque pour justifier son renversement La chute[modifier | modifier le code]En 1979, Jean-Bedel Bokassa ne jouissait plus de sa popularité passée. En janvier, il réprima dans le sang des manifestations de lycéens. Amnesty International et une commission de juristes internationaux établirent quil avait participé au massacre dans la prison de Bangui[réf. nécessaire] de 100 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir protesté contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par lempereur ; Bokassa nia farouchement son implication dans ce massacre. Dans la nuit du 20 septembre 1979, alors que Bokassa Ier se trouvait en Libye dans loptique dun rapprochement avec le colonel Kadhafi, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE) lança lOpération Caban. Un commando infiltré du Service Action accueille le Transall du 1er RPIMa commandé par le colonel Briançon-Rouge à laéroport de Bangui-Mpoko. Après avoir neutralisé laéroport, des renforts atterrissent et le chef des Forces Spéciales contacte le colonel Bernard Degenne basé à la capitale du Tchad pour quil envoie ses « barracudas », nom de code pour huit hélicoptères Puma et transports aériens Transall. La prise de Bangui pouvait débuter. Le lendemain aux alentours de minuit et demi, David Dacko annonçait officiellement la chute de lEmpire centrafricain et proclamait la République[18]. Le 10 octobre 1979, lhebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné révéla laffaire des diamants, ce qui contribua à la défaite de Valéry Giscard dEstaing lors de lélection présidentielle de 1981. Bokassa reviendra sur cette affaire dans un livre[19], au milieu des années 1980 au cours de son exil français. Empereur déchu, Bokassa se réfugia à Abidjan, en Côte dIvoire, pendant quatre ans, puis en France, dans son château dHardricourt dans les Yvelines, pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien quil y eût été condamné à mort par contumace. Il fut arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds. Le 12 juin 1987, au terme de son second procès, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut dabord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié par André Kolingba en 1993 en tant que dernier acte présidentiel et mourut en 1996 dun arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Berengo. Il est « réhabilité dans tous ses droits » par le président François Bozizé le 1er décembre 2010, à loccasion de la fête nationale et du cinquantenaire de la proclamation de lindépendance de la République centrafricaine. Il avait 17 femmes et 39 enfants reconnus
Posted on: Thu, 31 Oct 2013 09:41:07 +0000

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